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ONU: les auteurs d’un rapport lapidaire disent stop aux pesticides

Un  rapport présenté mercredi 8 mars 2017 au Conseil des droits de l’Homme des Nations unies critique sévèrement le recours à grande échelle aux pesticides dans toutes les régions du monde, au nom de la productivité de l’agriculture industrielle (lire le Communique de presse en anglais et le rapport en Français  ou ici: Rapport ONU sur pesticides et alimentation en Français).

Dans ce rapport, extrêmement critique de l’industrie des pesticides et du recours à ces produits, les conclusions sont sans appel (extraits des conclusions):

  • les règles de droit international, les législations nationales et les directives non contraignantes ne manquent pas, mais ces instruments échouent à protéger l’homme et l’environnement contre les pesticides dangereux. Ils présentent des lacunes en termes de mise en œuvre, d’application et de portée et, d’une manière générale, n’assurent pas une application effective du principe de précaution et ne permettent pas de modifier véritablement les pratiques commerciales.
  • Le droit international des droits de l’homme énonce l’obligation générale à une alimentation suffisante et le droit à la santé assurent clairement à toutes les personnes une protection contre l’utilisation excessive ou inappropriée des pesticides
  • La mise en œuvre du droit à une alimentation suffisante et du droit à la santé nécessite l’adoption de démarches proactives visant à éliminer les pesticides nocifs.L’opinion publique reste encore insuffisamment sensibilisée aux dangers liés à certains pesticides et cette situation est aggravée par les efforts que déploient les fabricants pour minimiser les dommages causés, ainsi que par certains gouvernements complaisants qui avancent fréquemment l’argument fallacieux selon lequel la législation et les cadres réglementaires existants offrent une protection suffisante.
  • Si les initiatives visant à interdire et à réglementer de manière appropriée l’utilisation des pesticides constituent une étape nécessaire dans la bonne direction, le moyen le plus efficace à long terme de réduire l’exposition à ces produits chimiques toxiques est de renoncer progressivement à l’agriculture industrielle.
  • Selon le Directeur général de la FAO, l’agriculture est aujourd’hui parvenue à un tournant décisif. Le modèle agricole dominant actuellement appliqué est extrêmement problématique, non seulement en raison des dommages occasionnés par les pesticides, mais aussi de par l’incidence de ces produits sur les changement climatiques, la réduction de la  biodiversité et l’incapacité de ce modèle à assurer la souveraineté alimentaire

Quant aux recommandations, nous vous laissons apprécier la fermeté des propos:

  • La communauté internationale doit s’employer à élaborer un traité global et contraignant visant à réglementer les pesticides dangereux tout au long de leur cycle de vie, en tenant compte des principes relatifs aux droits de l’homme.
  • Les Etats devraient élaborer des plans d’action nationaux exhaustifs comportant des mesures incitatives pour promouvoir les solutions de substitution aux pesticides dangereux, et fixer des objectifs de réduction contraignants, mesurables et assortis de délais
  • Accorder la priorité aux solutions qui ne reposent pas sur l’utilisation de produits chimiques et n’autoriser l’homologation de pesticides que s’il peut être démontré que cela est nécessaire
  • Encourager les agriculteurs à adopter des pratiques agroécologiques permettant d’améliorer la biodiversité et d’éliminer les ravageurs par des méthodes naturelles et à mettre en place des mesures comme la rotation des cultures, la gestion de la fertilité des sols et la sélection de plantes agricoles adaptées aux conditions locales
  • etc. etc.

Et là nous disons bravo aux auteurs de cet excellent rapport!

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