Aujourd’hui 20 mars débute la Semaine pour les alternatives aux pesticidesdont le thème central cette année est la biodiversité. Cet événement qui va durer jusqu’au 30 mars annonce le début du printemps et la reprise des épandages de pesticides dans nos campagnes.
Déjà plus de 800 événements sont prévus partout en France et aussi à l’étranger (Belgique, Espagne, Angleterre…), organisés par plus de 50 partenaires et coordonnée par Générations Futures.
Au programme de ces 10 jours des événements forts et fédérateurs : un concours de fresques dans les écoles, le lancement d’un manifeste pour demander la fin des pesticides dans tous les espaces collectifs, la remise du label Terre saine pour des collectivités vertueuses, des collectes de pesticides partout en France, des mobilisations citoyennes autour de la bio-diversité dans nos assiettes et bien sûr des visites de fermes, des ateliers, des conférences, des projections de films etc. Des centaines d’événements pour tous les goûts organisés par des collectivités, des associations, des entreprises, des collectifs etc.
« Le lancement de la Semaine coïncide – et c’est plus qu’un symbole – avec l’ouverture du procès ce matin en correctionnel à Libourne de 2 châteaux mis en cause dans des cas d’intoxication d’écoliers dans le bordelais*. Il coïncide également avec l’ouverture des discussions cet après-midi au ministère de l’Agriculture des débats autour de la réécriture d’un arrêté dit arrêté « abeille » encadrant l’utilisation des pesticides lorsqu’il est question de ces pollinisateurs. On est là au cœur de la problématique qui accompagne cette Semaine : la question de l’exposition des plus vulnérables à ces produits toxiques et la manière dont on doit agir pour les protéger.» déclare François Veillerette, porte-parole de Générations Futures. « Au-delà de la question des impacts des pesticides, c’est bien la question des alternatives qui motivent les participants à agir lors de la Semaine. Ainsi, au travers de cet événement fédérateur, nos organisations veulent démontrer que l’usage des pesticides n’est pas une fatalité et que les solutions sont là et qu’il n’est plus temps d’attendre pour les diffuser et les amplifier. » conclut-il
*Affaire de Villeneuve de Blaye
Rappel des faits. Le 5 mai 2014, 23 écoliers et leur enseignante avaient été pris de malaises et hospitalisés en urgence, suite à des pulvérisations réalisées à proximité de l’école de la commune. Une enquête avait été diligentée et une information judiciaire était en cours, dans lequel la Sepanso a porté plainte et Générations Futures s’est portée partie civile.
2 ans après les faits, les châteaux avaient été mis en examen. En effet, après de multiples rebondissements, nos associations (Sepanso et Générations Futures) avaient finalement été entendues par le juge d’instruction de Libourne le 8 septembre 2016. L’audition de Générations Futures (en présence de Nadine Lauverjat et Maître François Lafforgue) avait permis à l’association de défendre son point de vue et d’exposer le pourquoi de son implication. Notre association était ressortie de cette audition confiante et plus déterminée que jamais. La suite avait douché nos espoirs. Ainsi, un non-lieu avait été prononcé en septembre 2017 à Libourne mais Générations Futures tout comme la Sepanso avait fait appel et finalement le procès se tiendra ce 20 mars 2019. En effet, début juillet 2018 la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Bordeaux a renvoyé l’affaire et les deux châteaux concernés devant le tribunal correctionnel de Libourne.
Pour Générations Futures cette affaire est l’illustration des faiblesses du cadre légal et de la puissance publique qui peine à protéger correctement les populations vulnérables exposées aux pesticides. Chaque année en période de reprise des épandages de ces produits notre association recueille les mêmes témoignages faisant état du non-respect des règles encadrant l’utilisation des pesticides, tout particulièrement celles concernant les conditions d’épandage. Force est de constater que le pouvoir législatif lui-même a identifié ces faiblesses en adoptant dans la loi Agriculture et Alimentation l’article 83 qui invite à la concertation des acteurs locaux pour la mise en place de Chartes de « bon voisinage » donrt le Décret est en cours de discussion.
MAJ 20/03/19 – 16h: le délibéré est attendu pour le 30 avril