Plus de 400 organisations, dont Générations Futures, appellent les décideurs politiques à abandonner l’accord UE-Mercosur face aux préoccupations environnementales, de droits humains et démocratiques
Une semaine avant une possible annonce d’un nouvel accord politique sur le commerce UE-Mercosur, 400 organisations de la société civile, mouvements sociaux, groupes de réflexion et autres collectifs sociaux d’Amérique latine et de l’Union européenne, représentant des millions de personnes des deux côtés de l’Atlantique, demandent la fin des négociations concernant cet accord. Ils qualifient l’accord de « toxique », sacrifiant les populations, la démocratie et la planète au profit des grandes entreprises.
Manque de démocratie et de transparence
Négocié à huis clos depuis plus de vingt ans, l’accord UE-Mercosur a exclu toute participation publique et tout contrôle démocratique, suscitant des critiques généralisées envers le manque de transparence de la Commission européenne, même de la part de son propre Médiateur. Le protocole additionnel proposé par l’accord ne répond pas aux enjeux environnementaux et de développement durable soulignés dans une résolution du Parlement européen en 2020.
« Les efforts de la Commission européenne pour « dissocier » l’accord ne sont rien d’autre qu’une prise de pouvoir antidémocratique. Cela vise à ignorer délibérément les vetos des différents pays et les préoccupations exprimées publiquement par les populations les plus touchées – les travailleurs, les petits agriculteurs, les communautés autochtones et les femmes », déclare Julie Zalcman, militante pour le commerce chez Amis de la Terre Europe.
Un accord nuisible à l’environnement et aux droits humains
Cet accord perpétue des structures commerciales exploitantes, favorisant des pratiques agricoles nuisibles qui compromettent l’accès à une alimentation saine, locale et équitable, tout en déplaçant les agriculteurs locaux et les communautés autochtones.
« L’accord UE-Mercosur est un poison pour la biodiversité et les communautés rurales du Mercosur. Il va intensifier les exportations de pesticides toxiques depuis l’Europe vers les pays du Mercosur, y compris des produits chimiques pourtant interdits dans l’UE. Cet accord aggrave les inégalités sociales et environnementales, alimentera la déforestation, accélérera la crise climatique et violera les droits humains », affirme Francisco Vladimir Silva, du Jubileo Sul Brésil et du Frente Brasileira contra o acordo UE-Mercosur.
Pas d’accord avec des dirigeants comme Milei
Dans leur déclaration, les organisations signataires soulignent également le danger de conclure un accord avec des dirigeants et gouvernements en Argentine et au Paraguay qui nient la crise climatique, tandis que le Brésil fait face à des sécheresses sans précédent et que des incendies ravagent les forêts dans toute la région.
En Argentine, les politiques économiques du président actuel, Javier Milei, ont plongé des millions de personnes dans la pauvreté, restreint des droits fondamentaux et démantelé les services publics. Bien que les dirigeants européens aient eu des réserves à signer un accord avec l’ancien président brésilien Bolsonaro, ils semblent moins sceptiques à l’égard d’un Milei tout aussi dangereux, qui menace de quitter l’Accord de Paris.
Dans leur déclaration, les ONG avertissent : « La combinaison des politiques désastreuses de Milei et de cet accord commercial dépassé est la recette pour une catastrophe. »
Vous pouvez consulter la déclaration complète et la liste des signataires ici : https://europeantradejustice.org/eu-mercosur-nov2024/