Le 20 mai 2025, Générations Futures a publié un rapport s’opposant fermement à la réautorisation de l’acétamipride, un insecticide néonicotinoïde, en France et plaide pour son interdiction complète en Europe, tant pour ses usages agricoles que biocides.
Arguments scientifiques contre l’acétamipride
Persistance environnementale : Contrairement aux affirmations de certains acteurs, l’acétamipride est très persistant dans l’eau (demi-vie de 79,7 jours) selon l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA). Cette caractéristique aurait dû limiter son autorisation à 7 ans au lieu des 15 accordés.
Impact sur les pollinisateurs :
- L’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) n’a pas évalué les risques chroniques en conditions réelles pour les abeilles solitaires et les bourdons
- 23 études universitaires récentes démontrent sa toxicité significative sur les abeilles
- Les effets sublétaux sur le comportement des abeilles n’ont pas été pris en compte
- Des interactions avec d’autres facteurs (comme le parasite varroa ou les fongicides) ont été ignorées
Risques pour la santé humaine :
- Plusieurs études indiquent un effet neurotoxique pour le développement (DNT)
- Des incertitudes persistent depuis plus de 10 ans dans le dossier réglementaire
- L’étude demandée par l’EFSA il y a 12 ans pour évaluer ces risques n’a toujours pas été réalisée
Risques liés aux usages biocides : Tous les usages évalués par l’ECHA présentent des risques inacceptables pour les professionnels et les enfants
Les demandes de notre association et son réseau européen
Génératons Futures :
- Défend l’interdiction française initiale de l’acétamipride comme étant fondée scientifiquement
- Demande aux députés de voter contre la proposition de loi Duplomb qui permettrait des dérogations
- Appelle avec le PAN Europe la Commission européenne à interdire cette substance pour tous ses usages
Cette publication intervient quelques jours avant l’examen public de la proposition de loi Duplomb (PPL « contraintes ») prévu à partir du 26 mai, qui pourrait autoriser des dérogations pour l’utilisation de pesticides à base d’acétamipride.