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Emmanuel Macron aux Terres de Jim : quelle transition du système agricole pour le Président ?

Le vendredi 9 septembre, Emmanuel Macron a rendu visite aux agriculteurs lors des Terres de Jim, événement organisé par les Jeunes Agriculteurs durant 3 jours. Cette venue était attendue par tout le secteur agricole et environnemental car Emmanuel Macron devait y présenter les futurs axes du projet de Loi d’orientation Agricole qui sera à l’agenda lors du deuxième trimestre 2023.

Terre de Jim et des partenaires qui en disent long

En amont de cette intervention, Marc Fesneau, ministre de l’agriculture, était présent pour rencontrer les agriculteurs et remettre les prix d’un concours nommé Graines d’agriculteurs. Une photo des organisateurs avec leurs partenaires a été partagée sur les réseaux. On y découvre  : Phyteis (le lobby des entreprises de pesticides), Groupama, le Crédit Agricole, Total Energies,  Nestle France …  ?

La vitrine qui cache l’arrière boutique

En amont du discours d’Emmanuel Macron, une agricultrice nommée Laurence témoigne de son exploitation en agriculture biologique (cocasse quand on lit la liste des partenaires de l’événement). Son intervention valorise les circuits courts, le reboisement pour la biodiversité, la polyculture élevage, les alternatives. Bref tout ce qui devrait être mais qui n’est pas en réalité dans le système agricole dominant.

La vision agricole d’E Macron

S’ensuit le discours du président de la République principalement axé sur l’assurances récolte et le renouvellement des générations, composantes majeures de la future Loi D’orientation Agricole prévue pour l’été 2023.
Le 4ème axe concerne la transition agricole face au changement climatique. Thème primordial abordé en  6 min, il le traduit par 5 mots : agroécologie, numérique, génétique, robotique et biocontrôle. Sortie de la campagne pour les Présidentielles, E. Macron a donc étoffé son discours de deux concepts visiblement nouveaux pour lui: l’agroécologie et le biocontrôle. Reste à savoir ce qu’il entend par agroécologie quand dans la même phrase il resasse sa vision de l’agriculture « numérique, génétique et robotique » et qu’il oublie l’essentiel: l’agronomie. Certes il parle de travailler avec la nature mais ne jamais dire que les pesticides l’impact durablement c’est nier une part majeure du problème.

Enfin, le président a repris le thème d’agribashing : “Ceux qui tiennent des discours catastrophiques sur l’agriculture française. Ils préparent quoi ? Une France de l’importation”. Conditionner les critiques du modèle conventionnel existant à une solution par l’importation est un non sens et un manque de considération envers les discours dissidents au modèle agricole dominant. De tels propos, de plus tenus par le Président de la République, ne font que renforcer les clivages au lieu de créer du lien pour avancer vers un modèle plus résilient et durable.

Cette allocution et le contenu des propos nous interrogent. La vision présentée dissone avec les pistes de travail présentés par Elisabeth Borne lors du séminaire de rentrée : travail sur l’exposition des citoyens aux pesticides et faire de la prévention en matière de santé, protéger et restaurer la nature, les écosystèmes et les espèces, augmenter la part des aliments biologiques et durables en restauration collective etc. De plus, on a noté la volonté de la part de la Première ministre et de la secrétaire d’état chargée de l’écologie, Bérangère Couillard, de proposer une Stratégie Nationale de la Biodiversité ambitieuse : cette volonté semble compromise à cause du manque de cohérence avec le projet agricole proposé par Emmanuel Macron.

Des questions demeurent donc: Comment envisager une refonte  en profondeur du système agricole sans parler et résoudre la crise écologique et sanitaire provoquée par un modèle dominant dépendant aux intrants chimiques? Sans évoquer les effets des pesticides sur la santé et la biodiversité, les alternatives agronomiques proposées par l’Agriculture biologique?

M. le Président E. Macron ferait-il juste de la communication douce face aux agriculteurs pour éviter toute remise en cause réelle de ce système agricole prédateur?  On est en droit de se le demander à ce stade.

 

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