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Actualités

Présidentielles

Générations Futures analyse activement les mesures, programmes, déclarations et événements politiques relatifs aux questions agricoles (#pesticides, #OGM etc.) et de la santé environnementale dans le cadre des Présidentielles 2022.

Retrouvez ci-dessous une analyse des programmes de chaque parti, les vidéos de la campagne #AlerteMytho et des articles thématiques sur le glyphosate, les néonicotinoïdes, l’agriculture biologique, les zones non traitées (ZNT), les NBT ou encore l’étiquetage alimentaire.

Ces différentes parties seront mises à jour régulièrement!

Pour rappel notre association a fait ses recommandations soutenues par plus de 20 ONG et transmises à toutes les équipes de campagne.

2nd tour de l’élection présidentielle

Emmanuelle Macron et Marine Lepen : quelle vision de l’agriculture et quelles actions pour la santé environnementale?

Retrouvez chaque jour du 14 avril au 22 avril une nouvelle information, un nouveau #AlerteMytho ou un positionnement sur l’un de nos thèmes favoris!

1er tour: Analyse des programmes des candidats

Qui promet quoi ?

Tous les programmes disponibles des principaux candidats à l’élection présidentielle 2022 ont été analysés. Retrouvez pour chaque candidat nos analyses critiques des mesures relatives à la santé environnementale et l’agriculture (#pesticides, #OGM, #AB etc.).

LREM

Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle, a publié son « projet » pour la France et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il  est des plus légers sur nos sujets, notamment agricoles. Il a été un peu plus précis lors du Grand Oral de la FNSEA sur cet aspect. En effet, au sein du projet présidentiel, l’agriculture apparaissait seulement dans la section innovation du fait de la troisième révolution agricole qu’il appelle de ses vœux. Il est inquiétant de constater le manque de mesures chiffrées et concrètes notamment pour l’accompagnement des agriculteurs vers une transition agricole digne des enjeux actuels. A défaut de trouver de réelles mesures du côté agricole, on aurait pu croire qu’il allait se rattraper sur la transition écologique mais non. Le président candidat déclare vouloir intervenir sur les causes qui détruisent la biodiversité et l’environnement mais sans apporter de mesures précises et surtout, il n’affiche rien de précis sur la santé environnementale ou encore les produits chimiques.

Outre les critiques faites ci-dessous de ses « propositions » pour un éventuel prochain quinquennat, nous vous invitons à lire le bilan que nous faisons du précédent: Le bilan d’E. Macron: agriculture, pesticides, perturbateurs endocriniens etc.

Renforcer l’application des loi Egalim

La mesure : Une meilleure rémunération des agriculteurs, en continuant d’être intraitable sur l’application des lois EGALIM

 

Pour rappel, de nombreuses ONG, dont Générations Futures, ont décortiqué le bilan de la loi EGALIM en 2020. Et ce bilan est des plus critiquable :

  • Le revenu paysan n’est pas revalorisé, les profits de l’industrie et de la distribution continuent d’augmenter, les prix au consommateur aussi.
  • Les négociations commerciales ne sont pas plus encadrées qu’avant et subissent même des tensions croissantes.
  • Les ambitions en matière de réduction de pesticides ont été revues à la baisse, avec un recul notable : le retour des néonicotinoïdes.
  • La protection des riverains contre les pesticides n’a pas avancé, l’Etat se défausse en livrant cette protection au rapport de forces sur les territoires.
  • Les objectifs d’au moins 20 % de bio dans la restauration collective et de 15 % de surface en agriculture biologique en 2022 ne pourront être atteints faute de moyens suffisants. Nous n’en sommes respectivement qu’à 4,5% et 8,5 %.
  • Aucune transition des modes d’élevage, intégrant notamment une meilleure prise en compte du bien-être animal, n’a été sérieusement amorcée au sein des filières.
  • Enfin, la loi a laissé de côté de nombreuses questions pour lesquelles tous les indicateurs sont au rouge : climat, solidarité internationale, biodiversité, nutrition et alimentation…

Les premiers bilans concernant la loi Egalim 2 sont tout autant préoccupants. Bien que la séparation de la vente et du conseil des pesticides ait été votée dans le cadre de la loi « Egalim » du 30 octobre 2018, et que cela soit entré en vigueur le 1er janvier 2021, la mise en application reste “un flop” sur le terrain. En témoigne cet article de Ouest France recensant l’avis de différents acteurs tels que la FNSEA ou des conseillers. Christian Durlin, vice-président de la commission Environnement à la FNSEA explique : « Soit l’agriculteur fait appel au conseil spécifique, un choix onéreux, ce qui arrive très rarement. Soit il se débrouille par lui-même, en compilant ce que dit le vendeur, les infos recueillies à droite à gauche, notamment dans la presse. Finalement, le conseil est affaibli. » Aussi, la Coordination Rurale pointe différents enjeux problématiques qui montrent que cette nouvelle loi est un peu un écran de fumée. Ils concernent notamment le conseil stratégique (qui ne conditionne plus l’achat de produits) et l’aggravation des distorsions de concurrence entre coopératives et négoces. Enfin, France Nature Environnement (FNE) a publié en 2020 une contribution aux textes de séparations conseil/vente des pesticides. L’organisation rappelle que la “séparation capitalistique doit être totale” afin d’éviter des moyens de contournements. Or, elle relève aussi que le Ministère de l’Agriculture a financé (via les fonds CASDAR, levier financier pour accompagner la transition agroécologique de l’agriculture française) un document dont une partie “préconise des montages juridiques permettant de détourner l’esprit de la loi”. Elle note aussi que “l’absence de prescription obligatoire laisse libre cours aux usagers et aux distributeurs pour l’achat et la vente des phytos sans aucune certitude de prise en compte du conseil stratégique”.

Enfin, un article dans Le Monde reprend les limites du quinquennat de Macron sur les pesticides et illustre comment le candidat président Macron n’agit aucunement pour une transition agricole.

Révision de la stratégie Farm to Fork ( De la ferme à la fourchette)

Pour rappel, cette stratégie vise à réduire de moitié l’utilisation de pesticides et passer à 25 % de surfaces agricoles cultivées en bio d’ici à 2030

La déclaration : “ Ses objectifs doivent être revus, car, en aucun cas, l’Europe ne peut se permettre de produire moins”

En réalité, la stratégie F2F est une stratégie qui a pour ambition d’accélérer la transition de notre système agroalimentaire européen vers un système alimentaire durable notamment en ayant un impact environnemental neutre ou positif et assurant pour tous la sécurité alimentaire, sans rendre les denrées alimentaires inabordables. Ainsi, aller dans le sens de cette stratégie et donner les moyens politiques, techniques et économiques pour qu’elle fonctionne, c’est assurer à l’Europe et donc aux Français une souveraineté alimentaire. C’est la seule façon d’atteindre la souveraineté alimentaire et de préserver la sécurité alimentaire à long terme.

Quant à son affirmation sur la production, il est nécessaire de déconstruire ce mythe. Bien que le contexte ukrainien impacte lourdement le secteur agricole mondial, produire plus n’est pas la solution. 24 ONG dénoncent cette politique productiviste et proposent une vingtaine de mesures pour aller vers une réelle transition agricole.

Transition agricole et pesticides

La mesure : “La poursuite de la politique de préservation de nos terres, en continuant d’accompagner la transition agroécologique, et en réduisant l’utilisation des produits les plus préoccupants grâce à des solutions concrètes”

 

Il faut admettre que la présence du terme “transition agroécologique” est rassurante …

 

Néanmoins, tout cela reste très flou. Au sein de ce programme, aucun objectif, aucune échéance ne sont affichés. En outre prétendre vouloir réduire les produits les plus préoccupants sans en donner une définition et se donner les moyens d’une réelle évolution du système agricole reposant sur l’agronomie et non la chimie ressemble plus à un vœu pieu qu’à une réelle ambition.

Pou rappel, le gouvernement a été sollicité des dizaines de fois par les associations environnementales, paysannes et agricoles pour porter des mesures et solutions concrètes à l’utilisation de pesticides (à travers des lettres ouvertes, des propositions de recommandations, des interventions des députés à l’Assemblée Nationale ou lors d’auditions etc etc). Malheureusement, le ministre de l’agriculture, Julien Denormandie est resté sourd à toutes ces alertes et ces propositions. En témoigne simplement le recul sur le sujet du glyphosate. Ce manque d’actions du gouvernement se traduit aussi dans les chiffres : la France est le troisième consommateur mondial et de loin, le premier consommateur européen de pesticides avec près de 100 000 tonnes dédiées par année à l’agriculture. De plus, un récent rapport de Générations Futures démontrent qu’il y a près de 63% de résidus de pesticides dans les aliments non bio d’origine végétale en France. Les solutions concrètes existent et ont été publiées par des scientifiques : L’étude de l’INRAE de 2017 montre qu’il est possible de réduire significativement l’utilisation des pesticides sans affecter les performances économiques et productives des exploitations. D’autres recherches de l’Iddri montrent que l’agroécologie peut nourrir sainement les Européens, réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre agricoles, contribuer à restaurer la biodiversité et protéger les ressources naturelles. Ce scénario, appelé TYFA, prévoit qu’on soit en capacité de nourrir tous les européens tout en gardant encore en capacité d’exporter sur certaines filières et ce, dans une situation de système agroécologique généralisé. Ces conclusions sont confirmées par le scénario AFTERRES2050 pour la France qui maintient une bonne balance commerciale « malgré » une surface agricole utile à 45 % bio en 2050.

 

Lutter contre le déclin des agriculteurs

La mesure : “le renforcement de l’enseignement agricole, notamment la lutte contre les déserts vétérinaires, la facilitation de l’accès au foncier, grâce à des mécanismes de portages à l’installation et la protection des terres par les achats étrangers, et enfin l’innovation, pour rentrer dans la 3ème révolution agricole, celle du numérique, de la robotique, du biocontrôle et de la sélection des variété.”

