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Les livres de votre rentrée

Chimie, pesticides, santé et environnement : Des livres indispensables à dévorer sans modération

L’automne approche, doucement les jours raccourcissent, la fraicheur va s’imposer et alors il sera agréable de s’installer dans un lieu propice à la lecture. Oui mais que lire ? Générations Futures vous propose de découvrir 3 ouvrages indispensables de cette rentrée sur les sujets que nous abordons tout au long de l’année ! On vous proposera d’ajouter à ces lectures instructives et passionnantes un 4ème livre paru plutôt dans l’année dont le récit poignant devrait parler à grand nombre d’entre vous. Commençons notre revue !


Et le monde devint silencieux. Comment l’agrochimie a détruit les insectes. De Stéphane Foucart*

Comment l’industrie des pesticides a orchestré le plus grand désastre écologique du début du XXIe siècle ? Souvenez-vous de la route des vacances. Il y a seulement vingt-cinq ans, il était impossible de traverser le pays en voiture sans s’arrêter pour éclaircir le pare-brise, où des myriades d’insectes s’écrasaient. Cette vie bourdonnante s’est comme évaporée. Depuis le début des années 2000, les géants de l’agrochimie ont installé l’idée que la disparition des insectes était une énigme. Cette conjonction mystérieuse serait due à de multiples facteurs, tous mis sur un pied d’égalité : destruction des habitats, maladies, espèces invasives, éclairage nocturne, mauvaises pratiques apicoles, changement climatique…

En réalité, la cause dominante de ce désastre est l’usage massif des pesticides néonicotinoïdes. Depuis leur introduction dans les années 1990, les trois quarts de la quantité d’insectes volants ont disparu des campagnes d’Europe occidentale.

Ce livre montre comment les firmes agrochimiques ont rendu possible cette catastrophe, en truquant le débat public par l’instrumentalisation de la science, de la réglementation et de l’expertise. Voici le récit complet et précis de l’enchaînement de ces manipulations, les raisons de ce scandale.

*Stéphane Foucart est journaliste au Monde, où il couvre les sciences de l’environnement. Il a été lauréat, en 2018 avec Stéphane Horel, de l’European Press Prize, catégorie « investigation ».

Date de parution 29/08/2019 – Prix : 20.00 € TTC – 336 pages – Ed°. Seuil


Le crime est presque parfait. L’enquête choc sur les pesticides et les SDHI. De Fabrice Nicolino*

Imaginez. Vous vivez dans un pays démocratique, bardé d’institutions et d’organismes de protection, et voilà que vous apprenez l’existence des SDHI. Des pesticides qui entendent trucider champignons et moisissures dans les récoltes. Sans que vous l’ayez su, ils sont partout : sur 80% des surfaces de blé, sur l’orge, les arbres fruitiers, les tomates, les semences, les pommes de terre, les terrains de foot et de sport, les golfs.

Vous vous renseignez un peu, et vous découvrez que des scientifiques de réputation mondiale ont prévenu dès octobre 2017 les autorités. Pour eux, le danger est immense, car les SDHI s’attaquent à la fonction respiratoire de tous les êtres vivants – la SDH. Et donc aux humains, comme le démontrent des études en laboratoire. Or les atteintes à la SDH, chez nous, mènent à des maladies neurologiques épouvantables, et des cancers.

Vous êtes naïf, vous croyez dans les valeurs sacrées de la République, et vous êtes sûr que les agences de protection vont régler l’affaire en trois semaines. Tout au contraire, un silence de six mois s’installe, suivi d’une bouffonnerie d’expertise. Bouffonnerie, car les jeux sont faits d’avance : il faut en réalité sauver les SDHI et jurer qu’ils ne posent aucun problème de santé publique. Pour en savoir plus sur ce scandale lisez et partagez ce livre.

*Fabrice Nicolino est journaliste. Cofondateur du mouvement Nous voulons des coquelicots, il est notamment l’auteur de nombreux ouvrages dont l’un sur les pesticides co-écrit avec F. Veillerette en 2007 « Pesticides, révélations sur un scandale français ».

Date de parution : 11/09/2019 – Prix : 20.00 € TTC – 224 pages – Ed°. LLL


Un silence toxique. D’Emmanuelle Amar*

Enjeux et zones d’ombres d’un sujet de santé publique.

Automne 2018 : la France découvre l’« affaire des bébés sans bras ». Dans trois régions, plusieurs enfants sont venus au monde privés de main ou d’avant-bras. Emmanuelle Amar, épidémiologiste en charge de la surveillance en Rhône-Alpes, devient le visage de ce scandale. Voilà près de dix ans qu’elle alerte les autorités sur le nombre anormalement élevé d’enfants nés avec cette malformation dans le département de l’Ain. Des années que ses rapports restent lettre morte. Mais elle sait combien il est difficile de faire reconnaître un problème sanitaire : son Registre est déjà à l’origine de l’affaire Dépakine.

