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Annonces du gouvernement sur l’agriculture : Générations Futures dénoncent des reculs majeurs sur la question des pesticides.

Générations futures vient d’écouter avec attention les déclarations du Premier ministre, Gabriel Attal de ce jour et réagit.

Sur la problématique des pesticides Générations Futures dénoncent des reculs majeurs, nous ramenant plus de 15 années en arrière sur cette question !

  • C’est d’abord la question du réexamen de l’autorisation des pesticides qui illustre ce recul : le Premier Ministre annonce qu’aucun pesticide ne pourra être interdit en France avant que la substance active qu’il contient ne soit interdite dans le cadre européen. Il s’agit là d’un recul majeur car lorsque l’ANSES a interdit par exemple des produits à base de l’herbicide S-métolachlore avant l’Europe, il ne s’agissait nullement d’une quelconque surtransposition ( ce type de retrait se fait en application du Règlement 1107/2009 qui n’a pas besoin d’être transposé pour être appliqué) mais d’une application des obligations de ce règlement qui enjoint aux états de prendre toutes les mesures nécessaires lorsqu’ils constatent que des produits pesticides ne répondent pas aux exigences du Règlement. Pour pouvoir faire ce qu’il annonce Gabriel Attal devra donc demander à l’ANSES de ne pas faire son travail et donc de lui retirer sa compétence pleine et entière en matière de mise sur le marché des pesticides. Il s’agit donc d’un recul énorme, d’un retour à la période antérieure à 2014, à partir de laquelle l’autorisation des pesticides a été confiée à l’ANSES, après que Générations Futures ait révélé une situation scandaleuse dans laquelle le ministère de l’agriculture avait ignoré de nombreuses mises en garde de l’ANSES sur une série de pesticides dangereux ! Nous voilà donc revenu dans une ère dans laquelle le politique, sous pression de la FNSEA, décidera de maintenir sur le marché plusieurs mois ou années de plus des pesticides alors même que l’on saura qu’ils ont des effets inacceptables pour la santé ou l’environnement. C’est totalement inacceptable !
  • Sur Ecophyto ensuite : la publication de la nouvelle version de ce plan était prévue fin janvier 2024. Le Premier Ministre a annoncé qu’elle serait repoussée et, surtout, qu’un nouvel indicateur serait adopté pour suivre ce plan. Il s’agit là aussi d’un recul majeur, voire historique. En effet, depuis le lancement initial du plan, la FNSEA et l’industrie agrochimique ont constamment attaqué l’indicateur NODU, qui était clairement le meilleur pour suivre l’évolution de la dépendance de notre agriculture aux pesticides car basée sur le nombre de traitements et non sur les quantités utilisées, susceptible de varier à la baisse, avec le temps, sans que la dépendance aux pesticides ne baisse. Pour mémoire, le ministre de l’Agriculture de l’époque Michel Barnier avait, lors de la construction du plan Ecophyto, défendu cet indicateur NODU, déjà attaqué par la FNSEA et l’industrie des pesticides. Nous sommes donc là aussi sur une régression vertigineuse qui va nous ramener avant l’ère Sarkozy… c’est dire ! 
  • Ce recul se manifeste sur la forme également : toutes ces mesures ont été décidées sans la moindre concertation avec les parties prenantes comme les ONG, pourtant très investies dans Ecophyto depuis plus de 15 ans. La gouvernance ‘à 5’ du Grenelle de l’environnement est donc également jetée à la poubelle au profit d’un retour à la cogestion des affaires agricoles entre le gouvernement et la FNSEA, comme aux plus belles heures de la présidence Chirac. Dont acte.

« Générations Futures dénonce ces mesures totalement rétrogrades nous ramenant plus de 15 années en arrière. Il s’agit d’une erreur politique majeure car si la question du revenu agricole est une vraie question pour un certain nombre d’agriculteurs, ce n’est pas en sacrifiant l’environnement et les ressources naturelles qu’on règlera ce problème, bien au contraire. Générations Futures annonce fermement ce jour qu’il mènera toutes les actions juridiques nécessaires pour faire retirer du marché les produits pesticides dont nous pourrons prouver scientifiquement qu’ils ne remplissent pas ou plus les obligations de sécurité exigées par la règlementation européenne. 

Sur Ecophyto, nous sommes totalement écœurés d’une telle annonce de l’abandon annoncé du NODU sans la moindre concertation. Nous allons être totalement mobilisés dans les prochains jours pour tenter d’en savoir plus sur les intentions du gouvernement sur cette question et nous le disons clairement : nous rejetterons toute participation à une nouvelle dynamique Ecophyto dont l’indicateur serait biaisé et donnerait une vision tronquée de la dépendance de l’agriculture française aux pesticides, qui reste aujourd’hui très élevée. De même, pour la mise sur le marché des pesticides et sur les pollutions de l’eau par les pesticides et leurs métabolites le gouvernement peut compter sur Générations Futures pour faire respecter le droit. » Déclare François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.

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