Le danger des pesticides a déjà été démontré et, dans l’UE, sur ce sujet c’est le principe de précaution qui prévaut !
Le nouveau ministre de l’Agriculture, M. Didier Guillaume vient de déclarer que « C’est aux scientifiques de faire la preuve ou non qu’il y a des conséquences à l’usage des pesticides ou pas ».
Générations Futures voudrait rappeler au nouveau ministre de l’Agriculture que les choses ne se posent pas dans ces termes-là !
Premièrement, nous lui rappelons que la politique de l’Union européenne dans le domaine de l’environnement est fondée sur les principes de précaution et d’action préventive. En l’occurrence, c’est aux industriels voulant mettre ces pesticides sur le marché de prouver qu’ils n’ont pas d’effets inacceptables pour la santé humaine et l’environnement et pas l’inverse ! L’évaluation et l’homologation des pesticides telles qu’elles sont mises en œuvre sous estiment pourtant gravement la dangerosité des produits mis en marché notamment parce qu’elles ne prennent pas en compte l’ensemble des données universitaires disponibles. Mais renverser la charge de la preuve dans le mauvais sens en demandant à la société de faire la preuve de la dangerosité des pesticides conduirait immédiatement à une catastrophe sanitaire et environnementale encore plus considérable !
Deuxièmement, de nombreux scientifiques ont déjà travaillé (travaillent encore) sur les impacts néfastes des pesticides sur la santé (cf. : expertise de l’INSERM sur pesticides et santé de 2013) et l’environnement (cf. : Pesticides et environnement, INRA 2005). En outre, les victimes des pesticides, tout particulièrement les trop nombreux professionnels malades (et qui y ont laissé leur vie pour certains) ainsi que leurs familles, apprécieront la tournure de phrase qui consiste à s’interroger sur « les conséquences ou pas de l’usage des pesticides » !
Nous restons bien sûr disponibles pour échanger avec Monsieur le ministre sur ce sujet si important.