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Étiquetage environnemental : les Français s’inquiètent des pesticides. Un pas de plus vers le Planet score ?

Le Collectif en Vérité, qui regroupe une soixantaine d’industriels de l’agroalimentaire, a commandé une étude à la société d’études et de conseils BVA concernant les attentes des français sur l’étiquetage environnemental. Les résultats sont sans appel : les français et françaises veulent un étiquetage complet et transparent qui intègre la question des pesticides. 

Évaluer l’utilisation de pesticides, critère n°1 des Français. 

D’après l’étude, “91% des Français consulteraient un indicateur permettant d’évaluer l’utilisation de pesticides s’il existait. Pour 39%, ce serait même le critère le plus important pour évaluer l’impact environnemental d’un produit alimentaire.” Cette nouvelle donnée s’ajoute aux résultats de l’eurobaromètre sur la sécurité alimentaire commandé en 2022 par l’EFSA : les résidus de pesticides dans les aliments représentent la première préoccupation des Français (parmi 10 thèmes proposés).

Cette envie d’avoir un affichage ambitieux sur l’impact environnemental est d’autant plus claire lorsque l’on constate que 90% des Français pensent que l’offre alimentaire actuelle n’est pas adaptée aux enjeux environnementaux. 80% des Français le constatent aussi pour les enjeux liés à la santé.

Le Planet-score, l’étiquetage qui est transparent sur les pesticides

Depuis des mois, les autorités françaises travaillent sur la création d’un étiquetage environnemental dans le cadre de la Loi pour le Climat. L’ITAB, Institut Technologique de l’Agriculture Biologique, a proposé l’outil du Planet-score. Générations Futures soutient cette initiative depuis sa création grâce à la pertinence de ces 5 leviers : 

  • Il repose sur une expertise scientifique approfondie et pluridisciplinaire.
  • Il permet de combler les lacunes de l’analyse de cycle de vie (ACV) pour mieux évaluer l’impact des pesticides sur la santé humaine et sur l’environnement.
  • Il englobe les impacts négatifs et positifs de l’agriculture sur la biodiversité en fonction des modes de production (bio, extensif, intensif).
  • Il s’appuie sur les données scientifiques les plus récentes sur l’impact climatique des aliments.
  • Il apporte une information complémentaire sur le bien-être animal, qui fait partie des défis d’une agriculture soutenable et ne peut être déconnecté des enjeux écologiques.

De son côté, la fédération européenne de l’agriculture bio part en bataille contre l’affichage « éco-score » – L’Ifoam, fédération européenne de l’agriculture bio et l’association française regroupant ses adhérents ont annoncé le 25 janvier avoir saisi le tribunal judiciaire de Paris. Elles demandent l’arrêt de l’utilisation du logo « éco-score », qui est, selon elles, contraire au règlement européen sur l’étiquetage des produits biologiques. Selon la fédération, cet affichage participe à « créer la confusion dans l’esprit du public entre les produits issus de la production conventionnelle et ceux issus de la production biologique », et constituerait une « pratique commerciale trompeuse ». Dans le collimateur de l’Ifoam, la méthode d’élaboration de l’éco-score, qui se base sur l’analyse de cycle de vie (ACV, une méthode multicritère utilisée en évaluation environnementale) et sur la base de données Agribalyse de l’Ademe (relire notre article). Selon la fédération, cette méthode ne prend pas suffisamment en compte l’ensemble des critères nécessaires et « n’est donc pas adaptée pour fournir aux consommateurs une information pertinente quant aux impacts environnementaux des produits alimentaires ». Via cette action en justice, l’Ifoam met également en cause les initiateurs du logo, dont l’Ademe, mais également les applications Yuka et Etiquettable, ainsi que l’association Open Food Facts (relire notre brève).

« L’éco-score » du gouvernement discrédité par l’IFOAM

A défaut de soutenir le Planet-score, le gouvernement français travaille avec l’ADEME sur le modèle de l’éco-score. Cette forme d’étiquetage présente différentes lacunes car il est basé sur l’analyse du cycle de vie et sur la base de données Agribalyse de l’Ademe. Cette méthode ne permet pas de prendre suffisamment en compte l’ensemble des critères de la production des produits (et notamment l’impact des pesticides qui reste le critère numéro 1 des Français, rappelons-le!).

Ainsi, l’IFOAM, fédération européenne de l’agriculture bio et l’association française regroupant ses adhérents ont saisi le 25 janvier 2023 le tribunal judiciaire de Paris : « pour demander la cessation de l’usage d’un affichage environnemental des produits du secteur de l’alimentation considéré comme déloyal à l’égard de la production biologique et déceptif pour les consommateurs ». Ainsi, les deux parties prenantes considèrent que l’éco-score va à l’encontre du Règlement européen sur l’étiquetage des produits issus de l’agriculture biologique. 

Le président de l’IFOAM, Jan Plagge, insiste : « Au lieu de lutter contre le greenwashing, des systèmes d’étiquetage comme l’Ecoscore y contribuent en étant susceptible de tromper les consommateurs sur la nature bio ou non bio des produits alimentaires sur lesquels il est affiché, et en favorisant les produits issus de l’agriculture intensive.»

Conclusion

Le Planet-score semble être l’outil idéal pour répondre aux attentes des français mises en lumière dans l’étude commandé par le Collectif en Vérité. Cette affichage propose un indicateur pesticide et sur le bien-être animal. Le gouvernement français doit entendre ces attentes et saisir l’opportunité d’installer de nouveau une confiance entre les consommateurs et l’ensemble de la filière agro-alimentaire. 

Plus d’information sur l’ITAB : http://itab.asso.fr/activites/planet-score.php 

Aussi, retrouvez notre vidéo explicative sur Youtube ⬇️

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