Le flumioxazine est un herbicide approuvé depuis 2003 Directive 91/414/CEE, autorisé dans les produits « phytosanitaires » dans 14 États membres. Son autorisation arrive à expiration en juin 2022 après avoir bénéficié de 7 dérogations (conduisant à une prolongation de son autorisation de 9 ans !).
Pourtant cette substance n’est pas sans danger, ni pour la santé humaine ni pour l’environnement !
En 2014, le flumioxazine a tout d’abord été classé comme toxique pour la reproduction catégorie 1B par le RAC (ECHA), c’est-à-dire comme répondant aux » critères d’exclusion » (Cut-off criteria) du règlement 1107/2009. Pourtant, la substance est restée approuvée dans ce nouveau cadre réglementaire sur la base d’une dérogation rendue possible par le point. 4.7 et 3.6.4. de l’annexe II en cas d’exposition « négligeable ».
Depuis 2015, cette substance relevait donc de la catégorie » Candidats à la substitution » pour ce motif. Mais de manière assez incroyable l’EFSA a décidé de classer cette substance comme toxique pour la reproduction de catégorie 2 (c’est-à-dire suspectée d’être toxique pour la reproduction). Et cette classification a alors eu comme conséquence de sortir la flumioxazine des substance candidate à la substitution !
Par ailleurs, la substance a été classée très toxique pour les organismes aquatiques, avec des effets néfastes à long terme.
Concernant la question de la classification comme perturbateur endocrinien, l’EFSA, en septembre 2020, souligne après un examen par les pairs que cette évaluation des effets PE pour les humains, les mammifères sauvages et les organismes non ciblés n’aura pas été rendue possible par manque de données… En d’autres termes, l’EFSA admet d’elle-même de ne pas être en mesure de conclure que la substance est sûre pour la santé humaine, la santé animale et l’environnement. Si une telle incertitude existe, la flumioxazine ne répond donc pas aux critères d’approbation du règlement 1107/2009 et son renouvellement ne peut donc pas être proposée. Or, c’est exactement ce que la Commission européenne propose aujourd’hui en violation flagrante du principe de précaution…
Les 21 et 22 octobre, le comité permanent des pesticides de l’UE (ScoPAFF) est invité à voter la proposition de la Commission européenne concernant le renouvellement de l’approbation de cette substance. Nous appelons les états membres à s’opposer à cette ré-autorisation !