 

Effectivement, le renforcement de l’enseignement agricole est primordial.

 

 

Mais étant donné la teneur du projet d’E. Macron, il est difficile d’imaginer un enseignement tourné vers la transition agroécologique, la suppression des intrants chimiques, la formation à ces derniers le temps de la transition. Récemment, Audrey Bourolleau, conseillère agriculture d’E. Macron a été affichée dans les médias à cause de sa proximité avec les lobbies viticoles. Cette même personne a co-créé avec Xavier Niel “la nouvelle business school de l’agriculture. Un projet qui inquiète sur les enseignements qui peuvent y être transmis … Cela se confirme par la troisième proposition de la mesure concernant l’innovation et la 3ème révolution agricole. Ici, E. Macron ouvre une porte aux NBT, nouveaux OGM, qui représentent une fuite en avant. Quant à la robotique et au numérique, ces “innovations technologiques” laissent perplexe pour le moins jusque sur le terrain : “Ce sont certes de nouveaux outils, comme le furent avant eux les tracteurs, qui peuvent faciliter le travail des agriculteurs. Le souci, c’est qu’ils sont très chers et continueront donc à asservir les paysans. Ils creuseront un peu plus leur dette, aujourd’hui à l’origine de la plupart des suicides [de paysans]. » Clémentine Mattéï, co secrétaire générale du Snetap-FSU pour Reporterre.

 

Renforcer les crédits carbone

La mesure : “renforcer le système de crédits carbones faits en France, c’est-à-dire de pouvoir rémunérer les agriculteurs par leurs pratiques permettant de stocker du CO2 dans les sols.”

 

Le RAC, Réseau Action Climat, a publié un document sur les limites et risques de la financiarisation du carbone en agriculture. Il démontre que mettre la séquestration du carbone au cœur de la politique empêche le déploiement d’une approche holistique qui prend en compte les différentes sources d’émission de l’agriculture et de la chaîne de production et distribution liés aux systèmes alimentaires. Ainsi, pour permettre une véritable réduction des émissions liés au secteur, il est nécessaire par exemple de penser la réduction de la production et consommation des produits d’origine animale. Il est nécessaire également de repenser nos systèmes agricoles et alimentaires spécialisés et internationalisés pour favoriser la relocalisation et la diversification des productions, l’augmentation du nombre d’agriculteurs et de leurs revenus.

La séquestration du carbone devrait rester un co-bénéfice de l’agroécologie et non un modèle économique.

Perpétuation du mythe nourricier

La mesure : “La reconnaissance au niveau européen de la mission nourricière de notre agriculture, vu la situation géopolitique et l’envolée des prix alimentaires.”

 

Tout d’abord, aujourd’hui, en excluant les vins et spiritueux, la France est déficitaire en produits agricoles et alimentaires (à hauteur de – 4,6 milliards d’euros en 2019). Quand on regarde les exportations françaises, on voit que la France exporte un peu de céréales vers le Maghreb, mais surtout du vin, des produits de luxe et un peu de fromage. La France ne nourrit pas le monde, c’est le monde qui nous nourrit (fruits et légumes, viandes et produits carnés, pêche et aquaculture, oléagineux, …). Ensuite, cette mesure est exclusivement précisée pour tendre vers une poursuite du modèle agricole productiviste qui ne doit pas être la solution aux enjeux actuels. Ce modèle de l’agriculture industrielle et productiviste n’a jamais “nourri le monde”. Nous avons déjà essuyé deux crises des prix agricoles depuis le début du siècle (2008 et 2011). L’insécurité alimentaire n’a cessé de croître partout dans le monde depuis six ans, amenant une personne sur trois à ne pas avoir accès à une alimentation saine, durable et de qualité. En décembre 2020, la FAO alertait déjà sur une augmentation de 30% des prix en un an. Le problème est donc profondément structurel. Les exportations européennes et en particulier françaises, largement subventionnées, perturbent les économies des pays tiers.

Pour conclure, le manque criant de mesures ambitieuses sur ces thématiques du projet d’E. Macron dépeint une réalité très alarmante. Alors que le GIEC publie de nouveau des recommandations et des analyses conséquentes sur l’urgence d’agir, il est impensable qu’un programme politique puisse faire fi d’autant d’enjeux qui préoccupent les citoyens français : environnement, alimentation, agriculture, changement climatique et santé (au-delà de l’aspect soin certes important). Chacun sait qu’il faut a minima une révolution agricole et qu’elle est possible pour peu qu’on s’en donne les moyens. En effet, un rapport d’inspection sur l’échec du plan Ecophyto montre que : “Si le plan a démontré qu’une réduction de l’usage des PPP [pesticides ] est possible et, dans certaines conditions, compatible avec le maintien du revenu agricole, aucune des actions menées jusqu’à présent dans le cadre du plan, et a fortiori de son programme national, ne semble susceptible d’entraîner la massification de ces démarches de substitution aux PPP, à l’exception du développement de l’agriculture biologique.” Cette analyse traduit le manque de volonté politique des dirigeants politiques passés et actuels.

Enfin, appuyer sa vision agricole sur une troisième révolution reposant exclusivement sur la robotique, la génétique et le numérique comme le fait E. Macron est très inquiétant. Cette vision menace clairement le développement de l’agriculture biologique qui permet pourtant de répondre aux enjeux de santé environnementale.

Pour aller plus loin lire notre  bilan du quinquennat d’E. Macron: agriculture, pesticides, perturbateurs endocriniens etc.

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EELV

Le 29 janvier, le candidat écologiste Yannick Jadot a dévoilé son programme composé de 120 mesures. Il est, pour le moment, le seul candidat à avoir défini différentes mesures claires et concrètes concernant la santé environnementale. Agriculture bio, réduction des pesticides, nouveaux OGM, étiquetage, perturbateurs endocriniens, agroécologie… tous ces sujets majeurs sont abordés dans le programme de Y. Jadot.

Stop aux pesticides et engrais de synthèse

Les mesures

“Nous diviserons par deux l’usage des engrais et des pesticides de synthèse d’ici 2027 et demanderons la suppression des pesticides en Europe en 2035. Dès 2022, nous interdirons les néonicotinoïdes, le glyphosate et tous les pesticides et fongicides les plus dangereux”

Concernant la gestion de l’eau : “ L’usage de pesticides sera interdit autour des aires de captage”

M Jadot répond ici aux attentes de la société civile qui dans le cadre de l’ICE pesticides a porté ces demandes. Il porte des objectifs concrets et des mesures précises.

 

Petit bémol: ces mesures ne sont pas chiffrées.

 

 

Principe de réciprocité sur les produits importés : ”Nous appliquerons les mêmes exigences aux produits importés afin d’éviter la concurrence déloyale et de protéger la biodiversité à l’étranger”

Il est primordial d’agir sur différents niveaux afin d’éviter toute concurrence envers nos agriculteurs.trices afin qu’ils puissent réaliser la transition agricole la plus complète au niveau français.

Il est aussi très important de prendre en considération les exportations de l’État français vers des pays tiers contenant des produits traités avec des substances qui sont interdites en France et dans l’Union Européenne.

Les nouveaux OGM

La mesure :“Aucun nouvel OGM ne sera admis dans nos assiettes et nous taxerons fortement la production d’engrais chimiques pour favoriser l’azote organique”

Les nouveaux OGM, ou NBT, sont un sujet qui passe trop inaperçu dans le débat présidentiel actuel. Depuis plusieurs années, les semenciers et l’agro-chimie mettent en avant de nouvelles techniques de modification génétique et plus précisément des techniques d’édition du génome ou édition génomique. Ils utilisent pour les désigner le terme trompeur de NBT (pour new breeding techniques), laissant ainsi penser qu’il s’agit uniquement de techniques de sélection. Les industriels décrivent ces nouvelles techniques comme étant plus précises que la transgénèse, technique principalement utilisée jusqu’alors pour créer des OGM. Ils affirment que les produits issus de ces nouvelles techniques ne seraient pas des OGM car ils ne seraient pas porteurs de gènes provenant d’espèces non apparentées (« ADN étranger » ou « transgènes »). Selon leur raisonnement, les produits fabriqués à partir des NBT ne devraient donc pas être soumis au cadre réglementaire relatif aux OGM. Cette dite innovation est valorisée par les candidats LREM et LR grâce au lobby qui en font leur fer de lance. Le problème c’est que ces arguments sont infondés. La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) dans un arrêt de juillet 2018 considère d’ailleurs ces NBT comme des OGM devant être soumis aux mêmes réglementations.

 

Développement de l’agriculture biologique

La mesure: “Nous mangerons 100 % bio et local dans les cantines. À horizon 2027, toute la nourriture servie dans les cantines publiques des écoles, des administrations, des universités, des hôpitaux ou encore des prisons sera bio, locale, moins carnée, de meilleure qualité, respectueuse du bien-être animal et achetée au juste prix aux agriculteurs. […] Nous favoriserons en outre cette transition écologique de l’alimentation dans la restauration collective privée.”

La transition agricole doit se faire autour du bio dans les années à venir autant au niveau français qu’européen. Agir sur les collectivités locales et les lieux de restaurations publics permettra en plus de sensibiliser la majorité des citoyen.ne.s à l’importance de s’alimenter sainement, en respect de l’environnement et des agriculteurs.trices.

Cette mesure n’est pas chiffrée. En outre, les mesures prises pour convertir notre système agricole au bio sont assez légères. Il y a peu de description sur les échéances de conversion des parcelles agricoles, peu d’informations sur le soutien aux agriculteurs.trices (à l’aide à la conversion et au maintien).

