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PFAS : Générations Futures réagit à l’interdiction de consommer l’eau du robinet dans 13 communes des Ardennes et aux mesures de gestion prises par le préfet du département

La préfecture des Ardennes a annoncé mardi 16 septembre l’interdiction d’épandre des boues de stations d’épuration et industrielles sur l’intégralité des aires d’alimentation de captage en eau potable du département pour prévenir de nouvelles pollutions aux PFAS. Depuis le 10 juillet dernier, les habitants de 13 communes des Ardennes et de la Meuse ne doivent pas boire l’eau en raison de taux records de substances PFAS. La piste privilégiée pour expliquer cette pollution est l’épandage de boues issues d’une ancienne papeterie sur des sols agricoles situés à proximité de captages d’eau potable. 

Générations Futures salue la décision du préfet des Ardennes qui permettra d’éviter de nouvelles contaminations des milieux par les PFAS suite à l’épandage de boues potentiellement contaminées.

Cette mesure vient mettre en lumière un aspect trop souvent négligé et ignoré de la pollution des milieux par les PFAS, à savoir la contamination des boues de station d’épuration ou des boues industrielles par les PFAS. 

L’épandage de boues sur des sols agricoles en tant que fertilisant est une pratique risquant de contaminer les nappes phréatiques, les sols et les cultures. En effet, certaines substances PFAS présentes dans l’eau ont tendance à s’adsorber sur les boues des stations d’épuration ou industrielles qui seront ensuite épandues directement sur les sols. 

Malgré ces risques de contamination, l’épandage des boues reste le plus souvent autorisé. En mars 2024, le média Médiacité avait révélé que des boues issues de la station d’épuration de Givors avaient été épandues sur plus de 1100 hectares de cultures alors que la pollution par les PFAS était connue des services de la préfecture.    

De plus, la recherche des PFAS dans les boues reste encore très lacunaire.  Notamment, aucune recherche des PFAS dans les boues des stations de traitement des eaux usées (STEU) n’est prévue dans le cadre de l’arrêté du 3 septembre 2025 visant à mettre en place une campagne exploratoire d’analyses des PFAS en entrée et sortie de ces stations.  Générations Futures a alerté sur le manque d’ambition de cette campagne et les angles morts, en vain. Nous avons notamment demandé à ce que les boues soient surveillées car c’est un vecteur certain de pollution PFAS. Malheureusement, nos demandes remontées lors de la consultation publique n’ont pas été prises en compte et l’arrêté publié ne permet pas de caractériser correctement la capacité des STEU à traiter la pollution aux PFAS, ni de caractériser les concentrations de PFAS retrouvées dans les boues.

Confrontées à des contaminations de l’eau parfois importantes, les collectivités étudient les traitements spécifiques à mettre en place ainsi que les possibilités d’interconnexions pour alimenter les villes concernées par une eau non contaminée. Ces solutions, curatives, sont coûteuses et techniquement complexes. Rappelons qu’au niveau européen, le coût de la décontamination de l’environnement liée aux PFAS a été estimé à 100 milliards d’euros par an.

Afin de limiter toute nouvelle pollution de l’eau brute utilisée pour produire l’eau potable, des mesures préventives, à l’instar de celle prise par la préfecture des Ardennes sont nécessaires. Nous encourageons les autres préfectures à envisager cette mesure de prévention. 

« Générations Futures félicite la préfecture pour cette décision indispensable mais qui pourrait s’avérer insuffisante si aucune mesure systémique ambitieuse n’est prise rapidement à l’échelle des territoires concernés par ces pollutions aux PFAS. En effet, si les préfectures et les ARS ont un rôle clé dans la gestion des pollutions aux PFAS, l’ambition politique nationale en matière de réduction des rejets PFAS doit se traduire de manière rapide et effective au risque de voir se multiplier ce type de situation », explique Kildine Le Proux de La Rivière, pharmacienne et chimiste chez Générations Futures. « Il est donc nécessaire de prendre des mesures rapides pour protéger nos ressources d’eau potable et​ interdire le rejet et la dispersion dans l’environnement de ces polluants persistants« .

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