Un premier pas intéressant mais insuffisant pour préserver les populations exposées aux pulvérisation de pesticides.
Générations Futures salue l’initiative mais se demande pourquoi cette application si simple et évidente n’est pas portée (et rendue obligatoire) par le gouvernement. Rappelons d’ailleurs que ce dernier, par la voix de son ministère de l’Agriculture, a fait appel de nos victoires obtenues en premier instance contre des chartes notamment du fait qu’elles n’apportaient d’information préalables à l’épandages de pesticides et se défend dans son mémoire de vouloir promouvoir ce type de dispositif.
Depuis 7 ans maintenant, et notre première victoire devant le Conseil d’Etat permettant d’obtenir des mesures de protection des riverains exposés à des épandage de pesticides, nous nous battons notamment pour que les personnes concernées par l’exposition aux pulvérisations de pesticides soient mieux informées avant que les épandages n’aient lieu. Nos demandes sont simples en la matière : la mise en place d’un dispositif d’information des populations (riverains mais également promeneurs) de toutes pulvérisations 24h minimum à l’avance, que ce dispositif soit précis sur la localisation et qu’il informe sur le nom des produits utilisés.
La réponse sur ce sujet des utilisateurs de pesticides, rédacteurs des chartes dites de bon voisinage, est en la matière assez risible : des gyrophares répondant soi-disant à l’injonction d’information préalable des populations ! Absurde selon nos ONG ! D’une part cette information n’a rien de préalable puisqu’elle se fait au moment où le pulvérisateur est sur site. Ensuite, il semble assez évident que la vue même du pulvérisateur permet de savoir (trop tard si on veut prendre des mesures de protection comme éloigner les enfants ou rentrer le barbecue déjà allumé) qu’il va y avoir un épandage – le gyrophare n’apporte pas une information supplémentaire et surtout préalable.
Alors que le débat et la bataille juridique font encore rage (nous venons de répondre au mémoire déposé en Appel du ministère de l’Agriculture de la décision du Tribunal Administratif d’Orléans), nous apprenons qu’une application proposée par des chambres d’agriculture permet aux agriculteurs -qui le souhaitent… – d’informer, dans un rayon de 50 mètres autour du lieu d’épandage, d’une pulvérisation à venir (6h voire 24h à l’avance) et d’indiquer la nature des produits épandus. Nous regrettons bien sûr que ce dispositif ne soit pas national et contraignant – nous avons vu qu’une telle application notamment du côté du limousin sur la base du volontariat n’a pas complètement fonctionnée.
Nous saluons cependant le fait qu’il soit donc possible, contrairement à ce que peuvent opposer certains réfractaires à toutes diffusion d’information, la mise en place d’un tel dispositif. Nous insistons aussi sur le fait que cela ne peut être la réponse à tous les problèmes posés par l’exposition aux pulvérisations de pesticides. Il y a lieu en effet :
- d’élargir les Zones de non-traitement ridiculement faibles,
- de mieux évaluer les risques concernant l’exposition des populations riveraines,
- d’interdire au plus vite les substances et produits les plus dangereux (dont les cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques et perturbateurs endocriniens suspectés)
- surtout de soutenir un autre modèle agricole non dépendant aux pesticides de synthèse.
On vous invite à nous dire si vous arrivez à savoir grâce à cette appli mobile quand, quoi et où un agriculteurs va épandre ses pesticides !