Alors que la Commission européenne propose de réautoriser le glyphosate pour 10 ans Générations Futures réagit en pointant les principales faiblesses de l’évaluation et la position paradoxale de la France.
Générations Futures demande à la France de voter non à toute demande de ré-homologation du glyphosate !
Non la qualité scientifique d’une évaluation ne se résume pas à son nombre de pages !
Pour les autorités françaises l’évaluation du glyphosate serait la meilleure et le plus complète jamais réalisée. L’argument phare utilisé par la France et également par l’EFSA pour justifier ces éloges est le nombre de pages du dossier : 180 000 pages ! 32 mois, 90 experts mobilisés et 32 mois nécessaires pour mener à terme cette évaluation. Les autorités françaises concluent donc uniquement d’après ces chiffres que cette évaluation « constitue la meilleure synthèse réalisable pour l’instant sur le glyphosate« . Et de répéter que « l’EFSA a pris en compte toutes les données actuellement disponibles ».
Ah le fameux « toutes les données disponibles ont été prises en compte » !
Pas sûr que les chercheurs auteurs des milliers d’études disponibles ainsi que les chercheurs de l’Inserm auteurs de l’expertise collective jugeant le glyphosate possiblement perturbateur endocrinien, génotoxique, générant un stress oxydant ou encore une altération du microbiote soient du même avis ( Voir notre rapport ici )! En effet, rappelons juste un chiffre : seulement 0.4% de l’ensemble des études universitaires ont été jugées « fiables sans restriction » et donc réellement prises en compte ( Voir notre rapport ici ). Ah c’est sûr, il en faut des pages pour décrire toutes les études disponibles et arriver à la conclusion que 99.6% d’entre elles ne sont pas fiables et ne pèsent donc rien dans l’évaluation globale du « poids de la preuve » !
Une position schizophrénique sur la protection de la biodiversité !
Dans leur position officielle les autorités françaises considèrent (à raison) que, compte tenu de l’action non sélective du glyphosate et des volumes d’utilisation, l’évaluation des risques pour la biodiversité et les écosystèmes du glyphosate constitue un « critère d’approbation pertinent ». Il est donc nécessaire de réaliser l’évaluation des effets sur la biodiversité et les écosystèmes pour décider du renouvellement ou non du glyphosate. Comme cette évaluation des risques essentielle n’a pas été faite faute de lignes directrices disponibles, on s’attendrait donc à une position de la France contre le renouvellement du glyphosate. Et bien non ! Pour les autorités françaises, cet aspect pertinent pour l’approbation de la substance pourra être évalué après l’approbation du glyphosate ! Face à cette position totalement contradictoire, la France demande à l’EFSA de développer sa méthodologie « dès que possible »… Autrement dit : on autorise et pour la biodiversité on verra plus tard ! Cette position est scandaleuse car elle ignore totalement l’impératif de protéger la biodiversité, en plein effondrement, dès aujourd’hui!
« La position de la France dans le dossier du glyphosate n’est absolument pas sérieuse, puisqu’elle consiste uniquement à demander des restrictions d’utilisation à certains usages, comme c’est le cas en France actuellement. Mais le gouvernement français ignore délibérément les sujets qui le dérangent et en premier lieu le fait que les scientifiques de la recherche médicale française (INSERM) pointent de nombreux risques sanitaires liés au glyphosate ignorés par les agences européennes et le fait que les risques pour la biodiversité et les écosystèmes du glyphosate n’ont tout simplement pas été évalués ! » déclare François Veillerette, porte-parole de Générations Futures. « Il n’y a qu’une façon pour le gouvernement français d’agir aujourd’hui de manière cohérente dans ce dossier : voter contre toute demande de ré-autorisation du glyphosate en Europe pour protéger la santé publique et nos écosystèmes ! » Ajoute t’il
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