Vers un système d’agriculture agroécologique

Les mesures :

“Nous inciterons financièrement à la transmission, avec une prime au cédant pour une installation en système agroécologique.”

“Nous garantirons l’autonomie alimentaire en outre-mer Nous accompagnerons financièrement les territoires ultramarins dans la dépollution et dans la mise en place des plans d’alimentation durable, en formant les agriculteur.trices à l’agroécologie notamment dans les plantations de canne à sucre et de banane, et en développant les filières de diversification végétale et animale. Nous garantirons l’approvisionnement en produits agricoles essentiels.”

Il est primordial que le futur quinquennat favorise fortement une transition agricole et systémique profonde afin de correspondre aux attentes des citoyen.ne.s et répondre aux enjeux sanitaires et environnementaux du 21ème siècle. Inciter au modèle agroécologique via des incitations financières est un bon levier pour permettre ce changement.

Le concept d’agroécologie n’est pas clairement défini par le candidat.

 

Réforme de la PAC

Les mesures :

“Nous utiliserons la PAC pour mieux rémunérer les agriculteurs et agricultrices et pour organiser la sortie des pesticides et de l’élevage intensif en tournant le dos aux aides à la surface pour passer à des aides à l’emploi.”

“Nous soutiendrons massivement l’agriculture biologique et renforcerons les critères d’aide publique.”

Nous imposerons le remboursement des aides PAC pour les exportations en dehors de l’Union européenne”

Il est nécessaire que l’outil que représente la PAC devienne un levier d’action pour permettre une transition agricole. Suite à la rédaction du PSN pour la mise en place de la PAC 2023-2027, “l’Autorité environnementale a rendu son avis sur le Plan Stratégique National français le vendredi 22 octobre. Ses conclusions sont claires et confortent l’analyse de Pour une autre PAC : les effets environnementaux positifs de la future PAC 2023–2027 sont grandement incertains, tandis que ses effets négatifs sont largement sous-évalués voire ignorés” analyse la plateforme PouruneautrePAC.

Ces propositions mériteraient d’être plus concrètes, plus précises au niveau des échéances et des moyens humains et financiers à mettre en place.

 

La santé environnementale

Les mesures : “Nous proposerons un plan de lutte systématique contre les perturbateurs endocriniens, les substances CMR et les substances toxiques présentes dans les objets du quotidien”

Monsieur Jadot l’exprime au sein de son programme : “Nous ferons de la santé environnementale une priorité Face à l’explosion de maladies chroniques liées à la pollution de notre environnement et à une alimentation industrielle, nous ferons de la santé environnementale une priorité du quinquennat.” Il est le seul candidat à s’exprimer explicitement sur les polluants chimiques présents dans notre quotidien qui ont un impact sur notre santé. Promouvoir ce plan de sortie, comme nos 10 mesures fortes le préconisent, est un réel pas en avant pour faire avancer la santé environnementale dans le débat public et prendre des mesures concrètes.

Les propos du candidat manque de cadre, de moyens et d’échéances.

 

 

“Nous protégerons spécifiquement les 1000 premiers jours de l’enfant des pollutions toxiques, par des consultations avant la conception et jusqu’à ses 2 ans.”

Les 1000 premiers sont cruciaux pour la construction des nouveaux nés. L’OMS recommande “de limiter l’exposition aux perturbateurs endocriniens pendant les 1.000 premiers jours de vie.” Les dangers de cette exposition ont été visibles grâce aux premiers résultats publiés de l’étude ESTEBAN.

Nous ne savons pas exactement ce qui est prévu derrière l’idée de mettre en place des consultations.

 

Nous indemniserons les victimes du chlordécone, des pesticides et des essais nucléaires.”

La reconnaissance du préjudice d’une exposition à des substances dangereuses par une indemnisation des victimes est indispensable.

 

Nous ne savons pas comment, à quel niveau et qui sera couvert par cette indemnisation

 

“Nous développerons le « Planet score » pour tous les produits alimentaires, en intégrant les critères pesticides, climat, biodiversité et bien-être animal.”

Générations Futures milite au niveau européen et français à travers des documents de recommandation en faveur d’un étiquetage des produits alimentaires qui intègre les critères des pesticides, climat, biodiversité et bien-être animal comme le fait le Planet Score.

 

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LFI

La politique agricole soutenue par Jean Luc Mélenchon a été publiée lundi 24 janvier. Il y est proposé une refonte du modèle agricole. La question de la bio, des pesticides, de la HVE ou encore des Zones non traitées (ZNT) y sont abordés.

Dénonciation de l’agro business

La mesureAu sein de son développement, il entend rompre avec L’agro-business [qui] sape les fondements naturels de notre sécurité alimentaire en générant changement climatique, effondrement de la biodiversité, raréfaction de la ressource en eau et dégradation des sols […] Il a déjà broyé des centaines de milliers de fermes, détruit les conditions de vie des agriculteurs et des agricultrices”.

Jean-Luc Mélenchon base son programme agricole sur une refonte du système afin de répondre aux besoins sociaux, économiques et environnementaux du secteur. Une critique de l’agrobusiness dominant actuel est indispensable pour espérer se transformation profonde.

L’agrobusiness se traduit par un lien fort entre les lobbys du monde agricole et le quinquennat actuel rendu visible par la création de la cellule Déméter, la (trop) forte présence de la FNSEA dans les politiques du ministère de l’agriculture ou encore la présentation des objectifs de la PFUE par Clément Beaune au côté de Bayer. Il est impératif de limiter l’impact de l’agrobusiness sur le secteur agricole car les processus de désinformation au profit des lobbys et à l’encontre des alternatives durables sont toujours plus présents. En témoigne la mise en avant d’études déformant les chiffres d’une réelle transition agricole en évaluant des systèmes irréalistes.

Mettre en place une “bifurcation écologique”

Les mesures :

“l’accès à la terre qui doit être maîtrisé pour favoriser les petites installations qui répondent aux besoins alimentaires du territoire et aux impératifs de la bifurcation écologique, plutôt que de l’agriculture industrielle riche en pesticides.”

“Nous nous appuyons pour cela sur les projets alimentaires territoriaux (PAT), c’est-à-dire sur des projets élaborés de manière collective avec les collectivités, paysannes et paysans, artisan·es et citoyen·nes pour adapter la production alimentaire locale aux besoins d’un territoire donné” qui représentent 240 millions d’euros

Jean Luc Mélenchon met en avant l’importance de la notion de santé environnementale au sein de changement de paradigme : “Nous mènerons la bifurcation écologique du système de production agricole pour protéger l’environnement et la santé humaine.” Ce changement est aussi en faveur d’une alimentation plus saine qui permettra de contrer le phénomène de la malbouffe et les maladies chroniques qui lui incombent. Cette mesure comprend différents axes d’action qui sont les aides à la conversion, soutien à l’agriculture biologique, aides à l’installation, soutien des projets alimentaires territoriaux, aides à la transition pour sortir de l’élevage industriel et caisse de défaisance pour les paysan·nes converti·es au 100% bio. Elles représentent une somme de 1,3 milliards d’euros par an. S’ajoute à ce volet, celui de la “mise en place du droit à une alimentation de qualité pour toutes et tous” équivalent à 4,2 milliards d’euros par an. Ainsi, M. Mélenchon légitime la hausse des dépenses dans la conversion au système agroécologique par la baisse des soins à venir concernant les maladies chroniques : “Ces dépenses sont à mettre en regard des coûts que la transformation radicale de notre système alimentaire permettra d’éviter : ainsi, selon le rapport de la commission d’enquête sur l’alimentation industrielle présidée par le député Loïc Prud’homme en 2018, la malbouffe pèse actuellement 50 à 60 milliards d’euros par an sur notre budget du fait des épidémies de maladies chroniques qu’elle provoque : obésité, diabète, maladies cardio-vasculaires, cancers.” Agir dans le secteur agricole à travers le prisme de la santé environnementale permet d’adopter une logique d’action transversale ayant des impacts dans le secteur de la santé, de l’environnement, de l’alimentation et économique !

Nous notons que M. Mélenchon ne se positionne pas sur les nouveaux OGM, débat brûlant au niveau européen qui nécessite des mesures claires et définies pour mettre en place une réelle bifurcation écologique (alors que ces lignes sont rédigées, le programme précis de JLM sur l’écologie n’est pas encore paru. Il devait l’être le 24 février 2022).

Les organes de contrôles fortifiées

La mesure : Les postes de la Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF) supprimés ces dernières années (416 équivalents temps plein) sont progressivement rétablis afin de garantir le contrôle de ces dispositions.”

Il est indispensable de redonner à la puissance publique les moyens du contrôle qui lui font aujourd’hui défaut. La faiblesse des moyens actuels permet à certains d’avoir recours à des produits pourtant interdits d’usage. Comment s’assurer également des non dépassement de LMR si les agents des fraudes ne sont pas assez nombreux pour effectuer les contrôles nécessaires. Il faudrait compléter ces moyens humains par la possibilité de multiplier les analyses.

En outre il faudrait, dans le même état d’esprit, renforcer les moyens de la gendarmerie et les formations de cette dernière sur les règles environnementales (avoir plus d’agents formés par l’OCLAESP)

Rendre le nutri score obligatoire

La mesure : “Afin d’en finir avec la désinformation, nous rendons le « nutri score » (étiquetage nutritionnel) obligatoire et y ajoutons un indicateur d’ultra transformation (indicateur NOVA).”

