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Règlement sur la restauration de la nature : Interpellons les eurodéputés !

Les députés européens doivent voter en juillet prochain pour un texte ambitieux. Dans le cas contraire, ils commettront une faute historique.

Un texte européen majeur !

Le règlement sur la restauration de la nature est l’un des textes fondamentaux du Pacte Vert Européen initié en 2019, dont l’objectif est de permettre la transition écologique au sein de l’Union Européenne (UE) à l’horizon 2050. L’ambition de ce règlement est de mettre en place des mesures de restauration de la biodiversité sur 20% des aires terrestres et maritimes de l’UE d’ici à 2030 et sur tous les écosystèmes ayant besoin d’être restaurés d’ici à 2050.

Le Monde, dans un article du 27 juin 2023, titrait « Les enjeux cruciaux du projet de loi européen sur la restauration de la nature ».

Pour en savoir plus sur le Pacte Vert Européen et ses textes, lire notre article récapitulatif.

Un texte soumis aux attaques des conservateurs.

Alors que les échéances de la procédure d’adoption de ce texte s’enchainent, ce dernier est attaqué de toutes parts, principalement au Parlement Européen, par les partis de droite (PPE en tête). Or, pour être adopté, il faut que la Commission Européenne, le Conseil de l’UE (composé des États Membres) et le Parlement Européen se mettent d’accord.

Si le 20 juin 2023, ce règlement a reçu un vote favorable lors de son passage au Conseil de l’UE (conseil des ministres de l’Environnement), ce dernier a été rejeté au sein du Parlement Européen (commission Environnement), le 27 juin 2023.

Cette situation est préoccupante car ce règlement est absolument nécessaire pour enrayer le déclin actuel de la biodiversité !

À l’issue de ce vote négatif, les gouvernements français et allemand ont mis la pression sur le Parlement Européen pour qu’il soutienne le règlement sur la restauration de la nature : « J’appelle tous les parlementaires à la responsabilité en vue du vote en plénière. », a ainsi déclaré Christophe Béchu le 27 juin.

Alerte : vote majeur de ce texte mi-juillet 2023 !

Mi-juillet prochain, ce texte va être voté par nos décideurs publics au Parlement Européen, en session plénière. La date précise n’est pas encore confirmée. D’ici là, les députés de gauche et de droite vont tenter de négocier un nouveau compromis, susceptible de rassembler une majorité d’euro députés. Il va donc être important, d’une part, que le texte proposé en session plénière ne subisse pas trop de coups de rabot et qu’ensuite, il soit adopté lors de cette session plénière au Parlement Européen.

Déclin de la biodiversité : les données sont claires !

Pour rappel, plus de 3 300 scientifiques à travers l’Europe ont signé une lettre qui supporte le Pacte Vert, interpelle l’UE pour faire cesser les attaques contre ces textes et rappelle que la nature et la biodiversité sont les pierres angulaires de la sécurité alimentaire et de la santé humaine.

En France, notre association a commandé un sondage auprès de l’IFOP publié le 23 juin 2023 qui a démontré que vous êtes 76% à juger prioritaire ces règlementations.

Nous ne cesserons de rappeler que de nombreux voyants sont au rouge concernant la biodiversité notamment :

  • effondrement de 80% des populations d’insectes en 30 ans[1]
  • perte de 30% des populations d’oiseaux agricoles en 30 ans[2]
  • 1 plante sur 5 est menacée d’extinction[3]
  • 40% des insectes dans le monde sont menacés d’extinction[4]
  • 31% des espèces de papillons de jours en déclin en europe[5]
  • plus d’1 million d’espèces en danger d’extinction dans les prochaines décennies[6]

Ensemble, interpellons nos élus !

Ensemble, maintenons la pression sur les eurodéputés qui ne jugent pas prioritaires la préservation de la biodiversité et qui cèdent aux pressions des lobbies agroindustriels. En effet, l’ancienne patronne de la FNSEA (syndicat agricole dominant et tourné vers l’agrochimie et l’agroindustrie), aujourd’hui à la tête de la puissante copa-cogeca (le représentant de l’agrobusiness au niveau européen), a appelé les eurodéputés à voter contre ce texte sur la restauration de la nature.

Ne laissons pas ce modèle prédateur gagner contre la préservation de la biodiversité !

[1] Hallmann CA, Sorg M, Jongejans E, Siepel H, Hofland N, et al. (2017) More than 75 percent decline over 27 years in total flying insect biomass in protected areas. PLOS ONE 12(10): e0185809. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0185809

[2] Fontaine B., Moussy C., Chiffard Carricaburu J., Dupuis J., Corolleur E., Schmaltz L., Lorrillière R., Loïs G., Gaudard C. 2020. Suivi des oiseaux communs en France 1989-2019 : 30 ans de suivis participatifs. MNHN- Centre d’Ecologie et des Sciences de la Conservation, LPO BirdLife France – Service Connaissance, Ministère de la Transition écologique et solidaire. 46 pp.

[3] Willis, K.J. (ed.) 2017. State of the World’s Plants 2017. Report. Royal Botanic Gardens, Kew.

[4] Sanchez-Bayo (Sánchez-Bayo, Wyckhuys, 2019. Worldwide decline of the entomofauna: A review of its drivers.Biological Conservation)

[5] Van Swaay, C., Cuttelod, A., Collins, S., Maes, D., López Munguira, M., Šašić, M., Settele, J., Verovnik, R., Verstrael, T., Warren, M., Wiemers, M. and Wynhof, I. 2010. European Red List of Butterfies Luxembourg: Publications Office of the European Union.

[6] United Nations Report, Nature’s Dangerous Decline ‘Unprecedented’; Species Extinction Rates ‘Accelerating’ (2019),. Accessed 15 November 2020.

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