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3, 5, 10 m: Mesures de protection des riverains lors de l’utilisation de pesticides

Générations Futures dénonce une méthodologie de l’évaluation de l’exposition des personnes obsolète et incomplète !

Les ministres en charge de ce dossier ont déclaré à maintes reprises que la décision du gouvernement de distances de sécurité de 5 ou 10 mètres entre les zones pulvérisées par des pesticides et les zones habitées était entièrement basée sur l’expertise de l’Anses publiée le 14 juin dernier.

Or Générations Futures dénonce aujourd’hui les carences de cette évaluation. Ce n’est pas l’Agence qui est en cause mais la méthodologie à la fois obsolète et limitée imposée par le document guide de l’EFSA de 2014 pour l’évaluation des pesticides suivie par l’Agence.

Ce document guide et la méthodologie d’évaluation de l’exposition des résidents qu’il contient présente en effet de fortes faiblesses. Ces faiblesses sont d’ailleurs indiquées très honnêtement dans l’Avis de l’Anses (pages 5 et 16) et constituent selon nous des éléments susceptibles de sous-estimer gravement l’exposition réelle des riverains aux pesticides car :

  • Le document guide de l’EFSA de 2014 précise que « l’évaluation de l’exposition des personnes présentes et des résidents repose sur des données limitées issues d’études effectuées dans les années 1980 et sur les données de l’USEPA ». L’EFSA prépare une nouvelle méthodologie qui ne sera pas disponible avant…2021 !
  • «  la méthodologie présentée dans le document guide de l’EFSA permet une estimation de l’exposition des personnes présentes et des résidents uniquement à des distances de 2-3, 5 et 10 m pour les applications avec un pulvérisateur à rampe ( cas des grandes cultures) et à une distance de 10 m pour les vergers et par extrapolation les vignes avec un pulvérisateur à jet porté… »

C’est donc sur des données vieilles de plus de 30 ans que l’évaluation de l’exposition a été faite et avec uniquement des distances testées de 2-3,5 et 10 mètres, très limitées ! Aucune distance supérieure n’a été prise en compte dans l’évaluation du risque pour les résidents ! On voit clairement les limites de la méthode utilisée. L’Anses a d’ailleurs conclut prudemment (page 17) que pour limiter l’exposition des résidents il convenait d’introduire des distances de sécurité par rapport aux zones habitées « aux moins égales aux distances introduites dans l’évaluation des risques pour les résidents ». Comme des distances supérieures à 10 m n’ont pas été testées dans cette évaluation des risques l’Agence semble consciente de cette limite en préconisant l’emploi de ces distances testées à minima ! Des distances supérieures sont donc parfaitement envisageables dans cette logique.

« La grande faiblesse de cette méthodologie d’évaluation remet selon nous clairement en cause l’efficacité des distances retenues par le gouvernement. Dans l’attente de la publication d’une nouvelle méthodologie d’évaluation de l’exposition des riverains aux pesticides en 2021 par l’EFSA Générations Futures demande au gouvernement de prendre ses responsabilités en prenant en compte ces faiblesses importantes en augmentant de manière très significative les distances de sécurité entre les zones de pulvérisation et les zones habitées. » déclare François Veillerette, Directeur de Générations Futures

 

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