Générations Futures réagit à ces premiers éléments à chaud et fera prochainement une analyse plus détaillée de la proposition de Stratégie.
Stratégie Ecophyto 2030 : Contexte
Générations Futures était présente ce matin au ministère de l’Agriculture pour le Comité d’Orientation d’Ecophyto qui réunit les parties prenantes. Notre association salue le fait que malgré les assauts de la FNSEA l’objectif de réduction d’ici 2030 de 50% (1) de l’usage des pesticides reste d’actualité.
L’importance de l’indicateur
Cependant notre association reste néanmoins prudente sur ce sujet de l’indicateur car l’indicateur européen basé sur le HRI1 qui pourrait être adopté dans le règlement SUR actuellement en discussion (2) pourrait à terme remplacer le NODU, l’indicateur historique d’Ecophyto, et dénaturer complètement l’évaluation du plan français et donc son ambition ! Nous avons interpellé les ministres présents à ce Comité d’Orientation sur ce sujet et demandons au gouvernement français de tout faire pour que l’indicateur européen soit amélioré comme le demande aussi l’agence de l’environnement allemande UBA.
Vers une réelle stratégie globale de réduction des pesticides ?
Générations Futures note également la volonté de passer à une stratégie globale intégrant l’ensemble des actions du gouvernement pour développer des solutions alternatives non chimiques, incluant la reconception de systèmes, le biocontrôle et les PNPP. Nous resterons cependant vigilants sur l’usage de certaines alternatives également envisagées comme des alternatives chimiques ou les nouveaux OGM. Le principe de plans d’actions par filières en plusieurs vagues est une nouveauté. Toutefois ces travaux ne peuvent pas se résumer à des réunions des seuls acteurs des filières concernées mais doivent inclure des représentants de la société civile, comme dans le cas du PNRI sur les dérogations pour les néonicotinoïdes sur betterave sucrière.
Si Générations Futures note la logique de la démarche : connaissance des bioagresseurs > définition de solutions à l’échelle de la plante et de la parcelle> transfert et déploiement auprès des agriculteurs, la stratégie nous semble encore floue à ce stade sur le niveau de performance et de résultats attendus.
Un registre d’épandage des pesticides numérique accessible à tous ?
Si Générations Futures salue la création d’un outil numérique d’ici 2026 pour les registres sur l’utilisation des pesticides agricoles, notre demande que ces informations soient mises à disposition du public restent sans réponse claire à cette heure. La ministre déléguée auprès du ministre de la Santé, Agnès Firmin Le Bodo a confirmé son désir de transparence sur cet aspect. Nous espérons que cela sera le cas et resterons très vigilants sur la nature des données disponibles.
« Nous avons maintenant jusqu’au 30 novembre pour faire remonter nos remarques avec une stratégie finale prévue pour janvier 2024. L’ambition affichée a été très clairement attaquée par certains représentants du monde agricole, pendant que certains organismes de recherche (INRAe ou CIRAD) ont salué les objectifs de réduction maintenus et les moyens alloués dans cette nouvelle stratégie ». déclare Nadine Lauverjat, déléguée générale de Générations Futures présente ce jour lors de ce COS. » Nous regrettons que les ONG ne soient pas sollicitées dans les groupes de travail techniques pour l’élaboration de cette stratégie comme cela était avant le cas lors du premier Ecophyto car des décisions importantes se prennent très certainement dans ce cadre. Nous allons continuer, de notre côté, à demander à ce que l’ambition de la France en matière de réduction de l’utilisation et des risques des pesticides soit la plus forte possible aussi bien au niveau français qu’au niveau européen. C’est une question majeure de santé publique et de protection de notre environnement. » conclut-elle
1) sur la base de l’indicateur de référence (NODU)
2) vote prévu en plénière du parlement européen le 22 novembre
a besoin de toutes les forces vives pour poursuivre son action
