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Ecophyto 2030 : quelle stratégie de réduction des pesticides pour la France ?

Générations Futures a assisté au Comité d’orientation stratégique et de suivi du plan Ecophyto II+ ce mardi 11 juillet 2023.
Bilan : le plan Ecophyto n’est toujours pas sur la voie de la réussite.

Ce mardi 11 juillet au matin s’est tenu le Comité d’orientation stratégique et de suivi (COS) du plan Écophyto II+ au ministère de l’Agriculture. Générations Futures y a assisté en tant que membre de ce COS. Plusieurs ministres – ou ministres délégués – étaient présents (agriculture, environnement, recherche, santé) pour communiquer sur une approche interministérielle de la problématique.

Les derniers indicateurs de la consommation de pesticides du plan Ecophyto ont été dévoilés.

Pour l’année 2022, le NODU (pour « Nombre de Doses Unités »), l’indicateur de référence du plan Ecophyto, est en augmentation de 3,5% par rapport à 2021. Si ce résultat est inférieur à ceux des années 2013 à 2018, il est inquiétant qu’il reparte à la hausse. Surtout, le NODU 2022 est toujours très supérieur au NODU de départ du plan (année 2009) puisque qu’il se situe à + 9% au-dessus de ce NODU de départ (l’objectif du plan Ecophyto est de réduire de 50% ce NODU de départ !). Les quantités de substances actives vendues sont également en très légère hausse, repassant au-dessus des 68 000 tonnes pour 2022. Le plan Ecophyto n’est donc toujours pas sur la voie de la réussite.


Les ministres présents ont insisté sur le fait que le tonnage des pesticides – dits de biocontrôle – et de ceux autorisés en Bio ont augmenté et que les autres pesticides (de synthèse) ont diminué depuis le début du plan. Mais les chiffres présentés aujourd’hui montrent que cette dynamique se tasse entre 2021 et 2022. De plus, nous rappelons que l’objectif d’Ecophyto est de réduire la dépendance globale des systèmes de production agricole à tous les pesticides, et non pas à une partie d’entre eux seulement.

« Générations Futures attend donc maintenant du nouveau plan Ecophyto 2030, dont quelques grands principes ont été présentés lors de cette réunion, qu’il se dote d’objectifs clairs de réduction de l’usage des pesticides, qui devront réellement être atteints par la profession » Déclare François Veillerette, porte parole de Générations Futures. « De toute évidence, pour espérer atteindre une réduction de 50% de l’usage des pesticides en agriculture que nous voulons voir réaffirmer* (ce qui n’a pas été fait lors de ce COS), il faudra que le gouvernement français cesse de traiter la question uniquement sous l’angle des impasses techniques liées à des retraits de substances et qu’il impulse enfin réellement une approche agroécologique permettant d’avoir des systèmes de production plus résilients et donc moins consommateurs de pesticides. » Ajoute t’il.

* L’objectif et la stratégie de réduction n’ont pas été présentés à cette occasion mais le ministre de l’Agriculture a affirmé que ces objectifs apparaitront dans le plan. Nous y serons attentifs.

N.B : des réunions bilatérales sont prévues tout l’été avec des membres du COS. Ce sera l’occasion, pour Générations Futures, de faire remonter ses attentes et ses propositions visant à la sortie définitive de la dépendance de notre système agricole aux intrants de synthèse et particulièrement aux pesticides.

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