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Nouveau consensus scientifique : l’agroécologie appliquée à la protection de cultures pour une agriculture sans pesticides

Une étude signée par plus de 56 scientifiques témoigne, une nouvelle fois, du large consensus scientifique français sur la protection agroécologique des cultures. Plus de 300 références bibliographiques ont été compilées pour parvenir à cette conclusion.

Un pas de plus vers une agriculture sans chimiques

Afin de se diriger vers une agriculture sans pesticides, des scientifiques ont trouvé un consensus sur la protection agroécologique des cultures. Cette pratique s’appuie sur deux principes fondateurs de l’agroécologie : la valorisation de la biodiversité et le renforcement de la santé des sols ainsi que sur « le principe originel de la protection des cultures qui privilégie les mesures préventives (variétés tolérantes/résistantes aux maladies, pratiques agricoles adaptées, combinaison de solutions agronomiques à effet partiel) aux mesures curatives (usage de pesticides) contre les bioagresseurs des cultures. »

Jean Philippe Deguine, agroécologue au Cirad illustre la plus value de ces pratiques face à l’utilisation des pesticides : « Contrairement à un pesticide qui est homologué et doit être utilisé pour un type bien précis de bioagresseurs, la protection agroécologique des cultures va permettre d’agir à l’échelle du territoire ou de l’agroécosystème et sur tous les bioagresseurs, en entrant dans un cercle vertueux de valorisation de la biodiversité pour renforcer la santé de l’agrosystème », poursuit le chercheur.

Ces conclusions sont liées à la récente étude de l’INRAe sur les bénéfices de la diversification végétale que Générations Futures avait relayé.

Des résultats sans équivoque

Autant pour cette étude que pour l’expertise collective de l’INRAe, les conclusions sont positives : tendre vers une transition des systèmes agricoles permettra toujours d’assurer production et rendements économiques a contrario de ce que prétendent les détracteurs de ces alternatives.

Les chercheurs soulignent que la mise en pratique de la protection agroécologique des cultures permet de :

  • maintenir ou améliorer la productivité agricole (en réduisant les dommages causés par les bioagresseurs),
  • produire des aliments sains,
  • réduire les impacts négatifs de l’agriculture sur l’environnement et la santé humaine (pas d’usage de pesticides)
  • contribuer à améliorer la viabilité économique des exploitations agricoles

Dans le même esprit, l’expertise collective de l’INRAe permettait d’observer que la diversification végétale :

  • Elle est un atout pour la biodiversité associée : agroforesterie +61%, inclusion de couverts végétaux en période d’interculture +21%, rotations de culture +37%.
  • C’est aussi un atout pour la régulation des bioagresseurs  (insectes ravageurs, plantes adventices, champignons pathogènes).  L’utilisation de couverts végétaux en interculture, en particulier, permet d’augmenter le contrôle des bioagresseurs de 125 %.
  • Grace à la diversité végétale, les cultures peuvent voir leur rendement augmenter de 2 à 47%. 

La transition agricole : une volonté politique avant tout

Le discours passéiste sur le manque d’alternative n’a plus sa place. Encore une fois, les scientifiques démontrent qu’une agriculture sans pesticides et viable économiquement est possible. Le frein ? Les politiques publiques peu ambitieuses et le manque d’accompagnement des agriculteurs vers cette transition.

Nadine Andrieu, agronome au Cirad et co-autrice de l’article souligne :  «  il faudra aussi un appui conséquent des politiques publiques pour accompagner les nécessaires transformations techniques et organisationnelles. ». Ce que confirme Eric Scopel, agronome au Cirad :  » il faut sortir de la logique actuelle du court-terme et prendre le temps de recréer des équilibres biologiques dans les agroécosystèmes. Plus tôt on commence, plus tôt ces nouveaux systèmes pourront répondre aux enjeux actuels de l’agriculture« . Les scientifiques de l’expertise collective de l’INRAe affirmaient eux aussi :  « Les politiques publiques apparaissent ainsi comme un levier central pour inciter et accompagner le développement de la diversification végétale. »

Actuellement, un temps fort politique français prend place dans des concertations à différents échelons territoriaux : la Loi Orientation et Avenir Agricoles. Cette loi va quadriller pour les prochaines années l’orientation de l’agriculture française et il est plus que nécessaire que le gouvernement français prenne enfin ses responsabilités pour conduire le pays et son agriculture vers un système vertueux, rémunérateur et respectueux de la santé et de l’environnement.

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