A la lumière des résultats de ce sondage, Générations Futures demande la non-inscription à l’agenda de cette PPL et dans le cas contraire à l’ensemble des députés de rejeter ce texte.
Contexte : une PPL rétrograde
Depuis plusieurs mois, le gouvernement et certains parlementaires, allant de la macronie au Rassemblement national, formulent des propositions qui constituent de véritables reculs sur les questions agricoles et plus précisément pour ce qui est de la protection de l’environnement et de la santé publique : remise en cause des compétences de l’Agence de sécurité sanitaire (ANSES), accaparement de la ressource en eau, réintroduction des néonicotinoïdes, pulvérisation de pesticides par drone, allègement des normes pour les élevages les plus intensifs, etc. C’est ce que porte la proposition de loi (PPL) visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur dite Loi Duplomb adoptée au Sénat le 27 janvier. Pour le moment cette PPL n’est toujours pas inscrite officiellement à l’agenda de l’Assemblée nationale. Son inscription pourrait se décider le lundi 28 avril après cette semaine des vacances parlementaires. Si tel était le cas la Loi pourrait alors être débattue fin mai. Et il y a fort à craindre dans ce cas que soient adoptés de dangereux reculs.
Un sondage pour éclairer les attentes des Français et des Françaises
C’est dans ce contexte que Générations Futures a commandé à l’IFOP un sondage. L’enquête de l’IFOP a été menée auprès d’un échantillon de 1 000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 9 au 10 avril 2025.
Les Français.es ne veulent pas des néonicotinoïdes
A la question « Selon vous, l’interdiction en France depuis 2018 de tous les insecticides néonicotinoïdes doit-elle être levée ou maintenue ? » 83% des personnes ayant exprimé un avis (= 64% du panel) ont déclaré être en faveur d’un maintien de l’interdiction des néonicotinoïdes. 17% exprimant un avis contraire (soit 4,8 fois moins).
Les Français.es ne veulent pas d’un affaiblissement des compétences de l’ANSES sur les pesticides
A la question « faut-il maintenir les compétences de l’ANSES en matière d’autorisations de mise sur le marché des pesticides ou enlever ces compétences à l’ANSES au profit du Ministère de l’Agriculture ? » 66% des personnes ayant exprimé un avis (= 53% du panel) ont déclaré être en faveur d’un maintien des compétences de l’ANSES en matière d’autorisations de mise sur le marché des pesticides, 34% exprimant un avis contraire (soit 2 fois moins).
Les Français.es ne veulent pas d’une facilitation de l’utilisation de pesticides dangereux
A la question « En l’absence de solutions alternatives « économiquement viables », les pesticides, même dangereux, devraient-ils être interdits ou pas ? » 78% des personnes ayant exprimé un avis (= 72% du panel) ont déclaré être en faveur d’une interdiction de ces pesticides, 16 % exprimant un avis contraire (soit 3,5 fois moins).
« Ces résultats de sondage montrent clairement que les français sont massivement opposés à toute mise sous tutelle de l’ANSES dans le domaine des autorisations de pesticides, au retour des insecticides néonicotinoïdes ou au maintien en marché de pesticides dangereux en cas d’absence de solutions alternatives. En la matière les mesures proposées par la proposition de loi ‘Duplomb’ ne répondent donc qu’aux demandes de l’agrochimie et des syndicats agricoles les plus conservateurs comme la FNSEA, les JA ou la Coordination rurale et pas aux aspirations majoritaires de la population » déclare François Veillerette, porte-parole de Générations Futures. « A la lumière de ces éclairages nous demandons au gouvernement et aux partis politiques d’entendre ces positions, d’abandonner le soutien à ces dispositions rétrogrades relatives aux pesticides et plus largement de rejeter l’ensemble de cette PPL. » ajoute t’il.
Générations Futures appelle les internautes à l’action
Générations Futures invite les internautes à se faire entendre en utilisant son outil Shake ton politique qui compte à ce jour près de 50 000 interpellations et à demander au gouvernement, aux membres de la Conférence des Présidents et à certains députés de s’opposer à ce texte et à son adoption.