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Pesticides : Stop à la désinformation

Quand la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, reprend à son compte la désinformation des lobbies agrochimiques, Générations Futures s’emploie à rétablir les faits et dénoncer l’attitude de cette dernière.

Nous sommes dans un contexte marqué par les revendications de syndicats agricoles en faveur d’un affaiblissement des normes environnementales qui se traduisent notamment par des attaques de locaux de l’Office français de la biodiversité (OFB) ou encore des propositions de lois en faveur de l’agrochimie (loi Duplomb) visant au retour de pesticides interdits parce que dangereux comme les néonicotinoïdes.

Des fausses informations reprises en boucle par la ministre de l’Agriculture

Pour faire valoir leurs revendications, les syndicats agricoles, et en particulier la FNSEA véhiculent des messages trompeurs et erronés. Ces messages sont repris sans filtre par la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, qui participe ainsi activement à cette désinformation, en n’ayant absolument aucune considération pour la protection du vivant.  Dans ce contexte, Générations Futures souhaite dénoncer ces nombreuses contre-vérités et rétablir les faits.

Mettre un terme au mythe du manque de pesticides

L’une de ces premières contre-vérités concerne le manque de pesticides disponibles pour les agriculteurs. Hors comme nous l’avons démontré dans un récent rapport, en excluant du calcul les substances qui sont en fait des synergistes et pas de réelles substances actives et les microorganismes pour ne retenir que les substances pesticides ‘stricto sensu’ la France arrive en tête du classement européen pour le nombre de substances actives pesticides (260), devant l’Italie (257) et l’Espagne (251)… L’agriculture française n’est donc aucunement privée de pesticides comme le prétendent certains acteurs … bien au contraire ! 

Mettre un terme au mythe de la surtransposition

Un autre de ces mythes tient dans une supposée surtransposition systématique de la France dans le domaine des pesticides. Pour rappel, les questions relatives à la mise en marché des pesticides sont gérées par le règlement européen 1107/2009 qui s’applique directement dans les États membres. Ce texte n’a donc par définition pas à être transposé et ne peut donc pas être surtransposé ! Ce terme “surtransposition”, repris à tout va, est donc dépourvu de tout sens juridique.

La réalité est que dans certains cas, la France et l’Anses appliquent strictement le règlement européen sur les pesticides (et ne le surtransposent pas), ce qui est de leur devoir, alors que d’autres pays ne font qu’attendre que “l’Europe interdise” (ce faisant ils n’appliquent pas correctement la règlementation européenne !). Les différences viennent donc d’une application différente de l’article 44 du règlement 1107/2009, selon les produits et selon les pays.

Mettre un terme au mythe de la mort des filières liées à l’interdiction de certains pesticides

Pour justifier tout et surtout n’importe quoi en matière de pesticides, il est souvent question de mort de filières par manque de solution chimique et là l’exemple de la noisette est criant ! Il est faux d’affirmer comme le fait Mme Genevard que “la filière noisette ne dispose d’aucun moyen pour traiter sa production”. En effet une simple recherche dans Ephy montre que 12 produits insecticides sont autorisés sur les noisettes dont 8 produits à base de lambda cyhalothrine sont homologués pour lutter contre le balanin (à l’origine du ver de la noisette). De plus, à en croire la profession et la Ministre toute la filière de la noisette serait “menacée de mort parce que les agriculteurs ne peuvent pas traiter leur production” du fait de l’interdiction française de l’acétamipride.Or, si la filière connaît des difficultés, il est impossible d’affirmer que cela est dû à l’interdiction de l’acétamipride. Selon les données de la FAO, les rendements en France sont même supérieurs à ceux de l’Italie, où l’acétamipride est pourtant autorisé, ou de la Turquie, souvent prise en exemple par des défenseurs du retour des néonicotinoïdes.

Dénoncer le manque de soutien de la ministre de l’Agriculture aux services de l’Etat et son porte-parolat en faveur de la FNSEA

La goutte d’eau qui a fait déborder notre colère contre l’actuelle ministre tient à son manque de considération pour les agences gouvernementales qui ont été attaquées par certains agriculteurs. En effet, après les manifestations d’agriculteurs du 19 novembre 2024 devant certains bureaux de l’Office français de la biodiversité ayant entrainé déversement de fumier, emmurage des locaux et même dégradations des locaux et de documents dans un cas la ministre de l’Agriculture a réagi sur X (ex-Twitter) Annie Genevard oublie totalement de condamner spécifiquement les atteintes à l’OFB et de soutenir les fonctionnaires de cet office…travaillant pour l’État français ! (en l’état de nos informations).  En revanche elle s’est empressée de soutenir Aurélien Rousseau malmené par des syndicalistes de la Coordination Rurale. Y a-t-il donc deux poids deux mesures dans le traitement de la violence par la Ministre ? Est-ce surprenant quand on sait que son suppléant à l’Assemblée Nationale Éric Liégeon  a été secrétaire général de la FDSEA du Doubs de 2008 à 2014 ?

« Tous ces éléments mis bout à bout constituent un tout qui porte à croire que ce qui compte pour la ministre de l’Agriculture c’est de satisfaire uniquement la FNSEA, sans se soucier réellement du bien-fondé des demandes portées par ce syndicat, sans se soucier non plus de l’environnement ou de la santé. » déclare François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.

« Alors que les syndicats agricoles, en amont des élections professionnelles, sont lancés dans une forme de ‘course à l’échalotte’, il serait opportun que Mme la ministre garde son sang-froid, étudie ses dossiers d’un point de vue de la  législation ainsi que des faits et prenne un peu de recul sur ce sujet sauf à passer pour une simple courroie de transmission des demandes de la FNSEA ! » conclut-il.

Lire notre dossier complet : Retour vers le passé avec Annie Genevard

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