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Publications

Résidus de pesticides dans les aliments : analyse du dernier bilan officiel disponible

Résidus de pesticides dans les aliments végétaux non bio vendus en France

Générations Futures a publié le 17 décembre 2024 ce nouveau rapport où nous analysons les données du plan de surveillance 2022 (les dernières disponibles à dates) réalisé par la France. Voici les principaux résultats :

Présence généralisée de résidus de pesticides :

  • 62% des échantillons présentent au moins un résidu de pesticide détecté.
  • 80% des fruits, 48% des légumes, 56% des céréales et 73% des vins sont concernés.
  • Les cerises (100%), raisins (98%) et clémentines/mandarines (97%) sont les fruits où les détections sont les plus fréquentes.

Résidus de pesticides dangereux :

CMR (Cancérigènes, Mutagènes, Reprotoxiques) :

  • 56% des fruits, 23% des légumes, 32% des vins et 17% des céréales en contiennent.
  • Les cerises (90%), citrons verts (88%) et clémentines/mandarines (84%) présentent les plus fortes fréquences.

Perturbateurs endocriniens (PE) :

  • 67% des fruits, 32% des légumes, vins et céréales contiennent au moins un résidu PE.
  • Les clémentines/mandarines (92%), raisins (88%) et prunes (88%) sont les fruits où les détections sont les plus fréquentes.

PFAS (substances chimiques persistantes) :

34% des fruits et 21% des légumes en contiennent, avec des fréquences élevées dans les cerises (71%), concombres (52%) et endives (50%).

Conclusions et recommandations :

Générations Futures demande au gouvernement :

  • Un soutien accru à l’agriculture biologique et sa promotion en restauration collective.
  • La relance du plan Ecophyto avec des objectifs de réduction contraignants des pesticides.
  • L’arrêt des exportations de substances interdites en Europe et l’application systématique de clauses miroirs dans les accords commerciaux.
  • Le rapport insiste sur la nécessité d’accélérer l’élimination des pesticides dangereux (CMR, PE, PFAS) pour réduire l’exposition des consommateurs et préserver la santé publique.

Les limites de ce rapport

Les effectifs d’échantillons disponibles par types d’aliments étant très variables, l’analyse a dû être restreinte à seulement 35 aliments d’origine végétale, ce qui limite la portée du travail.

Les sources retenues pour étudier les classes de danger relatives à la santé humaine des résidus de pesticides retrouvés résultent d’un choix et pourraient donc être différentes et ainsi influer sur les résultats chiffrés.

Toutes les classes de danger relatives à la santé n’ont pas été prises en compte dans ce rapport. Ainsi la neurotoxicité ou la toxicité spécifique pour certains organes cibles n’ont pas été prises en compte.

Les chiffres fournis par grande catégorie (fruits, légumes, céréales) sont à nuancer : seuls 3 types de céréales ont pu être analysés et de même, tous les types de fruits et légumes consommés sur le marché français ne sont pas représentés.

De même, les effectifs par denrées et par zone de production sont trop faibles pour pouvoir effectuer un travail de comparaison robuste entre les zones comme nous l’avons vu ci-dessus.

L’analyse effectuée porte sur des données de 2022 (les dernières disponibles à ce jour) : certains changements réglementaires ont été opérés depuis.

Par exemple, le phosmet est retrouvé dans 60% des échantillons de cerises mais il a été interdit en février 2022 dans l’UE avec une fin d’utilisation des stocks de produits fixée à novembre 2022 par l’Anses. De même, l’indoxacarbe a été interdit en décembre 2021 avec une fin d’utilisation des stocks de produits pour septembre 2022 (11).

Ce rapport étudie la fréquence de détection de résidus de pesticides dans des aliments végétaux non bio et leurs fréquences de détection en fonction de leurs classes de danger. Il s’agit d’un rapport permettant d’apporter des indications concernant l’exposition des consommateurs aux pesticides via l’alimentation non bio consommée en France. En aucun cas il ne prétend évaluer les risques éventuellement posés par ces résidus.

Nous encourageons les français et françaises à consommer 5 fruits et légumes frais par jour en priorisant les aliments bio si possible.

Lien vers le rapport complet