L’EFSA reconnait devant une commission d’enquête de l’Assemblée Nationale de nombreuses faiblesses dans l’évaluation des pesticides dénoncées par Générations Futures depuis des années.
Sur la base de ce constat Générations Futures demande à la France de voter contre la ré-autorisation du glyphosate le 16 novembre prochain !
Contexte de ces déclarations de l’EFSA
Auditionné à l’Assemblée Nationale par la Commission d’enquête sur les impacts des produits phytosanitaires sur la santé humaine et environnementale le 8 novembre dernier, Monsieur Guilhem de Sèze, chef du département « production des évaluations du risque » de l’EFSA, a reconnu devant la Commission de nombreuses faiblesses dans l’évaluation européenne des pesticides.
Pas suffisamment de prise en compte des études universitaires déjà dénoncé par Générations Futures
Il a ainsi reconnu que l’EFSA ne prend pas suffisamment en compte les études universitaires dans l’évaluation des pesticides « Nous ne donnons pas un poids suffisant à ces études dans l’évaluation des risques », a-t-il ainsi reconnu, parlant même ‘ de fossé entre le monde scientifique et le monde règlementaire ». Cette très insuffisante prise en compte des études universitaires, c’est exactement ce que Générations Futures a dénoncé dans un récent rapport sur le glyphosate en critiquant le fait que dans ce dossier comme dans d’autres dossiers de pesticides les études universitaires ne pèsent quasiment rien dans la prise de décision finale relative à l’homologation d’une substance pesticide.
Sur le dossier du glyphosate : évaluation partielle des effets sur la biodiversité !
De la même manière M de Sèze, s’exprimant sur le dossier du glyphosate, a affirmé que « La façon dont aujourd’hui le cadre règlementaire évalue les questions de biodiversité est partiel…il faudrait pouvoir développer des méthodologies plus complètes… » La encore un très récent rapport de Générations Futures révélait que l’évaluation des risques de ce pesticide -et de tous les autres d’ailleurs- sur la biodiversité et les écosystèmes n’était tout simplement pas réalisée…faute de l’existence des lignes directrices permettant de mener à bien cette évaluation !
Des faiblesses pointées également sur la santé
Dans le même temps la recherche scientifique souligne, elle, les menaces que fait peser le glyphosate sur notre santé et notre environnement, comme le rappelle Générations Futures dans un autre rapport comparant positions des agences EFSA/ECHA et de la recherche médicale publique (Inserm).
« Générations Futures remercie les parlementaires de la Commission d’enquête qui ont suscité cette audition qui aura permis de valider les critiques faites de longue date parfois par notre association sur le système d’évaluation européen des pesticides. » déclare François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.
« Littérature scientifique très insuffisamment prise en compte dans l’évaluation, effets des pesticides sur la biodiversité et les écosystèmes non pris en compte dans l’évaluation… Générations Futures ne voit pas comment la France pourrait voter dans ces conditions pour la ré-autorisation du glyphosate en Europe ou même s’abstenir le 16 novembre prochain lors de la prochaine réunion du Comité Scopaff ! Nous exhortons le gouvernement à prendre la science au sérieux pour protéger la santé des populations et de l’environnement et à voter clairement contre la ré-autorisation du glyphosate en Europe le 16 novembre prochain ! » conclut-il