Générations Futures et 20 organisations environnementales et de santé à travers l’Europe ainsi que l’organisation européenne IFOAM Europe, demandent aux représentants des états membres (au sein du comité agriculture) de rejeter certaines propositions faites par la Commission au sujet des statistiques portant sur les pesticides et autres produits chimiques utilisés en agriculture.
Nos ONG ont identifié dans le document proposé par la Commission des éléments problématiques qui selon nous doivent être rejetés mais également des amendements intéressants que les Etats membres devraient soutenir, notamment concernant des données sur la vente et l’utilisation des produits chimiques utilisés en agriculture qui doivent impérativement être collectées, publiées et rendues accessibles.
L’UE est très en retard lorsqu’il s’agit de savoir quels pesticides et autres produits chimiques sont utilisés dans l’agriculture, en quelles quantités, où et comment. La Californie, par exemple, a mis en place une base de données publique beaucoup plus précise et avancée que ce qui est disponible sur le site web d’Eurostat.
Dans l’UE, actuellement, personne ne dispose d’une image complète et précise de la mesure dans laquelle les personnes et l’environnement sont réellement exposés à ces produits chimiques.
C’est un problème pour plusieurs raisons.
- Tout d’abord, ce manque de données empêche les autorités publiques d’évaluer l’efficacité des décisions prises dans le passé pour protéger la santé humaine et l’environnement, et de prendre des décisions éclairées pour l’avenir. Il limite donc leur capacité à prévenir les dommages causés aux agriculteurs, aux résidents et aux autres personnes exposées, ainsi qu’à l’environnement.
- Ensuite, ce manque de données publiques a un impact sur la confiance du public dans les gouvernements et dans le secteur agricole, comme cela a été récemment souligné lors de la semaine européenne des pollinisateurs. En effet, les lacunes actuelles en matière de données empêchent tout suivi significatif des progrès accomplis par les agriculteurs pour réduire leur dépendance aux intrants chimiques, et empêchent donc la reconnaissance et la récompense de leurs efforts.
Cela est dû à la faiblesse de la réglementation actuelle sur les statistiques relatives aux pesticides (règlement (CE) n° 1185/2009) que la Commission propose maintenant de réviser. Pour permettre véritablement des décisions éclairées et rétablir la confiance, le nouveau règlement relatif à la collecte et à la publication de données sur l’apport de produits chimiques doit garantir que :
- Toutes les données pertinentes soient collectées;
- Le système soit efficace – ce qui exige de la transparence et l’utilisation des données existantes ;
- Les données doivent être collectées et publiées sans délai.
Avec ces 20 autres organisations environnementales et de santé et l’association d’agriculture biologique IFOAM, nous avons fait des recommandations détaillées aux membres du Parlement européen, qui voteront sur cette question le 11 octobre.
Lire le courrier commun (en anglais): Time to modernise the European data on chemicals used in agriculture