À la suite de la médiatisation de l’affaire, Santé publique France met en place un comité d’experts. Le problème pourrait être double. Au-delà de l’origine inconnue de ce mal – l’exposition à des produits chimiques nocifs présents dans l’environnement est une piste sérieuse –, les autorités font preuve d’opacité, jusqu’à remettre en cause l’existence de certains cas.

Alors que les familles restent insatisfaites des dernières réponses officielles, Emmanuelle Amar prend la parole dans ce récit précis et salutaire pour raconter ce qui s’apparente à un parcours du combattant. Entre indifférence de ses interlocuteurs, enquêtes bâclées, attaques et volte-face des autorités sanitaires, la lanceuse d’alerte lyonnaise reste combative. Ce livre est le récit de son engagement pour la vérité.

*Emmanuelle Amar est épidémiologiste, directrice du Remera, l’organisme chargé de surveiller les malformations en Rhône-Alpes.

Date de parution (à venir) 10/10/2019  – Prix : 18.00 € TTC – 272 pages – Ed°. Seuil


La malchimie. De Gisèle BIENNE*

Recension faite par l’une de nos administratrices – et que nous remercions- qui vous conseille vivement la lecture de ce livre poignant.

Sylvain est le jeune frère de Gabrielle, la narratrice qui va raconter la fin de vie de son frère atteint d’un cancer. Nous allons l’accompagner de la chambre stérile d’une unité de soins protégés, du CHU de Reims.

Lors des visites, Gabrielle fait la rencontre d’une autre personne, femme d’agriculteur, venue rendre visite à son mari. C’est l’occasion pour elle d’apprendre que bon nombre de patients, sont issus du monde agricole, et ont utilisé  des « traitements » chimiques lorsqu’ils étaient en activité.

« Le vignoble de Champagne est parmi les plus pollués de France et en n’en souffle mot, le silence est d’or et l’or est dans les bouteilles » (p.28)

« “Sur les sept malades des sept chambres stériles, nous avons en moyenne quatre ou cinq personnes du milieu agricole”, dit l’infirmier » (p.44)

Gabrielle a besoin de comprendre, elle se documente. Le récit est agrémenté de références statistiques, historiques, sociologiques, scientifiques et littéraires : il est d’abord entrecoupé de citations au livre de David RIEFF, Mort d’une inconsolée, dédié à la fin de vie de sa mère, Susan Sontag, atteinte d’une leucémie ; puis plusieurs pages évoquent une étude de l’Inserm, avec une liste de « maladies susceptibles d’avoir pour cause renforcée une exposition aux pesticides ». Sont évoqués également les combats de victimes de pesticides, parfois et même souvent, avortés, pour cause de décès de ces victimes.

Nous suivons les démarches de Gabrielle, ses interrogations, ses doutes, ses incompréhensions face à ce monde qui a même permis à un responsable politique, Edgard Pisani, en 1961, d’ envisager la possibilité de fabriquer du « lait rouge et des pommes carrées », pourvu que cela fasse marcher le commerce !

Et ce triste et terrible constat : Sylvain aura été entouré de chimie toute sa vie : en tant que salarié agricole, il aura utilisé des pesticides et en tant que malade du cancer, il subit encore la chimie avec de très lourds traitements. Sylvain n’a jamais su comment se passer des pesticides, faire autrement, faire sans : lors d’une brève rémission, sorti du CHU et à peine rentré chez lui, il s’occupera de ses arbres fruitiers en les « traitant ».

Le récit de Gisèle Bienne est l’histoire d’un deuil et c’est aussi un formidable hommage à la fraternité : Gabrielle se souvient des moments de bonheurs partagés avec son frère quand ils étaient enfants et insouciants, quand l’avenir était devant eux, et qu’ils étaient bien loin de comprendre les enjeux qui opposent l’agriculture intensive et ses besoins de rendements aux pratiques agricoles naturelles et respectueuses de l’environnement et de la biodiversité.

* Gisèle Bienne vit et travaille à Reims. Romancière et essayiste, elle a publié de nombreux livres, notamment La Ferme de Navarin (Gallimard, 2008), consacré à Cendrars. Ses derniers livres parus chez Actes Sud sont : La brûlure suivi de Marie-Salope (2015) et Les Fous dans la mansarde (2017).

Date de parution Mars 2019 – Prix : 22.00 € TTC – 256 pages – Ed°. Actes Sud

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