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Coûts des perturbateurs endocriniens: 340 mds de dollars par an aux Etats-unis

Perturbateurs endocriniens: On arrête quand les frais?

L’étude

Le coût sanitaire direct et indirect de l’exposition aux produits contenant des perturbateurs endocriniens (PE) pourrait s’élever à plus de 340 milliards de dollars par an aux Etats-Unis, soit plus qu’en Europe, selon une étude publiée mardi dans la revue scientifique The Lancet Diabetes and endocrinology. Ce coût correspondrait à 2,33% du PIB des Etats-Unis par an (contre 1.2% et 2% du PIB pour l’UE).

Les perturbateurs endocriniens – substances pouvant interférer avec le système hormonal et induire certaines pathologies – sont présents dans de très nombreux produits de consommation courante (plastiques de certaines bouteille, cosmétiques, produits d’entretien etc.) ainsi que dans l’alimentation (résidus de pesticides : exemple de notre dernière enquête EXPPERT 7).

Différence des coûts UE/Etats-Unis

La différence entre l’UE et les Etats-Unis serait le fait de réglementations différentes en ce qui concerne notamment les PBDE, des substances ignifuges également appelées « retardateurs de flammes » et utilisées notamment dans les meubles ou les emballages. Beaucoup moins réglementés qu’en Europe, les PBDE seraient à l’origine des deux tiers des coûts sanitaires liés aux perturbateurs endocriniens aux Etats-Unis, soit environ 200 milliards de dollars, selon l’étude publiée dans la revue Lancet Diabetes & Endocrinology. En Europe au contraire, les coûts associés aux PBDE seraient de l’ordre de 100 milliards de dollars par an, selon l’étude publiée en 2015. Aux Etats-Unis, l’exposition aux PBDE a, selon eux, entraîné 11 millions de points de quotient intellectuel (QI) perdu et 43.000 cas de retard intellectuel, alors que les pesticides ont abouti à la perte de 1,8 million de points de QI et à 7.500 cas de retard intellectuel.

En mesurant l’impact de l’ensemble des perturbateurs endocriniens, y compris des phtalates et du bisphénol A, les chercheurs sont également parvenus à 245.000 cas de diabète et 240.000 cas d’infertilité masculine, 10.000 décès prématurés dus à des maladies cardiovasculaires, 1.500 cas d’autisme et 4.400 cas de TDAH (trouble du déficit de l’attention) aux Etats-Unis.

Le sujet des PE en dans l’UE

Ce sujet des PE est en ce moment, à l’ordre du jour des discussions européennes.  Le 15 juin 2016, la Commission Européenne publiait une proposition – très critiquée – de critères pour identifier les perturbateurs endocriniens pour les législations européennes des biocides et pesticides. Il s’est ensuite tenu des réunions avec les Etats membres et avec les parties prenantes pour expliquer les propositions et 2 consultations publiques parallèles ont été menées en juillet sur ces critères PE proposés. Si la proposition finale – que la Commission peut encore changer à la suite des discussions en cours – est approuvée par le Comité, il reviendra ensuite au Parlement européen et au Conseil de décider. Il leur reste 2 mois pour dire s’ils veulent ou non rejeter cette proposition.

Le 29 juillet, l’ANSES a publié un avis critique de cette proposition et une définition plus ambitieuse. Cet avis propose l’adoption d’une définition incluant les PE présumés ou suspectés. Alors que la proposition de la Commission « repose sur une seule catégorie, écartant la notion de PE suspecté « , rappelle l’Anses, une « approche graduée » permettrait de « mieux prendre en compte les incertitudes et (de) faciliter le jugement d’experts ». En déplacement à l’Anses la veille de la publication de cet avis, Ségolène Royal, avait elle aussi jugé la position de la Commission « extrêmement décevante». Tout comme le 27 juillet, l’Endocrine Society, société savante internationale d’endocrinologie, qui s’était insurgée contre ces critères trop restrictifs, peu à même, selon elle, de protéger la population.

« Cette nouvelle étude sur le coût sanitaire des perturbateurs endocriniens vient une nouvelle fois démontrer, si il était besoin, l’urgence d’agir pour réduire fortement l’exposition des populations aux effets néfastes de ces substances. » déclare François Veillerette, porte-parole de Générations Futures. « Cette étude scientifique démontre aussi que, grâce à une action volontariste notamment au travers de réglementation protectrice, il est possible de faire baisser ce coût. Il est donc temps que nos dirigeants européens fassent le choix d’une définitions des critères PE véritablement protecteurs comme le suggère notre Gouvernent par les voix de nos ministres de l’Environnement et de la Santé ». conclut-il.

 

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