Générations Futures Rechercher Télécharger Email
Je fais un don

Partager

Actualités

Ecophyto : les organisations environnementales refusent de participer au déni de démocratie

Générations Futures, en tant que membre du Comité d’Orientation et de Suivi (COS) du plan Ecophyto, était invité aujourd’hui à une réunion en présence de Catherine Vautrin, Ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Marc Fesneau, Ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, Christophe Béchu, Ministre de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires, Sylvie Retailleau, Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. 

L’invitation qui nous a été envoyée jeudi dernier ne contenait ni ordre du jour ni documents de travail en préparation de cette réunion. Or comment envisager dans ces conditions, en deux heures avec près de 80 participants et 4 ministres qu’il s’agit là d’une volonté de travailler dans une logique de concertation et d’écoute ?

Générations Futures et d’autres organisations de la société civile1 ont voulu lire une déclaration commune avant de quitter la salle pour manifester leur opposition à ce déni démocratique. Cela a été refusé par le Ministre de l’Agriculture, incité en ce sens par un représentant de la Coordination Rurale.

La démocratie bafouée

Alors que le Gouvernement se justifie d’avoir reçu l’ensemble des syndicats agricoles pour répondre à la crise que traverse l’agriculture, il n’a en réalité écouté que les revendications de la FNSEA, des Jeunes Agriculteurs et de la Coordination Rurale, défenseurs d’un modèle agro-industriel dépendants aux intrants chimiques de synthèse.

Cela est inacceptable dans un contexte de pluralisme politique, syndical et des modèles agricoles.

En outre, nous faisons le triste constat que, ces dernières semaines, la démocratie a été bafouée par des décisions sur les pesticides qui ont été annoncées et prises par quelques personnes, au bénéfice de quelques autres et au détriment de la santé du plus grand nombre, de l’outil de travail lui-même des paysans, de la biodiversité, de l’agriculture biologique et des modèles agroécologiques.

L’essence du plan Ecophyto en péril

On pourrait penser, ou prétendre, que le débat relancé par le Premier Ministre pour répondre à la colère des agriculteurs entre le NODU et le HRI 1 n’est qu’un simple débat technique sur le choix d’un « bon indicateur ».

En réalité, remettre en cause l’indicateur NODU, c’est remettre en cause l’objectif même de la réduction des usages des pesticides en agriculture qui était  au cœur du plan ! C’est donc directement l’existence même du plan Ecophyto qui est questionné, dès lors que ce plan visait, depuis 15 ans, à une réduction de ces usages. Et alors même que l’objectif d’une réduction de 50% de l’utilisation des produits phytosanitaires d’ici 2030 est soutenue par 78% des Français.

Le NODU doit rester l’indicateur de référence et de suivi du plan : c’est une ligne rouge pour nos organisations.

La société civile réagit

Alors que nous comptions manifester notre mécontentement à l’égard des méthodes de travail employées par le Gouvernement, les organisations environnementales ont reçu, dimanche soir, une demande de rendez-vous avec les Ministres 30 minutes avant le début de la réunion du COS.

Non, Mesdames et Messieurs les Ministres, ces 30 minutes n’ont pas été suffisantes pour constituer une véritable discussion de fond.

C’est pourquoi, Générations Futures et plusieurs organisations ont souhaité intervenir en début de séance,  face aux Ministres et devant l’ensemble des parties prenantes au COS pour lire une déclaration commune. Cette demande ayant été rejetée sur le moment même alors que nous avions prévenu le Ministre de l’Agriculture, nous lui avons remis cette déclaration en main propre avant de quitter la réunion.

Nos organisations ne peuvent cautionner ni ce déni de démocratie, ni ce retour en arrière de 15 ans, balayant en quelques jours des mois et même des années de travail collectif où nombre de parties prenantes ont œuvré pour la réussite du plan – au premier rang desquels nos ONG, les instituts de recherche ou encore les paysans et paysannes portant l’agroécologie.

Nos organisations sollicitent donc un échange au plus vite avec le Premier Ministre et les ministres concernés afin de renouer le dialogue avec la société civile et un retour sur les fondamentaux de ce qu’était Ecophyto : un plan pour réduire (vraiment) de 50% l’usage des pesticides et ce au plus vite, car l’Agriculture de demain sera écologique ou ne sera pas !

[1] Alerte des Médecins sur les Pesticides, Fondation pour la Nature et l’Homme, France Nature Environnement, Humanité et Biodiversité, Réseau Environnement Santé, Ligue de Protection des Oiseaux, WWF France

Agissez

Inscrivez-vous pour suivre notre actualité

Inscription newsletter
×