Un collectif de 200 organisations de la société civile de toute l’Europe et même au-delà, dont Générations Futures, exprime de vives préoccupations face à la proposition de la Commission européenne visant à assouplir la réglementation sur les nouveaux OGM. Dans une déclaration conjointe, ces organisations alertent sur les risques environnementaux, le manque de transparence pour les consommateurs et les menaces pesant sur les droits des agriculteurs.
Une menace pour l’environnement et l’agriculture
Pour les signataires, la déréglementation des nouveaux OGM, issus des techniques de modification génétique récentes, pourrait avoir de lourdes conséquences sur la biodiversité et l’agriculture durable. Si ces OGM sont exemptés des évaluations de risque et des obligations d’étiquetage, leur impact sur les écosystèmes et sur les cultures non-OGM ne pourra plus être contrôlé.
Ce relâchement des règles remet également en cause le modèle agricole basé sur les semences naturelles et reproductibles. Les agriculteurs risquent d’être exposés à une contamination involontaire, compromettant leur droit à produire sans OGM, en particulier pour le secteur biologique.
Moins de transparence pour les consommateurs
Un autre point de préoccupation majeur concerne le manque de traçabilité et d’information pour le public. Si la réglementation actuelle est allégée, les aliments issus de ces nouvelles techniques de modification génétique pourraient se retrouver dans les rayons sans étiquetage spécifique. Les consommateurs seraient alors privés de leur droit à un choix éclairé.
Un risque d’appropriation par les géants de l’agro-industrie
Derrière cette réforme, les organisations signataires dénoncent une mainmise croissante des grandes entreprises semencières. En effet, les nouvelles semences OGM sont souvent protégées par des brevets, ce qui pourrait limiter l’accès des agriculteurs aux semences libres et traditionnelles. Ce phénomène renforcerait la dépendance des exploitants agricoles envers quelques multinationales du secteur.
Un appel à la mobilisation
Face à ces enjeux, les organisations demandent aux institutions européennes de rejeter toute tentative de déréglementation des nouveaux OGM. Elles plaident pour une évaluation stricte des risques, une traçabilité obligatoire et une protection des droits des agriculteurs et des consommateurs.
Alors que le débat se poursuit au Parlement européen, cette déclaration conjointe rappelle l’importance de préserver une agriculture transparente, durable et respectueuse de l’environnement.