L’outil du nutri-score n’est pas le format d’étiquetage le plus pertinent pour ce qui est d’informer le consommateur sur les effets néfastes de la malbouffe. Surtout, il ne permet pas de savoir si les produits alimentaires consommés impactent l’environnement et la santé. Il ne fait pas mention de l’utilisation ou non de pesticides dans la filière, ne permet pas d’apprécier les effets sur le climat ou encore sur la biodiversité a contrario du Planet Score. Cet affichage alimentaire environnemental serait plus pertinent. Les avantages du Planet Score se traduisent par 5 atouts majeurs:

  • Il repose sur une expertise scientifique approfondie et pluridisciplinaire
  • Il permet de combler les lacunes de l’ACV pour mieux évaluer l’impact des pesticides sur la santé humaine et sur l’environnement
  • Il englobe les impacts négatifs et positifs de l’agriculture sur la biodiversité en fonction des modes de production (bio, extensif, intensif)
  • Il s’appuie sur les données scientifiques les plus récentes sur l’impact climatique des aliments
  • Il apporte une information complémentaire sur le bien-être animal, qui fait partie des défis d’une agriculture soutenable et ne peut être déconnecté des enjeux écologiques

La sortie des pesticides et intrants chimiques

La mesure : “Pour protéger la biodiversité et la santé des dangers des pesticides, le Parlement interdit immédiatement les néonicotinoïdes et le glyphosate.” Son action se transpose aussi sur les produits importés : “L’interdiction s’applique également par arrêté ministériel aux produits importés, comme cela avait été prévu lors de l’interdiction du diméthoate sur les cerises. Nous instaurons ainsi un protectionnisme écologique qui favorise la bifurcation écologique de l’agriculture dans le monde entier, préserve la santé des Français·es et la compétitivité des paysan·nes, ainsi débarrassé·es d’une concurrence déloyale.” Le candidat affirme donc que “nous organisons la réduction progressive de l’usage des engrais et des pesticides de synthèse”.

La réaffirmation de l’interdiction immédiate de certains pesticides comme le glyphosate et les néonicotinoïdes est positive. Et l’action sur les produits importés est indispensable. Cela est d’ailleurs enclenché au niveau français avec un arrêté allant en ce sens. Pour bien faire il faudrait que le nouvel arrêté publié inscrive une date buttoir d’entrée en application pour les pesticides non soutenu et non renouvelé.

La mesure concernant la réduction progressive des pesticides et des engrais mériterait d’être précisée et calendée.

 

Prise en compte des ZNT (zones non traités)

La mesure M.Mélenchon souhaite voir établir “des zones-tampons excluant l’usage de pesticides à moins de 200 mètres des habitations et des lieux recevant du public, tels les écoles et les hôpitaux. La protection des points de captage d’eau potable et de leurs aires d’alimentation est renforcée.

Aujourd’hui, le débat est critique sur les ZNT où le gouvernement publie les nouveaux décrets avec des mesures qui ne sont pas en accord avec les injonctions du conseil d’état. Cette mesure va de pair avec la volonté de protéger et de prévenir les maladies chroniques liées à la proximité avec les épandages agricoles.

La mesure concernant la protection des captages mériterait d’être précisée à la fois sur la définition de l’aire de protection et des mesures à mettre en oeuvre ainsi que le calendrier envisagé.

Suppression du budget relatif au label HVE (Haute Valeur Environnementale)

La mesure :“Nous supprimons en revanche le budget consacré aux mesures relevant du greenwashing, comme le label « haute valeur environnementale » (HVE) dont l’Office français de la biodiversité juge qu’il ne présente, dans la grande majorité des cas, aucun bénéfice environnemental.”

Effectivement, la HVE n’est pas une alternative à l’utilisation des pesticides. Si cette démarche environnementale était initialement intéressante, elle a depuis la période Grenelle 2007 été largement dévoyée. Notre association a publié un article critique de la HVE. Générations Futures vous invite également à lire une analyse très intéressante des démarches alimentaires vraiment durables.

La valorisation et banalisation du bio

Les mesures :

Nous consacrons 1,1 milliard d’euros par an — contre 550 millions aujourd’hui — à l’agriculture biologique au travers d’une augmentation des aides à la conversion à l’agriculture biologique et de l’éco-régime agriculture biologique, c’est-à-dire une aide au maintien en bio.

D’après son programme, la bio deviendra aussi un élément du quotidien avec “une restauration collective 100 % biologique et locale, avec une option végétarienne quotidienne et un menu hebdomadaire végétarien pour tou·tes les usager·es.”

Le candidat de l’Union Populaire souhaite une généralisation progressive de l’agriculture biologique.

L’agriculture biologique est le modèle agricole qui a actuellement le cahier des charges le plus vertueux (pas de pesticides de synthèse, pas d’OGM, bien-être animal etc.). En outre, des études l’attestent: l’AB peut nourrir l’Europe en 2050. L’agriculture biologique est un levier d’action important dans la lutte contre le changement climatique. Le recueil de La Fédération nationale d’agriculture biologique (FNAB) intitulé « Pratiques favorables au climat – Tour de France des paysans bio engagés » est une lecture utile pour montrer que l’agriculture biologique est un levier pour atténuer les changements climatiques et protéger notre environnement tout en protégeant notre santé. Raison de plus pour réellement favoriser, aider et développer les agriculteurs et agricultrices qui par leurs pratiques rendent d’important services environnementaux et sanitaires à la société.

Les mesures de Jean Luc Mélenchon nécessitent plus de détails sur les échéances et les indicateurs. Certes 100% de bio est visé pour 2050 mais quels sont les paliers précédents ?

Mesure sur la pollution : désempoisonner le monde

La mesure : Aider les victimes des pollutions et les lanceurs d’alerte sur la base d’un fonds abondé par les consommations polluantes

On valide l’initiative de J-L Mélenchon sur ce point. Sa mesure passe par 4 leviers d’actions distincts : Renforcer l’état et les collectivités locales pour “surveiller, contrôler, sanctionner”; revient sur les affaiblissements des normes environnementales et des mécanismes de participation publique, plan d’urgence sur le chlordécone, gérer les risques industriels et favoriser l’arrêt des activités dangereuses pour la santé et l’environnement en utilisant comme exemple les engrais à base de nitrate d’ammonium. 

Nous saluons toutes ces mesures qui permettront de mettre en place un système plus transparent et moins manipulable par les lobbies. Il est primordial que l’État, les collectivités et les citoyens aient leur place dans ces débats qui concernent leur santé.

Ces mesures sont peu chiffrées et nécessitent, pour celle concernant le renforcement de l’état du moins, un réel changement dans l’homologation et évaluation des substances dangereuses. Bien que l’intention soit louable, une plus grande précision mise en oeuvre est nécessaire

Protéger la santé des enfants : répondre à l’urgence sociale

La mesure : Tenir un registre national des cancers pédiatriques et un registre des malformations anténatales avec des épidémiologistes travaillant sur les facteurs environnementaux

Cette demande est sollicitée depuis des années par de nombreuses associations et des réseaux dont Générations Futures fait partie comme le CISE (collectif inter-associatif pour la santé environnementale). Valoriser et renforcer les processus de recherches scientifiques sur les maladies atteignant les enfants est primordial pour analyser les causes et avoir des arguments solides pour faire évoluer la législation. Mettre en place un tel registre permettra non seulement de sensibiliser à ces enjeux mais d’avoir une base de données fiables et analysables. 

De plus, nous notons différentes mesures reprises du livret alimentation et agriculture notamment concernant l’agriculture biologique en cantine, l’encadrement et mise en place de normes pour les produits transformés, l’arrêt des publicités de malbouffe  à destination des enfants … Autant de mesures positives qui permettent de protéger la santé des enfants tout en éveillant leur conscience ainsi que celles des parents.

Formations des agriculteurs

La mesure : nous avons besoin de former au moins 300 000 paysannes et paysans supplémentaires et d’accompagner les 400 000 actuelles ainsi que des 250 000 ouvrier·es agricoles.

L’outil crucial pour cela sera le service public de l’enseignement agricole. Nous augmentons donc le nombre de lycées agricoles publics. Leur création permet de combattre les déserts de formation : de nombreux départements ruraux ne comptent qu’un seul lycée par département.

La formation des agriculteurs aux pratiques agricoles durables pose aujourd’hui question. De plus, il est très important de les accompagner dans la transition mais aussi dans la pratique de l’agriculture conventionnelle le temps que cette dernière soit remplacée. On note énormément de lacunes dans les connaissances quant aux produits utilisés (notamment phytosanitaire) ce qui met ainsi en danger les agriculteurs; 

Il est nécessaire de préciser que cette formation doit se tourner vers des pratiques agroécologiques.

Révision du PSN dans le cadre de la PAC

JL Mélenchon propose de revenir sur le Plan Stratégique National, outil qui doit traduire au niveau national les “ambitions” de la PAC. Dans le tableau ci-dessous, il est présenté les nouvelles orientations qui seront données par JLM si il est élu. Globalement nous ne pouvons que saluer les mesures envisagées

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LR

Lors de son discours dans le Doubs mi-février, Valérie Pécresse a partagé son programme agricole. Orienté autour de l’innovation et de la production, la candidate met en avant une agriculture conventionnelle. La transition du modèle agricole vers une moindre dépendance aux intrants chimiques de synthèse ou la protection des riverains ne sont pas ses priorités. Aucunes mesures environnementales ambitieuses ne sont mises en avant. V. Pécresse promeut un modèle agricole, passéiste, semblable à celui existant sans aucunes alternatives durables et propose même des reculs par rapport à la situation actuelle.

La surtransposition

La mesure : Mettre fin à la surtransposition systématique des directives agricoles.

