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Glyphosate : Une nouvelle étude révèle des risques de cancer ignorés par l’UE

Les autorités européennes ont négligé des preuves scientifiques importante lors de la réapprobation de l’herbicide

Dans un communiqué paru ce 11 juin 2025, PAN Europe met en évidence qu’une nouvelle publication scientifique confirme que le glyphosate provoque le cancer à des niveaux d’exposition jugés « sûrs » par l’UE – des preuves ignorées lors de la réapprobation de l’UE.

Des preuves inquiétantes sur la cancérogénicité du glyphosate

L’exposition à long terme au glyphosate et aux herbicides à base de glyphosate provoque le cancer chez les animaux de laboratoire à des doses jugées « sûres » par les autorités européennes, selon une nouvelle publication majeure. Malgré les premiers avertissements transmis aux autorités européennes en 2023, ces preuves cruciales ont été ignorées lors du processus de réapprobation du glyphosate, ce qui a entraîné une prolongation de son autorisation de dix ans. PAN Europe avertit que ces résultats contredisent directement les conclusions des évaluateurs des risques de l’UE et soulèvent de sérieuses inquiétudes quant à l’adéquation des normes de sécurité actuelles et au respect de la législation européenne.

L’étude la plus complète jamais réalisée sur le glyphosate

L’étude animale indépendante, tant attendue et la plus complète jamais réalisée sur le glyphosate, vient d’être publiée dans la revue à comité de lecture Environmental Health. Les résultats sont extrêmement préoccupants. [1] Menée par l’Institut indépendant Ramazzini, l’étude a testé à la fois le glyphosate et la formulation représentative utilisée dans l’UE.

L’étude montre qu’une exposition prolongée au glyphosate et à ses formulations, même à des niveaux très faibles, équivalents à la dose journalière admissible (DJA) de l’UE, provoque une leucémie précoce chez le rat. De manière inquiétante, elle révèle également une augmentation significative de plusieurs autres types de tumeurs (p. ex., peau, foie, thyroïde, système nerveux, ovaire, glande mammaire, glandes surrénales, rein, vessie, os, pancréas endocrinien, utérus et rate), apportant des preuves solides du potentiel cancérigène du glyphosate.

Des preuves ignorées par les autorités européennes

Alarmés par ces résultats, les auteurs ont déjà communiqué les données concernant les leucémies aux autorités européennes en 2023, avant la réapprobation du glyphosate. [2] En vertu de la législation européenne sur les pesticides, les substances actives et les produits susceptibles de provoquer le cancer ne doivent pas être approuvés. Pourtant, malgré la rigueur scientifique et la pertinence de l’étude, la Commission européenne et les États membres ont ignoré ces preuves et ont renouvelé l’approbation du glyphosate pour une décennie supplémentaire. Les auteurs exhortent désormais les autorités réglementaires à prendre en compte ces conclusions. [3]

Des experts dénoncent l’inaction des autorités

« Le fait que des leucémies se soient développées à des niveaux d’exposition encore considérés comme sûrs par les autorités européennes aurait dû déclencher des sonnettes d’alarme dès 2023 », a déclaré le Dr Angeliki Lysimachou, responsable scientifique et politique de PAN Europe. « Les résultats récemment publiés confirment désormais que ces faibles niveaux d’exposition peuvent entraîner un spectre plus large de cancers, ce qui accroît encore davantage le niveau d’inquiétude. »

« Cette publication évaluée par des pairs élimine toute excuse à l’inaction », ajoute-t-elle. « Les autorités réglementaires ont sciemment exclu des preuves essentielles de l’évaluation des risques. Le glyphosate ne répond clairement pas aux exigences de sécurité du droit européen. »

Un recours devant la justice européenne

En réponse à cette réapprobation erronée, PAN Europe et ses organisations membres ClientEarth, Générations Futures, GLOBAL 2000, PAN Allemagne et PAN Pays-Bas ont porté l’affaire devant le Tribunal de l’Union européenne. [4] La contestation judiciaire repose sur de nombreuses preuves scientifiques démontrant que le glyphosate provoque le cancer, perturbe le microbiome intestinal, peut nuire au système nerveux et contribue à la perte de biodiversité. Ces preuves indiquent clairement que le glyphosate ne répond pas aux critères légaux d’approbation.

Une inquiétude croissante depuis 2015

Depuis 2015, date à laquelle le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’Organisation mondiale de la santé a classé le glyphosate comme « probablement cancérogène pour l’homme », l’inquiétude du public s’est accrue. Pourtant, le glyphosate reste l’herbicide le plus utilisé en Europe, et une exposition humaine généralisée se poursuit par l’alimentation, l’eau, l’air et même les échantillons d’urine, y compris chez les enfants.

Un appel à une réévaluation urgente

« Les citoyens européens méritent une meilleure protection de la santé, et non un système d’approbation des pesticides qui cède à la pression de l’industrie », a déclaré Lysimachou. « Ces nouvelles preuves doivent déclencher une réévaluation urgente de l’autorisation du glyphosate et de l’intégrité de l’ensemble du processus réglementaire européen des pesticides. »

« Cette nouvelle étude vient compléter un corpus de preuves déjà très conséquent montrant le potentiel cancérigène du glyphosate« , déclare Pauline Cervan, toxicologue chez Générations Futures. « La non-prise en compte des résultats préliminaires de cette étude, publiés en 2023, illustre une nouvelle fois le fossé important entre la science et la réglementation, mettant à risque la santé des Européens et de l’environnement« , conclut-elle.

[1] Carcinogenic effects of long-term exposure from prenatal life to glyphosate and glyphosate-based herbicides in Sprague–Dawley rats
https://ehjournal.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12940-025-01187-2

[2] https://glyphosatestudy.org/press-release/global-glyphosate-study-reveals-glyphosate-based-herbicides-cause-leukemia-in-early-life/

[3] https://glyphosatestudy.org/uncategorized/international-study-reveals-glyphosate-weed-killers-cause-multiple-types-of-cancer/

[4] Prochaine étape : l’autorisation du glyphosate est portée devant la Cour de justice de l’Union européenne.
https://www.pan-europe.info/press-releases/2024/12/next-step-glyphosate-approval-brought-european-court-justice

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