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Scandale : L’EFSA autorise l’utilisation d’herbicides dangereux pour la santé qui devaient pourtant être interdits

Communiqué de presse PAN Europe / Générations Futures

Scandale : L’EFSA autorise l’utilisation d’herbicides dangereux pour la santé qui devaient pourtant être interdits et encourage la fuite en avant vers l’usage de toujours plus d’herbicides !

L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA),  a publié pendant la période estivale (1) un «protocole» pour la mise en œuvre d’une dérogation aux pesticides majeure, s’appuyant sur l’article 4.7 du règlement 1107/2009. La dérogation sera utilisée pour les pesticides qui sont encore actuellement  sur le marché de l’UE, mais qui sont sur le point d’être interdits sur la base du règlement de  2009 sur les pesticides qui comprend des critères d’exclusion pour, les pesticides perturbateurs endocriniens ou classés cancérogènes ou reprotoxiques [2].

Voici quelques exemples de pesticides concernés: le glufosinate (provoquant des malformations congénitales), l’Époxiconazole (malformations congénitales, le cancer du foie), le Flumioxazin (toxiques pour la reproduction et pour les organes endocriniens), le  Pymetrozin (cancers, réduction de la fertilité et des effets sur les organes endocriniens). La dérogation permettra une utilisation dans des cultures spécifiques en cas de «danger grave pour la santé des plantes », en dépit de l’interdiction complète de ces pesticides qui représentent un danger pour la santé.

De l’avis de l’EFSA,  ces herbicides peuvent bénéficier de cette dérogation alors que selon sa propre opinion  « les mauvaises herbes dans un sens strict ne posent pas directement une menace pour la santé des plantes« . Où est la cohérence de l’Agence ?

L’EFSA estime en outre qu’en raison de la résistance croissante des mauvaises herbes contre les herbicides, pour chaque culture dans l’UE, une gamme d’herbicides doivent être disponibles avec un spectre d’action différent. Dans certains cas, même 4 classes différentes d’herbicides. Cela signifie que si trois classes d’herbicides sont disponibles pour une culture donnée, la dérogation peut encore être appliquée pour l’herbicide classé comme l’herbicide numéro 4 !

Bien que l’EFSA mentionne que la priorité doit être donnée aux méthodes non-chimiques, les méthodes de contrôle non chimique des mauvaises herbes telles que le désherbage mécanique sont totalement rejetées par l’EFSA , car elles seraient selon l’Agence moins facile à mettre en oeuvre, moins fiable et moins efficace.

PAN Europe et Générations Futures estiment que ce protocole est un scandale. Les « mauvaises » herbes peuvent dans le pire des cas provoquer une réduction du rendement d’une culture mais ne peuvent  pas être un grave danger pour la santé des plantes. Permettre à des herbicides de bénéficier de la dérogation au titre de l’article 4.7-est donc un grave abus des règles.

Pire encore est la politique adoptée par l’EFSA sur la résistance aux pesticides. Au lieu de réduire l’utilisation des pesticides par des pratiques durables (comme la rotation des cultures, le désherbage mécanique…), l’EFSA encourage l’utilisation tous azimuts des pesticides de synthèse pour lutter contre les mauvaises herbes. La résistance causée par l’utilisation excessive des pesticides doit être contré par l’utilisation de plusieurs pesticides, selon l’Autorité. Il s’agit d’une fuite en avant, sans issue. EFSA ignore totalement «la Directive sur l’utilisation durable des pesticides» [4], qui prévoit que les pesticides ne peuvent être utilisés qu’en dernier recours. Le panel de l’EFSA dans le « groupe de la santé des plantes  » [5] semble n’avoir aucune connaissance de l’agriculture durable  et révoque des méthodes non chimiques pourtant utilisées et efficaces.

Hans Muilerman de PAN Europe et François Veillerette de Générations Futures déclarent: « Les Etats membres de l’UE ne devraient pas accepter ce protocole de l’EFSA, car il sape la durabilité de l’agriculture et des décennies de politique de l’environnement et de la santé».

[1] L’EFSA Journal Août 4, http://www.efsa.europa.eu/en/supporting/pub/1060e
[2] Règlement 1107/2009, l’article 4.1
[3] Directive 128/2009
[4] Directive 128/2009
[5] http://www.efsa.europa.eu/en/plant-health/working-group

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