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Des polluants éternels #PFAS dans les vêtements

Une étude récente, publiée par les ONG Arnika(1), l’IPEN(2) ainsi que 13 groupes et partenaires membres de l’IPEN, a révélé la présence de substances chimiques per- et polyfluoroalkylées (PFAS) dans des vêtements.

Les PFAS, aussi appelés “polluants éternels”, sont extrêmement persistants, dangereux pour l’environnement et toxiques pour l’Homme. Ils sont utilisés notamment par l’industrie textile pour conférer aux vêtements une résistance aux taches et à l’eau.

Présentation de l’étude sur la présence des PFAS dans les vêtements.

Dans cette étude, des vêtements hydrofuges et antitaches ont été achetés dans 13 pays d’Asie, d’Afrique, d’Europe et d’Amérique du Nord. La plupart commercialisés pour les enfants.

Sur 72 échantillons, des tests ont été effectués pour détecter 58 PFAS spécifiques, ainsi que le fluor organique extractible (EOF), une mesure qui permet de mettre en avant l’utilisation de tout type de PFAS.

Les résultats montrent que 65,3 % des échantillons sont positifs aux PFAS (ou présentent des niveaux d’EOF indiquant la présence de PFAS). Les teneurs les plus élevées ont été retrouvées dans des vestes du type “softshell”.

16 échantillons de vestes contiennent des PFAS à des niveaux supérieurs aux limites de sécurité proposées par l’UE dans le cadre des projets de restriction REACh (25 ppb).

Jitka Straková, chercheuse à l’IPEN et auteur principal de l’étude déclare : « Les PFAS sont largement utilisés dans les textiles et les personnes peuvent y être exposées lorsqu’elles portent des vestes et des vêtements. Il est particulièrement troublant de trouver des PFAS dans les produits pour enfants, car les enfants peuvent être plus vulnérables aux expositions aux PFAS(3) ».

Le problème des PFAS polymères et les limites de la réglementation actuelle.

Parmi les 15 PFAS identifiés dans les vêtements analysés, c’est le 6:2-FTOH qui a été mesuré dans les concentrations les plus élevées. Cette substance appartient à la famille des fluorotélomère alcools. La présence de ce type de PFAS indique que des PFAS polymères (side chain fluorotelomer based-polymers) ont été utilisés dans les produits. Or, ce type de polymère se dégrade, tout au long du cycle de vie du vêtement, en FTOH, puis en PFCA (famille de produits dont fait parti le PFOA, connu pour être hautement toxique). C’est ainsi que, bien qu’interdit à l’échelle mondiale, le PFOA est le PFAS le plus couramment retrouvé dans les échantillons de vestes outdoor.

Cela démontre que le processus actuel de réglementation des PFAS un par un ou en petits groupes ne suffit pas. Seule une approche universelle, incluant les PFAS polymères, permettra de stopper la pollution de l’environnement et l’exposition humaine aux PFAS.

Des alternatives aux PFAS sont possibles.

L’étude a également démontré que les entreprises peuvent fabriquer des vêtements outdoor sans PFAS. En effet, 21 vestes ont été testées négatives aux PFAS, et notamment des vestes fabriquées par The North Face et Black Diamond, deux sociétés qui se sont engagées à ne plus utiliser de PFAS. Plusieurs autres entreprises et détaillants de vêtements d’extérieur ont également pris cet engagement.

 

1- Arnika est une organisation tchèque à but non lucratif qui rassemble les gens luttant pour un meilleur environnement depuis 2001. Sa mission est de protéger la nature et un environnement sain pour les générations futures en République tchèque et à l’étranger. www.arnika.org

2-IPEN est un réseau mondial de plus de 600 ONG dans plus de 120 pays, et qui travaille au renforcement des politiques mondiales et nationales en matière de produits chimiques toxiques et de déchets. www.ipen.org

3- National Academies of Sciences, E. and Medicine, Guidance on PFAS Exposure, Testing, and Clinical Follow-Up. 2022, Washington, DC: The National Academies Press. 300.

 

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