Valérie Pécresse tient un discours tranché sur la “surtransposition” des mesures au niveau européen. En liant avec son discours dans le Doubs mi janvier 2022, ses propos dénoncent les transpositions du droit communautaire et pour cela elle utilise l’exemple du glyphosate, herbicide autorisé dans l’UE et qu’Emmanuel Macron s’était engagé à interdire en 2017. Il est important de noter que la France n’est pas le seul pays de l’UE à prendre des mesures de protection qui vont au-delà des normes européennes dès lors que la protection de la santé et de l’environnement est en jeu. Pour rappel, l’Allemagne s’est engagée à interdire le glyphosate en 2023, et dans les années 90 le Danemark avait interdit sur son territoire certains pesticides considérés commes des polluants des eaux, pourtant autorisés dans l’UE. Et c’est bien parce que la France a eu le courage à un moment de prendre des mesures d’interdictions sur certaines substances dangereuses que l’UE a fini par la suivre : interdiction de néonicotinoïdes, mesures sur les perturbateurs endocriniens avec par exemple l’interdiction du Bisphénol A (BPA) en France et suivi ensuite par l’UE. Promettre “de ne plus jamais sur-transposer aucune directive communautaire” est un parti pris plutôt dangereux et surtout qui montre que la France pourrait perdre sa position de leader sur la question de la santé environnementale. Ce serait un renoncement qui ferait de la France un pays calé sur les pays de l’UE les moins disants en matière de politiques sanitaires et environnementales. De plus il s’agit d’une approximation au niveau règlementaire puisque de très nombreux textes européens sont en fait des règlements, applicables directement dans les États Membres, sans besoin de transposition.

 

Réviser la réglementation française existante

La mesure : Réviser, dès les 6 premiers mois du mandat, la réglementation française existante issue du cadre juridique agricole européen.

Cette proposition est très évasive ce qui la rend inquiétante : étant donné la teneur générale du programme, nous pouvons imaginer que cette mesure ne va pas permettre de reprendre le PSN pour le tirer vers des objectifs plus durables. Néanmoins, cela sous entend toucher à quelles réglementations spécifiques ? Dans quels buts ? Quelles seront les plus values par rapport aux standards européens que vont susciter les clauses miroirs ou pour éviter la concurrence déloyale ?

 

Simplifier l’administratif des agriculteurs

La mesure : Mettre en place un comité de réforme des services publics pour raccourcir et simplifier nos codes dans lesquels nos agriculteurs se perdent.

Que sous-tend cette mesure ?

De quels codes parle la candidate ?

 

Les phytos et les alternatives

La mesure : Adopter une stratégie réaliste en dotant le ministère de l’Agriculture d’un pouvoir réel sur la question du stockage et des produits sanitaires et en refusant la stratégie zéro phyto en l’absence d’alternative.

Concernant la question du stockage, V.Pécresse doit préciser qu’elle est le problème qu’elle soulève et comment elle compte concrètement le résoudre. En outre, que signifie “refuser la stratégie zéro phyto”? Si il s’agit de ne pas interdire un pesticide qui serait dangereux mais pour lequel il n’y aurait (soi-disant) pas d’alternative est tout simplement à la fois absurde (les bio prouvent qu’on peut faire de l’agriculture sans pesticides de synthèse) et contraire à la réglementation européenne.

 

Favoriser la recherche

Lancer un « choc de recherche » pour recréer de la valeur ajoutée en France et gagner le combat contre le dérèglement climatique : l’INRAE deviendra le bras armé des agriculteurs et nous nouerons des partenariats publics-privés pour investir le champ des nouvelles technologies.

Donner les moyens à la “recherche” d’avancer serait une bonne idée si les moyens proposés reposaient sur une stratégie de développement de solutions durables. A contrario, utiliser la recherche pour amplifier un modèle reposant sur les “nouvelles technologies” suscite de réelles inquiétudes. En effet, à la lecture du discours de Mme Pécresse dans le Doubs, il est clair que cette dernière entend derrière l’expression “nouvelles technologies” ce qui a trait à la robotique ou encore aux biotechnologies dont on sait qu’elles sont une impasse soit un mythe comme le développe l’équipe de Mathieu Vidard dans la Terre au Carré sur France Inter..

 

Les exportations

La mesure : Investir massivement dans les infrastructures logistiques pour améliorer la compétitivité et développer l’export après des années de déficit.

V. Pécresse est, comme la plupart des représentants politiques libéraux, dans la croyance que la France a vocation à nourrir le monde. Placer l’agriculture et l’alimentation dans la sphère de la compétitivité est l’erreur qui nous a menés dans le mur depuis maintenant 60 ans. Le développement d’un modèle agroalimentaire intensif tourné vers l’export a nourri les dégâts sanitaires et environnementaux désastreux, dont on mesure aujourd’hui les conséquences à la fois ici en Europe mais également dans les pays tiers.

 

Les importations et le principe de réciprocité

La mesure : Exiger la réciprocité des standards commerciaux et de nos normes alors que 15% des produits importés ne les respectent toujours pas.

Exiger la réciprocité est primordial pour permettre à des normes sanitaires et environnementales de s’établir sur le marché commun européen et international.

 

Etant donné le manque de mesures relatives aux polluants chimiques, pesticides, modes de production, qualité des produits, valorisation du bio (etc), il est compliqué de comprendre à quels standards V. Pécresse fait référence et d’où provient le pourcentage de 15% vu la faiblesse des moyens des contrôles actuellement réalisés!

 

Valoriser le local

Réformer les règles de la commande publique pour instaurer une préférence et un recours au local accru dans la restauration scolaire, hospitalière et administrative.

Au regard de l’urgence climatique, il est primordial de favoriser une alimentation locale dans le secteur public pour que celle-ci soit par la suite adoptée au sein des ménages.

La lecture de cette mesure nous permet de constater que V. Pécresse (comme E. Zemmour d’ailleurs) ne porte pas d’intérêt aux changements en profondeur des pratiques agricoles puisqu’elle ne fait pas mention ici de l’agriculture biologique. En outre, l’augmentation de la part de produits locaux sans donner de chiffre montre l’amateurisme de Mme Pécresse sur ce sujet et ne permet pas d’envisager la mise en place d’une mesure effective

L’étiquetage alimentaire

La mesure : Instaurer une traçabilité totale des produits agricoles et agroalimentaires et l’étiquetage généralisé de l’origine des produits.

Instaurer une traçabilité des produits agricoles et agroalimentaires est aujourd’hui une nécessité mais….

 

…cette mesure reste très vague. En outre, circonscrire l’étiquetage à l’origine des produits est la preuve que V. Pécresse n’a pas de vision globale de la question agricole et alimentaire. V .Pécresse ne fait aucune mention des travaux déjà lancés par la commission européenne ou encore les initiatives françaises comme les réflexions menées autour du Planet Score. Cet étiquetage alimentaire environnemental présente de nombreux avantages et 5 atouts majeurs:

  • Il repose sur une expertise scientifique approfondie et pluridisciplinaire
  • Il permet de combler les lacunes de l’ACV pour mieux évaluer l’impact des pesticides sur la santé humaine et sur l’environnement
  • Il englobe les impacts négatifs et positifs de l’agriculture sur la biodiversité en fonction des modes de production (bio, extensif, intensif)
  • Il s’appuie sur les données scientifiques les plus récentes sur l’impact climatique des aliments
  • Il apporte une information complémentaire sur le bien-être animal, qui fait partie des défis d’une agriculture soutenable et ne peut être déconnecté des enjeux écologiques

Enfin, en abordant de manière plus globale sa politique agricole, il est à noter que Mme Pécresse développe un discours très axé sur la rémunération des agriculteurs. Elle énumère différentes mesures telles que l’augmentation immédiate des revenus en baissant les cotisations vieillesse mais aussi des mesures relatives au foncier, aux travailleurs saisonniers, apprentis et les aides de l’État. Ces mesures permettront-elles de soutenir une réelle transition agricole vers un modèle durable et sain pour toute la population française ? Par certain vu que ces mesures économiques ne comprennent le soutien à la conversion et au maintien des surfaces d’agriculture biologique ou une aide à la transmission quand il s’agit d’exploitation agroécologique. En conclusion: un quinquennat son présidence Pécresse serait probablement une fuite en avant vers un système toujours plus prédateur et moins résilient.

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Reconquête

Le programme d’Eric Zemmour a été publié courant janvier. Il contient très peu de mesures agricoles, sanitaires et environnementales. Il est inquiétant qu’un candidat à l’élection présidentielle ne mette pas au coeur de ses priorités ces sujets majeurs.

Revalorisation du métier des agriculteurs

La mesure : Mettre fin aux regroupements de plusieurs enseignes au sein de centrales d’achat communes et privilégier les circuits courts en augmentant la part de produits locaux dans la restauration collective

Il est important de favoriser le circuit court et l’augmentation de la production de produits locaux. 

 

La lecture de cette mesure nous permet de constater que M Zemmour ne porte pas d’intérêt aux changements en profondeur des pratiques agricoles puisqu’il ne fait pas mention ici de l’agriculture biologique. En outre, l’augmentation de la part de produits locaux sans donner de chiffre montre l’amateurisme de M Zemmour sur ce sujet. 

Protéger contre la concurrence déloyale

Les mesures :

Interdire les importations de produits agricoles non conformes à nos standards de qualité et de sécurité alimentaire

Cette mesure va dans le sens des attentes des français et des politiques notamment nationales déjà engagées sur le sujet. 

