Qui est Maria Pelletier ?
Maria Pelletier est une dirigeante d’entreprise spécialisée dans l’agroalimentaire bio. Depuis 2010, elle est également la présidente de l’association Générations Futures. Dès les années 1980, elle s’engage sur le plan professionnel et associatif dans la lutte contre les pesticides et pour le développement d’une agriculture saine et durable.
A travers le rayonnement de sa société le Moulin Marion, basée dans l’Ain, Maria Pelletier est très impliquée dans le tissu social et économique bourguignon et rhônalpin. Son engagement associatif dans des organisations nationales de premier rang lui permet aussi d’agir en faveur d’une agriculture respectueuse de l’environnement à l’échelle nationale et européenne.
Moulin Marion : précurseur du bio et du développement durable
L’engagement de Maria Pelletier en faveur de l’agriculture biologique débute de manière empirique à une époque où l’agriculture biologique est loin d’être reconnue. En 1983, Maria Pelletier et son mari reprennent l’activité du Moulin Marion, suite au départ à la retraite des propriétaires et à la menace de perte d’activité pour les salariés. Ce faisant, Maria et Michel Pelletier permettent la survie d’un patrimoine historique local, mais aussi la préservation d’une affaire familiale quasiment centenaire. Michel Pelletier n’est en effet autre que l’arrière-petit-fils de Célestin Marion, qui prend les rênes en 1917 de ce moulin du XVIème siècle.
Pour Maria Pelletier qui dirige l’entreprise, le Bio n’est qu’une vague notion, à une époque où les labélisations ne sont pas aussi encadrées et réglementées qu’aujourd’hui. Pourtant, le couple sait déjà qu’ils veulent éviter de vendre des produits contenant des substances chimiques potentiellement nocives.
Un expert agronome, spécialiste en agrobiologie, est engagé dès 1984. Cette rencontre a permis au Moulin Marion de se développer au fil des années, nouant des partenariats avec des agriculteurs et des commerçants locaux, puis avec des chaînes de magasins spécialisés, et même la grande distribution. Au-delà des questions de santé et de préservation de l’environnement, le but a toujours été de participer au développement de l’activité Bio. En proposant aux agriculteurs des débouchés commerciaux pour leurs productions biologiques, le Moulin Marion a contribué à l’émergence et au soutien de nombreuses exploitations agricoles écologiques et solidaires dans la région.
A travers la reprise d’une activité familiale en difficulté économique, Maria Pelletier a rendu financièrement, écologiquement et humainement intéressante une démarche de production agricole qualitative et proche de la nature. Un véritable défi dans les années 1980 ! En cela, le Moulin Marion fait office de précurseur dans le développement d’activités agroalimentaires respectueuses de l’environnement, inscrites dans une logique de développement durable et local.
Maria Pelletier défend une agriculture saine et durable
A travers l’aventure Moulin Marion, Maria Pelletier fait plusieurs constats personnels :
- Impliquée au premier plan dans les questions agricoles, elle prend la pleine mesure des dérives de l’agriculture intensive, chimique et industrielle. Au-delà des risques potentiels sur la santé humaine, les dégâts sur la fertilité des sols, la qualité de l’eau et de l’air ou encore sur les biosphères locales sont gigantesques, et parfois irréversibles. Les conséquences des grandes exploitations sur les agriculteurs eux-mêmes, leur santé, leur rémunération, leur mode de vie, sont également tout aussi choquantes.
- Pourtant, comme le succès du Moulin Marion et de ses fournisseurs le montre, une alternative plus juste, durable et saine est possible. La bonne santé de l’entreprise est liée à une véritable demande pour des produits Bio de bonne qualité. Le marché existe, et permettrait d’encourager les exploitations de taille humaine et les réseaux courts.
- Malheureusement, de nombreuses barrières réglementaires et politiques existent, limitant l’essor de l’agriculture Bio et responsable, en faveur des lobbies agroalimentaires.
Partant de ces constats, Maria Pelletier entreprend très tôt de militer au niveau associatif pour diffuser les valeurs défendues par son entreprise. Le Moulin Marion intègre ainsi des collectifs locaux et nationaux d’acteurs engagés en faveur d’une alimentation saine, ou encore de la lutte contre les pesticides et engrais chimiques.
En tant que membre des conseils d’administration ou de groupes de travail, elle participe notamment aux actions du réseau ObjectifBio, du Réseau Environnement Santé, ou encore de l’Alliance pour la planète. C’est d’ailleurs au sein de ce réseau qu’elle participe au Grenelle de l’Environnement. Au niveau local, Maria Pelletier est membre-fondateur et présidente de Bioconvergence Rhône-Alpes, qui fédère les transformateurs et distributeurs Bio, et qui est aujourd’hui intégré au Cluster Bio Auvergne Rhône Alpes. Elle devient également membre du conseil d’administration de Synabio, le syndicat des entreprises bio de l’agroalimentaire. Un poste qu’elle occupe toujours actuellement, en plus de ses autres activités.
L’engagement de Maria Pelletier au sein de Générations Futures
Son engagement associatif conduit assez naturellement Maria Pelletier à s’intéresser très tôt au Mouvement pour les Droits et le Respect des Générations Futures, le MRDGF. D’abord membre de l’association, Maria Pelletier en devient la présidente en 2007. L’année suivante, l’association change officiellement de nom, et devient Générations Futures, qu’elle préside toujours aujourd’hui.
De par sa mission de présidente de Générations Futures, Maria Pelletier participe activement au développement des activités de l’association. Il s’agit notamment de la constitution de nouveaux partenariats avec des associations locales et des ONG nationales et internationales, dans le but de partager des ressources, des informations, et des moyens de diffusion. Ce travail en réseau est essentiel pour les associations, car il permet de répandre activement des informations indépendantes. Notamment à propos des pesticides et des risques sanitaires associés.
Plus généralement, la présidente participe à la gestion quotidienne de l’association et de ses équipes, mais elle peut également suppléer son porte-parole, François Veillerette, notamment à travers la rédaction d’articles sur des sites spécialisés, ou via des interviews portant sur ses activités personnelles et sur celles de Générations Futures.
Si Générations Futures agit concrètement au niveau local et national pour lutter contre les pesticides et en aider les victimes, particuliers et professionnels, la meilleure arme de l’association reste sa visibilité. En diffusant largement le résultat de ses recherches et enquêtes, y compris auprès des autorités nationales, Générations Futures peut aujourd’hui sensibiliser directement le public sur les risques liés aux pesticides et autres perturbateurs endocriniens. A terme, Générations Futures espère qu’une prise de conscience à grande échelle permettra d’influer les législateurs français et européens, afin de modifier les réglementations qui freinent aujourd’hui le développement de l’agriculture biologique.
Transformer les pratiques agricoles, en France, en Europe, et dans le monde, est un énorme challenge que relève Maria Pelletier chaque jour, non sans s’appuyer sur le succès entrepreneurial du Moulin Marion, qui reste encore aujourd’hui une référence dans le domaine de l’agroalimentaire biologique.