Sur les sujets agricoles, sanitaires et environnementaux aucun progrès en perspective n’est à espérer !
Générations Futures s’inquiète de la composition du gouvernement annoncé le 23 décembre par le Premier Ministre François Bayrou. Certaines nominations clés laissent planer de sérieux doutes quant à l’engagement de ce gouvernement sur des enjeux cruciaux comme la transition écologique, la santé environnementale et l’agriculture tournée vers une réelle durabilité.
Une analyse critique des portefeuilles stratégiques
Transition écologique : des titres sans pouvoir
Agnès Pannier-Runacher est confirmée à la tête d’un portefeuille élargi englobant la Transition écologique, la Biodiversité, la Forêt, la Mer et la Pêche. Si la ministre bénéficie d’une expérience significative, ses choix antérieurs, notamment l’autorisation controversée de l’insecticide Movento en avril 2024 ou encore son approbation de la nouvelle Stratégie Ecophyto, interrogent sur sa volonté de réduire réellement les pesticides mais également sur son poids suffisamment important pour influer sur ce sujet. De plus, malgré l’ajout de la biodiversité dans son intitulé, l’absence d’un secrétariat d’État dédié pose la question de la réelle priorité accordée à ce sujet pourtant essentiel.
Agriculture et alimentation : une vision rétrograde
Annie Genevard reste ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, mais perd la forêt. Pour Générations Futures cette nomination est une aberration. En effet, durant ses trois premiers mois à la tête de ce ministère sous le gouvernement Barnier elle a démontré toute sa proximité avec les tenants d’une agriculture chimiquement intensive, n’ayant de cesse de demander la réintroduction de pesticides interdits dans notre agriculture ! Comment une figure aussi éloignée des préoccupations sanitaires et environnementale pourra-t-elle répondre aux urgences écologiques et impulser une nouvelle vision plus durable à notre modèle agricole ?
Santé : la prévention toujours absente
L’arrivée de Yannick NEUDER, un inconnu du grand public, au ministère de la Santé et de l’Accès aux soins auprès de la ministre Vautrin (portefeuille travail, santé, solidarité et familles) reflète une gestion avant tout centrée sur la crise des soins. Si l’urgence de restaurer un système de santé en crise est évidente, Générations Futures regrette l’absence totale de la notion de prévention dans l’intitulé de ce portefeuille (comme sous Barnier). Alors que les pollutions environnementales sont responsables de nombreuses pathologies chroniques et évitables, l’approche curative ne suffira pas. Nous attendons des engagements clairs sur des politiques ambitieuses visant à réduire les expositions toxiques, notamment via une réglementation renforcée sur les pesticides et autres polluants. C’est d’autant plus important que les derniers chiffres en matière de pollution de l’eau potable par les pesticides et leurs métabolites publiés le 23 décembre montrent une forte dégradation de la qualité de l’eau potable en France suscitent une vive inquiétude pour notre association (cf. notre communiqué du 23 décembre).
« Alors que nous sommes dans un contexte d’urgence écologique et sanitaire, la composition de ce gouvernement envoie le signal d’un gouvernement très conservateur sans volonté de répondre aux défis environnementaux, sanitaires et agricoles actuels . » déclare François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.
« Nous appelons néanmoins le gouvernement Bayrou à réagir et à prendre conscience de la gravité de la crise écologique actuelle et à mettre en œuvre une politique ferme de réduction des pesticides et des pollutions chimiques en général. Une véritable stratégie de santé environnementale, basée sur la prévention primaire des pathologies chroniques est essentielle pour protéger la santé publique et réduire les dégâts humains ainsi que les dépenses de santé à long terme. » ajoute t’il.
Générations Futures interpelle le Premier Ministre
Avant le discours de politique générale du Premier ministre, Générations Futures adressera un courrier à François Bayrou et ses ministres pour rappeler l’urgence d’une action volontariste et ambitieuse dans le domaine environnemental. Une transition écologique réussie passe par des décisions fortes en faveur de la santé environnementale, une réduction drastique des pollutions et un véritable soutien à une agriculture durable.