 

Mettre fin à la sur-transposition dans notre droit des normes européennes

Il est important de noter que la France n’est pas le seul pays de l’UE à prendre des mesures de protection qui vont au-delà des normes européennes dès lors que la protection de la santé et de l’environnement est en jeu. Pour rappel, l’Allemagne s’est engagée à interdire le glyphosate en 2023, et dans les années 90 le Danemark avait interdit sur son territoire certains pesticides considérés comme des polluants des eaux, pourtant autorisés dans l’UE. Et c’est bien parce que la France a eu le courage un moment de prendre des mesures d’interdictions sur certaines substances dangereuses que l’UE a fini par la suivre :  interdiction de néonicotinoïdes, mesures sur les perturbateurs endocriniens avec par exemple l’interdiction du Bisphénol A (BPA) en France et suivi ensuite par l’UE. Prendre un tel parti pris est plutôt dangereux et surtout montre que la France pourrait perdre sa position de leader sur la question de la santé environnementale. Ce serait  un renoncement qui ferait de la France un pays calé sur les pays de l’UE les moins disant en matière de politiques sanitaires et environnementales. De plus il s’agit d’une approximation au niveau règlementaire puisque de très nombreux textes européens sont en fait des règlements, applicables directement dans les États Membres, sans besoin de transposition.

Encourager l’innovation et le renouvellement des générations

Les mesures : Financer l’innovation en robotique agricole afin de réduire la dépendance à la main d’oeuvre étrangère et à l’utilisation des pesticides

Zemmour fait la même erreur que de nombreux politiques de droite qui croient au mirage de la robotique dans le domaine agricole. Robots et applications la rendraient plus économe en eau, en pesticides, plus résistante au changement climatique… or ce mythe est à déconstruire c’est d’ailleurs ce que font certains comme Reporterre. On peut aussi se convaincre de la faiblesse de ce mirage en réécoutant l’excellente émission la Terre au carré 

Autre mesure: Encouragee l’installation de nouveaux producteurs, notamment dans la culture bio

Très bien mais encore? 

 

 

Combien d’hectares et d’agriculteurs concernés ? Dans combien de temps ? Quelles aides à la conversion et au maintien ? Tout cela reste très flou !

 

Beaucoup trop de sujets vacants et un manque d’ambition certain

A la lecture de ce décryptage vous constaterez la pauvreté des propositions sur ces sujets majeurs que sont l’alimentation, la santé, l’environnement, l’agriculture etc. M.Zemmour ne mentionne à aucun moment des mesures précises et ambitieuses sur le dossier des pesticides, l’interdiction du glyphosate ou des néonicotinoïdes. Il n’aborde jamais le sujet de la santé environnementale.. Aucune mention de la 6ème extinction de masse, de mesures de protection de biodiversité, l’approche One Health… 

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RN

Marine Le Pen a publié son programme agricole à l’occasion du Salon International Agricole le 4 mars 2022. Les mesures décrites sont dans la continuité des premières propositions. En préambule, Mme Le Pen reprend à son compte le concept d’agribashing qui “assombrit l’avenir » des agriculteurs. Elle critique“ une politique environnementale déconnectée des réalités d’abord, selon laquelle l’impératif de protéger la nature devrait l’emporter sur l’exigence de nourrir la population.” D’après elle, cette “frénésie” est engendrée par la stratégie européenne De la Ferme à la Fourchette “qui organise délibérément la réduction drastique de notre production agricole”. De cette conclusion, elle en profite pour argumenter en faveur de la fin de la surtransposition européenne : “ […]la bureaucratie européenne et son déluge de normes ne cessent d’alourdir le fonctionnement de nos exploitations”. Cette introduction permet assez facilement d’identifier Mme Le Pen comme une candidate qui ne changera pas le système agricole dominant actuel. Voici le détail :

Lutter contre les effets néfastes de la stratégie européenne « De la ferme à la fourchette »

La mesure : “La stratégie européenne « De la ferme à la fourchette » (Farm to Fork ou F2F) que Bruxelles tente d’imposer dans le cadre du « Pacte vert » (Green Deal) menace gravement la souveraineté alimentaire des pays membres de l’Union européenne […]. Je m’opposerai résolument à cette folle stratégie pour éviter ce désastre. Les aides européennes seront complétées par des dispositifs nationaux.

La stratégie F2F permet de définir des objectifs communs aux pays de l’Union européenne en faveur d’une transition agricole moins consommatrice de pesticides de synthèse ou encore d’engrais azotés. S’opposer à sa mise en œuvre en dit long sur la vision agro-industrielle de Mme Le Pen. Elle cale son discours sur les lobbies pro-agrochimiques qui ont tenu des discours alarmistes fondés sur des modélisations financées par l’industrie phytosanitaire… (cf notre article sur le sujet).

Installer une nouvelle générations d’agriculteurs 

La mesure : “L’État doit renforcer l’aide à l’installation des jeunes agriculteurs et en faire une priorité dans son plan stratégique national. Il doit aussi améliorer leur accompagnement à moyen terme. Il doit enfin réserver l’accès aux terres agricoles aux agriculteurs et s’opposer à l’accaparement de celles-ci par des groupes étrangers, soit pour des activités non agricoles, soit à des fins financières

Effectivement, les dernières statistiques parues sur la disparition de nombreuses exploitations ces dernières années sont inquiétantes. Il est primordial de favoriser le renouvellement des générations d’agriculteurs.

Néanmoins, Mme Le Pen ne dénonce que l’accaparement des terres par des groupes internationaux mais ne précise rien quant à l’agrandissement actuel des exploitations et la concentration des terres aux mains de grandes structures agricoles qui ne permettent pas l’installation de ferme à taille humaine. L’accès au foncier passe nécessairement par une modèle agricole durable (cf. le travail mené à ce sujet par Terres de liens)

 

Plan de soutien à l’agriculture biologique

La mesure : “  l’État mettra en place un plan de soutien de cinq ans propre à l’agriculture biologique. Par ailleurs, l’accès au bio dans les cantines scolaires sera réservé aux produits français.

Nous saluons le fait que Mme Le pen souhaite soutenir spécifiquement l’AB mais …

 

 

… la mesure reste très floue, aucune indication concrète sur les ressources financières et humaines utilisées. Aussi, aucun indicateurs objectifs sur le pourcentage à atteindre d’exploitation bio ni de la part du bio dans les cantines.

 

Atteindre 80% de produits agricoles français dans les cantine

 

La mesure : “ Au titre de la priorité nationale, pour atteindre 80% de produits français, il convient de modifier le cadre réglementaire afin de promouvoir le localisme. Cela permettra d’inverser durablement la tendance et de faire des importations l’exception”

 

Il faut relocaliser l’alimentation… mais

 

 

comme l’affirme la campagne de nos collègues de la FNAB “bio et local, c’est l’idéal!”. Avoir 80% de produits français cultivés avec beaucoup de pesticides de synthèse n’est pas acceptable.

 

Pas d’interdiction [de pesticides] sans solution

 

La mesure : “ Il n’y aura désormais plus d’interdiction de substances actives sans solution équivalente et économiquement soutenable. Par ailleurs, l’éventuelle mise en place de Zones de non traitement (ZNT) à proximité des habitations devra être indemnisée intégralement.”

Mme Le Pen nous fait le coup du gouvernement Macron et des Républicains: “pas d’interdiction [ de pesticides ] sans solution”. Passons sur le fait que les alternatives existent déjà; avec ce slogan “pas d’interdiction sans solution”, Madame Le Pen montre sa méconnaissance (tout comme Mme Pécresse d’ailleurs) sur la réglementation européenne des pesticides qui repose sur l’interdiction de toute substance pouvant avoir un effet néfaste pour la santé et l’environnement. La question des alternatives n’a pas sa place ici! Si une substance est dangereuse parce c’est un cancérigène, un mutagène, un reprotoxique avéré ou un perturbateur endocrinien avéré, elle est interdite! Pas de discussion sur ce point.

.Concernant les ZNT, et leur “éventuelle mise en place » (à noter que le mot “éventuel” sous-tend qu’elle pourrait revenir dessus), elle décide que ces zones devraient faire l’objet d’une indemnisation. Pourtant, il est primordial de rappeler que les ZNT ne représentent pas une perte de terrain directe pour les agriculteurs. Ces terres restent exploitables et peuvent contribuer au rendement, néanmoins leur utilisation sera du fait de leur proximité aux riverains. Dernier point inquiétant sur ce sujet des ZNT, elle ne précise pas la dimension de cette zone ce qui laisse à penser qu’elle ne prendra pas de mesure forte sur cet aspect.

Etiquetage sur l’origine des produits

La mesure : “Afin de répondre à cette attente légitime de nos concitoyens, la mention de l’origine des produits distribués dans notre pays sera rendue obligatoire”.

 

Il est primordial aujourd’hui, de répondre à l’attente des citoyens quant à la provenance des produits grâce par exemple à un étiquetage mentionnant la provenance mais….

cela est réellement insuffisant. Il faut impérativement promouvoir un étiquetage alimentaire environnementale comme le souhaite de nombreuses ONG dont Générations Futures qui recommande le Planet Score qui a 5 atouts majeurs :

  • Il repose sur une expertise scientifique approfondie et pluridisciplinaire
  • Il permet de combler les lacunes de l’ACV pour mieux évaluer l’impact des pesticides sur la santé humaine et sur l’environnement
  • Il englobe les impacts négatifs et positifs de l’agriculture sur la biodiversité en fonction des modes de production (bio, extensif, intensif)
  • Il s’appuie sur les données scientifiques les plus récentes sur l’impact climatique des aliments
  • Il apporte une information complémentaire sur le bien-être animal, qui fait partie des défis d’une agriculture soutenable et ne peut être déconnecté des enjeux écologiques

 

A côté de ces mesures, M. Le Pen met en avant les difficiles conditions socio-économiques des agriculteurs et propose une mesure sur la question du suicide chez ces professionnels, souhaite apporter une aide alimentaire aux plus démunis et argumente en faveur des clauses miroir. De plus, elle met en avant une sortie des accords de libre-échange.

En revanche, rien sur la santé environnementale et l’impact des intrants chimiques sur la santé des agriculteurs et les riverains. Elle ne prend aucune mesure dans ce programme sur le glyphosate, les néonicotinoïdes et les SDHi qui impactent la santé et l’environnement.

