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Néonicotinoïdes pour la culture de betteraves sucrières : pour Générations Futures, non c’est non !

Alors que les agriculteurs manifestent ce jour pour dénoncer la fin de la dérogation accordée pour l’usage de néonicotinoïdes sur les semences de betteraves les deux années précédentes, Générations Futures fait une mise au point et réaffirme la nécessité, pour le gouvernement, de ne pas céder à cette pression.

Néonicotinoïdes : Rappel des faits

Persuadée qu’elle peut tout obtenir du gouvernement, la FNSEA manifeste aujourd’hui à Paris pour, entre autres, obtenir …une dérogation pour l’usage de néonicotinoïdes pour la culture des betteraves ! Il faut rappeler que, suite à un arrêt de la Cour Européenne de Justice du 19 janvier dernier qui avait déclaré les dérogations pour usage des néonicotinoïdes interdits en Europe en enrobage de semences de betteraves illégales, le ministre de l’Agriculture avait décidé qu’aucune dérogation de ce type ne serait accordée en 2023. Mais apparemment une décision de la justice européenne et une décision de leur ministre ne suffisent pas à freiner la dépendance des producteurs de betteraves et de la FNSEA à ces insecticides, dont il faut rappeler qu’ils sont des milliers de fois plus toxiques que le tristement célèbre DDT, pourtant lui-même interdit dans les années 70 pour sa toxicité !

Ces substances hyper toxiques sont responsables, avec d’autres pesticides, de l’effondrement des populations d’insectes en zone rurale et, par ricochet, d’un effondrement de toute la biodiversité. Ceci est un fait maintenant clairement établit par la science. Générations Futures avait dénoncé les dérogations accordées en France depuis deux ans, dérogations d’autant plus absurdes qu’elles étaient accordées pour un usage en enrobage de semences , ce qui revient à traiter l’ensemble des cultures de betteraves contre les pucerons…sans même savoir si il y aura des pucerons ou pas à un endroit donné. On a ici clairement affaire au niveau zéro de l’agronomie, avec l’utilisation de traitements d’assurance dignes de l’agriculture des années 1960, pas de celle des années 2020 !

Néonicotinoïdes : Le gouvernement ne doit pas céder !

Malgré cet attachement rétrograde à ces insecticides hyper toxiques qui n’ont rien à faire dans une agriculture moderne un tant soit peu respectueuse de l’environnement, Générations Futures appelle le gouvernement à ne pas céder à la pression. Tout d’abord à ce jour aucune preuve scientifique ne montre un risque d’une infestation grave de pucerons vecteur de la jaunisse de la betterave. De plus, nous rappelons également que l’Anses a montré en 2020 que 4 alternatives efficaces aux néonicotinoïdes existent à ce jour. Le Plan National de Recherche et d’Innovation a par ailleurs mis en évidence l’existence d’autres solutions plus naturelles ( plantes hôtes, utilisation de phéromones ou d’auxiliaires…) qui pourront être mises en œuvre rapidement cette année, en combinaison pour une meilleure efficacité. La recherche variétale, enfin, promet l’obtention de variétés résistantes ou tolérantes pour les années à venir. La France ne doit donc pas céder en accordant une nouvelle dérogation pour l’usage de néonicotinoïdes (qui serait de toute façon la dernière d’une série de 3 rendue possible par la Loi du 14 décembre 2020) mais accélérer son soutien à la recherche et à la mise en œuvre de méthodes alternatives aux néonicotinoïdes. Ce choix est tout à fait possible. Pour s’en convaincre il suffit de regarder l’exemple …de la Belgique qui vient de renoncer cette année à toute dérogation pour l’usage de néonicotinoïdes sur la culture de la betterave sucrière !

Un problème de prix

Le fond du problème est en fait un problème d’argent. En effet, depuis l’arrêt du système de quota appliqué aux betteraves, qui garantissait des prix rémunérateurs aux producteur, les cours des betteraves ont chuté. Les betteraviers cherchent alors à retrouver des marges en maximisant les rendements à des niveaux très élevés, ce qui n’est possible qu’avec les néonicotinoïdes, insecticides sur puissants et ultratoxiques…ce pour quoi ils sont interdits ! (Tous le sont en France et les 4 principaux le sont en Europe). La biodiversité, indispensable à la vie sur terre et à l’agriculture, ne doit pas être sacrifiée. Nous appelons l’Etat à aider les producteurs en 2023, s’ils en ont besoin, et à continuer à investir dans la recherche, le développement et le déploiement des solutions respectueuses de l’environnement. Nous notons également que des groupes sucriers comme Cristal Union annoncent augmenter le prix d’achat des betteraves aux producteurs de 12% pour la campagne 2023 !

« Alors que les populations d’insectes se sont effondrées de plus de moitié dans certaines régions d’Europe ces dernières années et que la biodiversité en milieu rural est au plus mal, le gouvernement ne doit pas sacrifier cette biodiversité en accordant de nouvelles dérogations pour l’usage d’insecticides néonicotinoïdes sur les betteraves. » Déclare François Veillerette, porte-parole de Générations Futures « Au contraire c’est le moment d’accroître les efforts de recherches et développement de nouvelles solutions naturelles déjà entrepris dans le cadre du PNRI et de déployer celles déjà existantes. » ajoute t’il.

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