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Publications

Pesticides et trouble de l’appareil reproducteur

Pesticides et fertilité

De nombreuses études scientifiques démontrent les liens entre exposition aux pesticides et problèmes de fertilité masculine (baisse de la qualité du sperme…) et féminine. Ainsi, l’étude ci-dessous et ce graphique compare la proportion d’homme ayant un sperme de mauvaise qualité en fonction du nombre de pesticides trouvés à forte concentration dans les urines. Plus il y a de pesticides, plus la proportion d’homme ayant un sperme de mauvaise qualité est grande (colonne la plus à droite). 100% des hommes ayant 3 ou  plus de 3 pesticides en quantité importante dans les urines ont un sperme de mauvaise qualité.

Corrélation entre présence de pesticides et qualité du sperme

 

Pesticides et grossesse

Une étude de 2001 conduite en Californie montre que la mort du fœtus due à une anomalie congénitale est plus fréquente chez les mères qui vivent pendant leur grossesse dans une aire de 9 miles carrés (environ 14 km) autour d’un endroit  où l’on a pulvérisé des pesticides.

Une étude réalisée par Santé Canada a montré que le risque de fausse couche et de prématurité était plus grand dans les familles dans lesquelles le père avait manipulé certains pesticides. Le risque de fausse couche était 1,9 fois supérieur si le père avait manipulé des thiocarbamates, du carbaryl et d’autres pesticides.

Pesticides et puberté précoce

Une étude nouvelle étude scientifique de la société savante internationale d’endocrinologie (The Endocrine Society), rendue publique le 1er avril 2017 à Orlando (Etats-Unis), par le Docteur Jing Liu, professeur associé à l’Université Zhejiang de Hangzhou en Chine.  parue en avril 2017 a fait le lien entre l’exposition à des insecticides fréquemment utilisés dans l’agriculture et l’élevage, les pyréthrinoïdes, mais également dans des produits domestiques tels que certains sprays anti-moustiques ou les shampooings anti-poux et une puberté précoce chez les garçons. Ces travaux ont été présentés au congrès de la société américaine d’endocrinologie à Orlando en Floride.

Des chercheurs chinois de l’université de Zhejiang à Hangzhou se sont penchés sur le cas des insecticides pyréthrinoïdes, et leur impact sur la puberté de 463 garçons chinois âgés de 9 à 16 ans. Une augmentation de 10% de 3-PBA, un métabolite des pyréthrinoïdes, présent dans les urines des participants a été associée à une augmentation de 4% des taux de LH (hormone lutéinisante) et FSH (hormone folliculo-stimulante).

Pesticides et malformations génitales

Les hommes et femmes exposés à des détergents, des solvants ou des pesticides auraient trois fois plus de risques de donner naissance à des petits garçons souffrant de malformations génitales. C’est ce que révèle une étude publiée en juin 2015 et menée dans les CHU de Nice, Marseille, Montpellier et Bordeaux par deux professeurs de Montpellier, un endocrinologue, Charles Sultan,  et un chirurgien pédiatrique, Nicolas Kalfa. Ces derniers ont étudié la situation de 600 enfants dont 300 petits garçons souffrant de malformations. L’une des principales malformations dont parle cette étude, c’est l’hypospadias en augmentation depuis 50 ans : les petits garçons naissent avec un urètre trop court. Leur urine ne sort pas par l’extrémité de leur sexe mais par en-dessous. Il faut alors souvent les opérer. Les deux professeurs montpelliérains ont observé de près qui étaient ces petits garçons, et se sont aperçus que leur mère avait été en début de grossesse exposées trois fois plus que les autres mères à des produits qu’on appelle des perturbateurs endocriniens : solvants, détergents, pesticides.