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PC

Stéphane Roussel, candidat communiste a publié son programme lundi 24 janvier 2022. Le bien être socio-économique des agriculteurs et l’aide aux exploitations a sa place dans le programme du candidat. Conditions de travail, renouvellement de la génération, fixation de prix stables, retraite … de nombreuses mesures sont prises à cet égard. Une réelle prise de conscience quant à la transition agricole est réalisée : “L’un des grands atouts de la France, son savoir-faire agricole, risque de disparaître et, avec lui, la qualité alimentaire, une part de notre gastronomie, la vie rurale, la biodiversité. Plus largement, c’est notre souveraineté alimentaire qui est en cause. Il est urgent de changer de cap pour l’agriculture et l’alimentation.” Néanmoins, on identifie un manque sur les mesures relatives aux pesticides, polluants chimiques et plus globalement la santé environnementale.

Une volonté de transformer le système agricole

Les mesures :

“un projet de loi d’orientation et de programmation agricole […] visera à créer des conditions d’un processus de transition agro-écologique de la production agricole garantissant une alimentation de qualité […] pour changer radicalement de cap pour l’agriculture française et l’alimentation”

Ce projet de loi se traduit de manière concrète par des aides notamment économiques auprès de la profession agricole, de la stabilité des prix et du renouvellement de génération. C’est à travers ces aides et ce soutien des agriculteurs que M. Roussel entend parvenir à cette transition.

Le bémol, c’est que M.Roussel définit peu les échéances. Certaines enveloppes sont détaillées notamment comme celle concernant les aides de transformation des exploitations.

La France agira pour une autre application de la dernière réforme de la politique agricole commune (PAC). La nouvelle majorité progressiste présentera un nouveau PSN en ce sens. Il visera à combattre les insupportables inégalités d’aides au revenu en soutenant prioritairement les 60 premiers hectares. Les aides seront dégressives pour être plafonnées à 150 000 euros par exploitation. Elles pourront être augmentées selon des conditionnalités environnementales et pour les fermes en agriculture biologique. […] Ainsi sera assurée […] le maintien d’une agriculture paysanne, d’un réseau dense d’exploitations agricoles familiales et le développement d’une ruralité vivante.

Le projet de PAC a été largement critiqué comme en témoigne l’analyse réalisée par la plateforme Pour une autre PAC, l’appel au boycott du vote #ThisisnotourCAP, l’appel étudiant fin décembre, ou encore un grand nombre de personnes, organisations civiles et politiques comme Benoît Biteau dénonce un manque d’ambition conséquent dans les mesures du PSN. Il est primordial de changer ses lignes directrices quant à la transformation du modèle agricole et sa mise en place (sommes allouées, valorisation du bio etc) et les mesures prises à l’égard des pesticides et polluants chimiques (diminution drastiques, interdiction des produits les plus dangereux). Ainsi, favoriser l’augmentation des aides pour les fermes en agriculture biologique est un bon premier levier afin de permettre le maintien de la production et l’incitation à la transformation. Aussi, la mention d’agriculture paysanne est intéressante bien que non définie, Stéphane Roussel est le seul à en faire mention. Si ce dernier entend la définition donnée par la FADEAR : “L’Agriculture paysanne permet à un maximum de paysannes et de paysans réparti.e.s sur tout le territoire de vivre décemment de leur métier, en produisant sur une exploitation à taille humaine une alimentation saine et de qualité, accessible à tous et toutes, sans remettre en cause les ressources naturelles de demain.”, alors c’est une bonne vision de la transition agro-écologique.

Malheureusement, dans cette transition agricole, M. Roussel ne fait aucune mention des pesticides, de leur régulation et évaluation ou encore de l’interdiction du glyphosate ou des néonicotinoïdes.

Fixation d’un objectif de 500 000 agriculteurs d’ici 2030 par le développement de la formation publique agricole : création de postes d’enseignants et formateurs agricoles, développement de l’agroécologie et investissement massif dans la recherche.

L’investissement dans la recherche et la formation (initiale et continue),dans le but de promouvoir un modèle agricole non dépendant aux intrants et aux biotechnologies est indispensable.

Néanmoins, peu de chiffrage et de précisions sur cette mesure, sa mise en oeuvre et son volume.

 

Prise de position sur l’importation

Les mesures :

La nouvelle majorité remettra en cause les accords de libre-échange et agira pour sortir l’agriculture des négociations de l’Organisation mondiale du commerce et les importations de produits alimentaires provenant de pays qui ne respectent pas les mêmes normes sanitaires et environnementales que celles exigées à nos producteurs seront lourdement taxées.

Le TAFTA, le CETA et autres Mercosur sont des traités commerciaux bilatéraux qui permettent aux multinationales de faire valoir leurs intérêts, au détriment des populations et de l’environnement.

Ils s’attaquent à ce qu’ils jugent être des obstacles afin de stimuler le commerce des biens et des services trop souvent au détriments des droits des travailleurs, des protections environnementales etc. Le TAFTA et le CETA intègrent aussi des règles sur l’investissement, notamment le mécanisme controversé de règlement des différends entre investisseurs et États (ISDS), un système de justice parallèle et obscur. Il est donc indispensable de les combattre..

 

Dans le même temps, des traités de protection sociale, sanitaire et écologique seront négociés, afin d’aider les pays les plus pauvres à respecter les meilleures normes.

L’initiative est louable et intéressante. La mise en place de traités entre différents pays avec des conditionnalités sanitaire et écologique pourrait être une réelle avancée pour faire respecter les normes d’importation, d’exportation et de production.

Cette mesure reste très généraliste.

 

Un virage vers l’agriculture biologique

Les mesures :

Création d’un fonds alimentaire national de 10 milliards d’euros par an pour généraliser le repas à 1 euro dans toutes les structures scolaires avec des produits locaux et bio.

Soutenir l’agriculture biologique au travers de débouchées comme les cantines scolaires est indispensable. Dans le plan de relance gouvernemental cette aide est de 50 millions d’euros soutenir certaines cantines des écoles primaires souhaitant s’engager dans une démarche durable et développer l’approvisionnement en produits locaux, de qualité et durable notamment ceux issus de l’agriculture biologique.

Mais comment M Roussel compte financer ces 10 milliards par an? En outre, les produits locaux ne sont pas toujours vertueux loin s’en faut. Quelle part compte-t-il donner au bio local versus le local non bio? En outre proposer un repas à 1€ c’est risquer de faire porter sur les épaules des agriculteurs une baisse de revenu?

Une discours sur la santé environnementale mais peu de mesures concrètes

Les déclarations :

“La question de la santé publique s’intègre également à l’objectif de la transition écologique. Les femmes et les plus précaires sont les premières victimes des politiques capitalistes polluantes, de la dégradation de notre environnement et de nos rapports sociaux. Combien de femmes, dans le cadre de leur travail précaire, souffrent de maladies dues à l’exposition à des produits toxiques pour la planète, pour leur santé et pour celle de l’ensemble de la population ?

“Notre santé et notre bien être sont directement corrélés à l’existence d’une nature diversifiée et résiliente. Une politique ambitieuse doit donc être menée.”

La mesure : Création d’une police sanitaire et environnementale européenne.

Nous saluons la prise de conscience des effets dévastateurs d’une exposition des populations à divers polluants chimiques. Face à ce constat, proposer la création d’une police sanitaire et environnementale européenne peut-être une réponse partielle mais…

Cette mesure reste très floue. Quelles seront les prérogatives et les moyens de cette police? Il serait opportun d’envisager déjà au niveau national plus de moyens pour des organismes tels que l’OCLAESP, avoir des gendarmes et policiers mieux formés sur ces sujets. En outre, la police ne peut-être la seule réponse à cet immense enjeu que couvre la santé environnementale.

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PS

Anne Hidalgo a présenté son programme le 13 janvier. Nous décryptons les principaux points chers à nos sujets thématiques :

L’investissement dans la recherche

Mesure:  Nous doter de plus de moyens humains et d’ingénierie dans les organismes publics qui jouent un rôle-clé dans l’adaptation au dérèglement climatique (agences de l’eau, ONF, Météo-France, Cerema, Ademe, etc.).

Les organismes publics sont indispensables pour peser dans les orientations et décisions politiques. Mais pour bien fonctionner il leur faut les moyens humains et financiers adéquats et surtout une ligne politique avant tout ancrée dans la défense de l’intérêt général où prime la santé et l’environnement. Valoriser leur travail et donner plus de moyens humains, c’est permettre aux chercheurs de proposer une analyse qualitative et quantitative pour accompagner un changement sociétal fondé sur du concret.

Néanmoins, cette mesure reste vague, peu chiffrée tant sur le plan financier que humain. Les échéances sont aussi inexistantes. De plus, à travers cet enjeu, il serait aussi important de s’attarder sur l’aspect de contrôle, en effet la DGCCRF, par exemple, manque de moyens pour faire appliquer les réglementations.

Refondre le modèle agricole actuel

Mesure: “L’agroécologie, un nouveau modèle agricole pour tous, Fondée sur le maintien des cycles de fertilité et de l’équilibre entre élevage et culture, l’agroécologie doit viser l’amélioration continue de la production alimentaire, payée au prix juste au producteur. Elle doit ainsi permettre un meilleur revenu des producteurs, par la diminution des dépenses d’intrants, une plus grande autonomie des exploitations, et la valorisation de la qualité des produits par une commercialisation collectivement maîtrisée par les producteurs ”.

