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L’Agence européenne de l’Environnement alerte sur l’impact des pesticides en Europe sur la santé humaine et les écosystèmes

L’Agence européenne de l’Environnement (AEE) a publié le 26 avril une note sur l’impact des pesticides en Europe sur la santé et les écosystèmes Cette note fait une état de lieux des données statistiques, de la contamination des milieux, de l’exposition des populations et des dangers que cela représente. Elle présente également les bonnes pratiques pour réduire leur utilisation et les risques dans toute l’Europe.

Un rapport de plus pour alerter les dirigeants européens

Les alertes concernant l’impact des pesticides ne se comptent plus et pourtant, le positionnement d’élus politiques tels que le Ministre de l’Agriculture français semblent toujours être à côté de la réalité. Alors que la « souveraineté alimentaire » est devenue le maître mot des débats actuels, l’AEE dénonce un système agricole européen toujours plus dépendant des pesticides pour maintenir les rendements des cultures. Ainsi, l’Agence souligne, de nouveau, que  : «  l’utilisation généralisée des pesticides est une source majeure de pollution – contaminant l’eau, le sol et l’air, entraînant une perte de biodiversité et conduisant à la résistance des ravageurs. L’exposition humaine aux pesticides chimiques est liée à des maladies chroniques telles que le cancer et les maladies cardiaques, respiratoires et neurologiques« .

5 messages clés

Les auteurs de cette note proposent 5 messages clés à retenir de leur travail :

1) La production agricole européenne dépend de volumes importants de pesticides chimiques pour maintenir le rendement des cultures. Entre 2011 et 2020, les ventes de pesticides dans l’UE-27 sont restées relativement stables, à environ 350 000 tonnes par an, les plus fortes augmentations ont été enregistrées en Allemagne et en France.

2) En 2020, un ou plusieurs pesticides ont été détectés au-dessus des seuils de préoccupation dans 22 % de tous les sites de surveillance des rivières et des lacs en Europe (cela concerne l’imidaclopride, de la famille des insecticides néonicotinoïdes, l’herbicide récemment interdit en France, le métolachlore et l’atrazine, un herbicide tenace interdit depuis 2007, à l’origine des dépassements dans les eaux souterraines). 83 % des sols agricoles testés dans le cadre d’une étude réalisée en 2019 contenaient des résidus de pesticides.

3) La pollution par les pesticides entraîne une perte de biodiversité en Europe. Elle est à l’origine d’un déclin important des populations d’insectes, menaçant le rôle essentiel qu’ils jouent dans la production alimentaire.

4) Une étude de biosurveillance humaine à grande échelle menée entre 2014 et 2021 dans cinq pays européens a révélé qu’au moins deux pesticides étaient présents dans l’organisme de 84 % des participants à l’enquête. Les niveaux de pesticides étaient systématiquement plus élevés chez les enfants que chez les adultes.

5) La réalisation des objectifs liés aux pesticides fixés dans la stratégie « de la ferme à la table » nécessitera des efforts supplémentaires considérables. Nous pourrions réduire notre dépendance à l’égard des pesticides chimiques pour maintenir les rendements des cultures et nos volumes globaux d’utilisation de pesticides en adoptant d’autres modèles d’agriculture, tels que l’agroécologie.

Les pistes d’actions

L’AEE recommande de développer des méthodologies d’évaluation des risques plus intégrées et mieux comprendre l’interaction des pesticides avec d’autres enjeux tels que le changement climatique. Ensuite, tel que le demande Générations Futures depuis de nombreuses années, l’Agence appelle à la prise en compte de l’exposition combinée à des mélanges de différents produits chimiques (appelé l’effet cocktail) et à l’améliorer l’évaluation des risques des coformulants, des adjuvants et des nouveaux biopesticides. De plus, les auteurs préconisent l’accélération du développement de méthodes d’essai pour déterminer la toxicité des pesticides pour les pollinisateurs. Enfin, ils demandent à simplifier les procédures d’évaluation des risques et s’orienter vers une évaluation des risques génériques afin de réduire le risque de substitutions regrettables, conformément à la stratégie chimique pour la durabilité.

 

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