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Pesticides dans l’air en zones viticoles : nouveau rapport exclusif de Générations Futures

Générations Futures publie les résultats d’analyses conduites en 2021 et en 2022, qui montrent que les Zones non traitées (ZNT) actuelles ne protègent pas suffisamment les riverains.

Générations Futures demande un élargissement de ces ZNT et l’interdiction immédiate de deux substances pesticides dangereuses très présentes dans ses analyses d’air.

CONTEXTE.

Après deux rapports sur les pesticides dans l’air en zone agricole publiés en novembre 2021 et en février 2022 (en contexte de grandes cultures exclusivement pour ce dernier), Générations Futures a voulu réaliser une nouvelle enquête sur les pesticides dans l’air, cette fois dans des zones spécialisées en viticulture.

C’est pourquoi nous avons placé 6 capteurs passifs de la marque Tisch, contenant une mousse PUF, dans le département de la Gironde, en 2021, pendant 21 semaines (7 périodes de 3 semaines), dans des parcelles situées à différentes distances des vignes (de 5 à 515 mètres). Par la suite, toujours en Gironde, nous avons placé 1 capteur en 2022, à 25 mètres d’une vigne, pendant une période de 10 semaines. De même, nous avons mis en place 2 capteurs passifs Tisch dans le département du Rhône, pendant 12 semaines (2 périodes de 6 semaines), en 2022, à 10 et 25 mètres de vignes. Dans ces zones, la culture de la vigne était exclusive ou très fortement majoritaire.

Les mousses PUF ont ensuite été analysées par un laboratoire reconnu pour sa compétence dans la recherche de pesticides dans l’air.

PRINCIPAUX RÉSULTATS.

  • Il est clair d’après nos relevés que les ZNT de 10 mètres s’appliquant à la vigne (possiblement réduites par dérogation à 5 mètres) ne sont pas du tout suffisantes pour protéger les populations des pesticides puisque des préleveurs situés à 10, 25, 50 ou même 60 mètres des vignes capturent des quantités encore importantes de pesticides, supérieures aux quantités représentant le « bruit de fond » mesuré à plus de 500 mètres des vignes.
  • Nos résultats démontrent très clairement que l’exposition aérienne aux pesticides dans les lieux de prélèvement situés à proximité des vignes est très majoritairement due au folpel (jusqu’à plus de 93% des quantités de pesticides piégés par un capteur pendant une période). Cette substance est connue comme étant préoccupante. Elle est ainsi classée comme cancérogène suspecté pour l’Homme par l’Union européenne (classement Carc. 2 – H351). Elle est aussi soupçonnée de perturber le système endocrinien. L’actuelle homologation court jusqu’au 31 juillet 2023.
  • Nous notons également la présence importante de spiroxamine (plus de 10.5% des quantités de pesticides piégés par les deux capteurs durant les deux périodes de prélèvement dans le Rhône, 6.8% des quantités piégées dans le capteur de Gironde en 2022). Cette substance est classée reprotoxique possible pour l’Homme par l’Union européenne (Repr. 2 – H361d) et son autorisation au niveau européen arrive à terme à la toute fin 2023.
  • Au-delà des substances préoccupantes, notre enquête montre une exposition à des cocktails de nombreux pesticides : jusqu’à 25 pesticides différents durant la même période pour un même capteur. Ce fait est problématique car ces cocktails ne sont jamais évalués.

NOS DEMANDES.

« Générations Futures demande au gouvernement français de peser de tout son poids pour que les substances actives folpel et spiroxamine soient interdites au niveau européen en 2023. » Déclare François Veillerette, porte-parole de Générations Futures. « De plus, nous demandons une augmentation forte des ZNT en bordure des vignes – et des autres cultures – à hauteur de 100 mètres au minimum, afin de protéger les populations vivant à proximité immédiate d’une exposition à des pesticides. Établir des ZNT en se basant sur les évaluations du risque réalisées à priori n’est pas acceptable et protecteur comme nous l’avons montré dans un précédent rapport en 2022. Il faut donc les élargir pour diminuer au maximum l’exposition des populations. » ajoute-t-il.

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