Notre association a cosigné, avec de nombreuses autres personnalités et ONG dont la Confédération Paysanne et Greenpeace France, une tribune initiée par le mouvement des Coquelicots et publiée ce jour sur le site de Reporterre.
Dans cette tribune, les signataires dénoncent le lancement, mi-décembre, par le ministre de l’intérieur M. Castaner d’une cellule de la gendarmerie nommée « Déméter » (visiblement ce gouvernement a de l’humour…). Cette initiative a vu le jour sous pression de la FNSEA et du ministre de l’Agriculture Didier Guillaume pour lutter contre un soi-disant « Agribashing »[1].
Les signataires s’inquiètent de la manière dont M. Castaner, sous la pression de ce syndicat, associe des faits de délinquance banale, qui seraient en forte augmentation, à une soi-disant volonté de nuire à la profession agricole dans son ensemble. Nous nous inquiétons également de la volonté de ce ministre de s’attaquer, dans le cadre de Demeter, aux « actions de nature idéologique, qu’il s’agisse de simples actions symboliques de dénigrement du milieu agricole ou d’actions dures ayant des répercussions matérielles ou physiques ». Cette déclaration du ministre est de fait très grave et met en danger notre liberté de critiquer un modèle dont on ne veut plus. Car de quoi est-il question ici ? Tout simplement de faire taire toutes velléités de critique d’un système agricole intensif prédateur qui nuit à notre santé et notre environnement ! Que font nos organisations, nos militants, si ce n’est mener des actions symboliques – et pacifiques – comme par exemple lorsqu’ils plantent des croix pour dénoncer les morts ou les malades des pesticides ou qu’ils se réunissent devant les mairies chaque 1er vendredi du mois ? Seront-ils désormais condamnés pour cela ? Dénigrent-ils, en faisant cela, le milieu agricole (sic !) ?
Nous informons le gouvernement que nous refusons cette criminalisation et nous demandons le démantèlement de la cellule Demeter. Notre contestation de l’agriculture industrielle, non-violente, se fait et se fera au grand jour, dans la conviction d’exprimer la volonté majoritaire de la société française.
[1] Pour rappel, notre directeur a rédigé une tribune publiée sur le site de Reporterre pour dénoncer dès octobre la fable qui entoure ce concept fumeux qu’est « l’agribashing ». Retrouvez la ici : https://reporterre.net/L-agribashing-une-fable-qui-freine-l-indispensable-evolution-de-l-agriculture