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Révision de la Directive cadre sur les pesticides: du bon et du moins bon

Un projet de révision de la Directive européenne de la Commission européenne sur l’utilisation durable des pesticides a fuité ce 4 février (la version finale du projet devant être publiée normalement le 23 Mars).

Si la Commission fixe un objectif de 50% de l’usage et du risque des pesticides dans l’UE en 2030 comparé à la moyenne des années 2015, 2016 et 2017 et 2030, en revanche aucun objectif national chiffré n’est exigé. Les Etats membres devront faire remonter des objectifs permettront d’atteindre les objectifs communautaires. 

Nous regrettons de même que les principes agronomiques de lutte contre les « ravageurs » (variétés résistantes, désherbage mécanique, rotations longues etc.) ne soient pas rendus obligatoires et les pesticides de synthèse restent au centre des pratiques agricoles. C’est une aberration quand on sait par exemple que la stérilisation des sols avec des fumigants, ou l’utilisation de semences enrobées de pesticides conduisent à des désastres environnementaux et sanitaires.

La Commission européenne aurait du en outre s’emparer de la question de la substitution des pesticides hautement toxiques. Pour rappel depuis 2011, les États membres de l’UE sont censés remplacer progressivement les pesticides les plus toxiques (55  » candidats à la substitution « ). Ils n’ont pas respecté cette obligation. La Commission avait prévu de les réduire de 50% dans le cadre de la stratégie « de la ferme à la fourchette ». Et sur ce point, la Commission, au lieu d’imposer une élimination progressive à court terme de ces pesticides hautement dangereux, propose de prendre en compte les efforts des États membres depuis 2011 sans aller plus loin.

Point positif  : l’interdiction des pesticides dans les zones publiques (pour rappel cela est déjà acté en France grâce à l’action de nos ONG et au sénateur écologiste Joël Labbé) et dans les sites Natura 2000. En revanche rien sur la protection des lieux qui accueillent du public vulnérable (comme des zones tampons à côté des écoles, des maisons, des chemins ou des cours d’eau ).

« Nous attendons du gouvernement français qu’il soutienne fermement des objectifs de réduction comme cela est prévu dans le cadre du plan Ecophyto, en demandant que des objectifs contraignants par Etats membres soient inclus dans la Directive afin de ne pas compromettre l’objectif communautaire. On ne comprendrait que la France n’ait pas cette position au vue des déclarations faite par Emmanuel Macron lors du congrès de l’UICN. Nos associations vont mettre toute leur énergie dans la balance pour faire de la révision de la cette Directive une réussite. » Déclare François Veillerette, porte-parole de Générations Futures

Pour lire le projet qui a fuité

202201-annex-to-the-sur-proposal

202201-draft-sup-isc-draft

Nous publierons plus tard une analyse plus poussé de ce texte.

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