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PFAS dans l’eau potable, Véolia communique sur sa campagne

 

Mercredi 4 septembre 2024, Véolia a publié un communiqué de presse concluant sa campagne d’analyse des PFAS dans ses réseaux d’eau potable. Nous souhaitons réagir à ce communiqué et en souligner certaines limites.

Une anticipation bienvenue mais limitée

Veolia a lancé sa campagne d’analyse de 20 PFAS dans l’eau potable dès novembre 2023, anticipant les contrôles réglementaires obligatoires à partir de janvier 2026. Cette campagne, réalisée sur 2 400 points de production d’eau potable, permet à Véolia d’attester d’une conformité aux normes pour « 99% de ses points de prélèvement« .

Le groupe affirme par ailleurs que des solutions de traitement des eaux non conformes sont envisageables, soulignant une collaboration avec les collectivités locales responsables.

Bien que le constat se veuille rassurant, il est nécessaire de souligner que la campagne ne se focalise que sur les 20 PFAS listés dans la directive cadre sur l’eau. Cette liste n’inclut notamment pas des composés comme le 6:2 FTS, émis en très grande quantité par les sites d’Arkema à Pierre-Bénite et de Chemours à Villers-Saint-Paul, ou encore l’acide trifluoroacétique (TFA) retrouvé dans les eaux potables de 11 pays de l’Union Européenne. Également absents de la liste de substances, les nouveaux PFAS utilisés en remplacement des substances fluorées « historiques », tels que le GenX.

Cette limitation tend à sous-estimer la pollution aux PFAS dans les réseaux d’eau. « La famille des PFAS est une famille de plusieurs milliers de molécules » réagit Mathieu Ben Braham, chimiste chez Générations Futures, « on ne peut pas se baser uniquement sur ces 20 substances cherchées pour garantir l’absence de PFAS« .

Traitements et émissions

Le communiqué présente également quelques solutions de traitement disponibles, tel que les charbons actifs, la nanofiltration ou l’osmose inverse. Ces solutions ne sont pas toutes efficaces, en particulier concernant les PFAS à chaines ultra-courtes tel que le TFA, et leurs coûts peuvent être élevés, notamment pour l’osmose inverse.

Nous souhaitons ainsi souligner que plus que le traitement de l’eau, c’est avant tout à la source des émissions qu’il est nécessaire de s’attaquer. Des mesures de réduction des émissions industriels des PFAS, absentes du plan interministériel du 4 avril 2024, ainsi que l’application du principe de pollueur payeur, qui permettrait de soulager les collectivités locales, sont fondamentales dans la lutte contre les polluants éternels.

 

 

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