Effectivement, le mouvement agroécologique composé de techniques agronomiques, de processus agricoles viables est le tournant de la transition écologique. Madame Hidalgo propose d’en faire le fer de lance de son programme et c’est une très bonne nouvelle ! L’agroécologie est une forme d’innovation qui nécessite des connaissances pointues dans le domaine de la biologie et de l’écologie scientifique. Cela signifie de travailler avec le vivant et sa complexité et non contre lui en le réduisant à l’état de matière malléable, et cela demande de grandes connaissances scientifiques et empiriques. Toutes ces connaissances cumulées permettent de sortir du paradigme du tout chimie. Et qui plus est, en étant rentable. Comme l’affirme le France Stratégie en se basant sur la littérature scientifique produite par les agences publiques (INRAe etc) : “ les exploitations agroécologiques, l’agriculture biologique en particulier, sont en général plus rentables que les exploitations conventionnelles, alors que leurs exigences environnementales sont élevées”.

Cette mesure reste cependant très vague. Sous couvert d’agroécologie certains peuvent prétendre en fait parce qu’ils plantent quelques haies tout en continuant d’utiliser des pesticides de synthèse. Il faudrait préciser, chiffrer, détailler et calender cette mesure.

Réagencement de la gouvernance

La mesure “Une gouvernance scientifique et démocratique renouvelée dans l’encadrement des produits phytosanitaires.”

Une des 10 mesures fortes de Générations Futures pour les présidentielles 2022 est de : “revenir à une gouvernance équilibrée et partagée de type Grenelle dans le cadre des divers comités publics.” Ainsi, renouveler l’encadrement des produits sanitaires pour freiner la pression des lobbies est une mesure essentielles pour créer une gouvernance saine et réfléchis, éloignée de motivation économique. En effet, dans le cadre des comités dédiés à ces questions la place de la société civile non liée au lobby agrochimique est réduite à la portion congrue! Il faut rééquilibrer ces lieux de décisions et de discussion pour refléter vraiment les attentes des français sur ces sujets.

Cette mesure manque de clarté dans son application et ne permet pas de réellement comprendre les intentions de la candidate.

 

Valorisation du bio

La mesure: “Nous porterons l’objectif d’atteindre 30 % de la surface agricole utile en agriculture biologique en 2030, comme en Allemagne, et les deux tiers restants de la surface agricole seront engagés dans des processus agroécologiques.”

C’est ainsi que le chemin doit se faire en aidant les agriculteurs avec une aide à la conversion mais aussi une aide au maintien, cette dernière qui a été supprimée par le gouvernement Macron. C’est ce que prévoit la candidate du PS : “un soutien renforcé vers les petites et moyennes fermes avec beaucoup de main d’œuvre, et par des mesures agroenvironnementales et climatiques, c’est-à-dire des contrats de 5 ans pour l’accompagnement vers la transition qui incluront les aides au maintien et à la conversion vers l’agriculture biologique afin de mettre pleinement en œuvre la logique de reconnaissance pour services environnementaux.” L’un des principaux écueils du système agricole actuel est le manque de moyens techniques et monétaires pour effectuer ces conversions face à la pression des lobby de l’agro industrie qui rendent plus accessible leur technique qui mène à une agriculture intensive et peu durable. Il est donc primordial d’accompagner au plus près les agriculteurs.trices qui souhaitent produire bien et mieux pour assurer une alimentation de qualité aux français.

La conversion en bio à 30% en 8 ans est nécessaire, d’aucun diront pas assez rapide. L’objectif mentionné dans le PSN pour 2027 est de 18%. En 2020, 9,5% des terres cultivées sont en bio. Passer à 30% nécessite un plan très précis concernant les ressources financières, les moyens humains et les échéances si on souhaite y arriver vraiment. En outre on ne sait pas ce que Mme Hildago considérera comme relever de l’agroécologie pour le restant. Nombreux sont celles et ceux qui considèrent que seule l’AB est agroécologique. En outre, il n’est pas indiqué comment elle compte accompagner les 70% restant vers le changement de pratiques.

Mettre en place le zérophyto

La mesure :“Sur le plan écologique, elle doit nous permettre de sortir de l’usage des engrais de synthèse et des pesticides, de manière rapide pour les plus toxiques comme le glyphosate, ou encore les néonicotinoïdes — insecticides tueurs d’abeille — qui seront effectivement interdits d’usage dans les 100 premiers jours du quinquennat.”

Le président Macron avait promis une sortie définitive du glyphosate et nous voilà reconduit au niveau européen sans plus d’avancée. Les néonicotinoïdes ont été interdits mais l’utilisation abusive de la dérogation empêche de mettre en place efficacement cette mesure. Les candidats hostiles à cette possibilité du zérophyto, comme Madame Pécresse ou l’actuel Ministre de l’Agriculture, prône le même slogan “pas d’interdiction sans solution”.

Si il est indispensable de sortir rapidement des néonicotinoïdes et du glyphosate, ces substances restent les arbres qui cachent la forêt. On ne sait pas exactement comment Mme Hidalgo compte redonner du souffle au plan Ecophyto nous permettant d’atteindre une sortie définitive des pesticides de synthèse comme cela est attendu par les européens. (cf. ICE pesticides). De plus, Madame Hidalgo ne mentionne aucune mesure sur les OGM et les nouveaux OGM (NBT). Or ils représentent des enjeux importants au niveau européen et sont au cœur d’un débat qu’il est nécessaire de nourrir et dévoiler. Ce positionnement et les mesures prises à leur égard doivent faire partie intégrante d’une politique zérophyto.

Favoriser un étiquetage alimentaire claire

La mesure : Mme Hidalgo propose de conduire une “grande clarification des labels et étiquetages pour donner aux citoyens le pouvoir de peser sur l’économie agricole et alimentaire.”

Le consommateur devrait en effet avoir accès à un étiquetage de type planet score disponible sur tous les produits en prenant en compte les pesticides, l’impact sur la biodiversité et le climat ainsi que le mode d’élevage. Les citoyens, forts de vouloir consommer mieux et en respect de leur santé, seront libres de faire les meilleurs choix pour eux-mêmes.

Mais ici on ne sait pas clairement et précisément ce que Mme Hidalgo compte soutenir comme type d’affichage.

 

Une mise en avant des maladies chroniques et de la santé environnementale

La mesure :“Je mettrai en œuvre un grand plan de prévention et de prise en charge des maladies chroniques qui affectent le plus notre population : cancers, diabètes, maladies cardio-vasculaires, maladies respiratoires. Tous les leviers seront mobilisés, la santé environnementale, la qualité de l’air et de l’alimentation, la santé scolaire, la pratique du sport bien sûr et la prévention des addictions (drogue, alcool, tabac, etc.).”

La santé environnementale est le parent pauvre des politiques actuelles alors qu’elle ne devrait pas passer inaperçue. En lien avec la plupart des maladies chroniques dues à l’exposition à divers polluants (ondes, chimie etc.), la santé environnementale doit être le fer de lance du futur candidat. Madame Hidalgo illustre ici le lien entre les agressions menées contre l’environnement et les maladies touchant l’Homme.

Bien que la prise en compte de cet aspect soit primordial dans le programme de la candidate, cette mesure manque d’éléments précis chiffrés, avec des mesures inscrites dans le temps ce qui ne la rend pas trop vague.

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Ici on vérifie les faits et les propos!

#AlerteMytho

Générations Futures mène une campagne de fact-checking (vérification des faits) sur l’agriculture et les pesticides; polluants chimiques; santé environnementale durant les campagnes présidentielles. Une multitude de discours, interviews, déclarations sont donnés par leurs candidats et leurs porte-paroles (ainsi que du Président de la République et des actuels ministres de l’agriculture, la santé et l’environnement). C’est l’occasion qu’une multitude de mensonges et autres approximations soient aussi énoncés. Générations Futures a décidé de vérifier les interventions. Retrouvez les vidéos en cliquant sur les différents partis.

En attendant qu’Emmanuel Macron se décide à se déclarer candidat à la présidentielle de 2022, nous n’avons pas chômé puis que vous pouvez retrouver deux numéros d’#AlerteMytho consacrés à deux représentants clés de la REM sur les sujets agricoles:

  • Julien Denormandie, actuel ministre de l’Agriculture et probable porte-parole de la future campagne d’E. Macron. Retrouvez l’article consacré à ce débunkage ici et ci-dessous la vidéo.

  • Jean-Baptiste Moreau, agriculteur et député LREM. Vous pouvez retrouver l’article consacré à ce débunkage ici, ou si vous souhaitez faire le tour de la question en 3 minutes visionnez notre vidéo ci-dessous:

  • Nouveau débunkage de Julien Denormandie cette fois au sujet des ZNT riverains (et l’article complet est disponible ici)

Retrouvez notre débunkage #AlerteMytho.

Ci-dessous la vidéo et ici l’article complet qui y est consacré!

Les actualités et les thématiques

Retrouvez ici nos actualités sur les événements et échéances politiques ainsi que des regroupements par thème : le glyphosate, les néonicotinoïdes, l’agriculture biologique, les zones non traitées (ZNT), les NBT et l’étiquetage alimentaire.

Glyphosate

Jadot, Pécresse, Mélenchon, Macron, Le Pen ou encore Zemmour interdiront-ils ou non cet herbicide cancérigène si ils ou elles sont élu.es en avril 2022?
Pour le savoir regardez notre vidéo ci-dessous!

Plus d’informations sur ce sujet ? Regardez la vidéo explicative ci-dessous :

Etiquetage alimentaire

Jadot, Pécresse, Mélenchon, Macron, Le Pen ou encore Zemmour soutiendront-ils un affichage alimentaire environnementale ambitieux tel que le Planet-Score?

Pour le savoir regardez notre vidéo! 

Plus d’informations sur ce sujet ? Regardez la vidéo explicative ci-dessous :

Nouveaux OGM (NBT)

Jadot, Pécresse, Mélenchon, Macron, Le Pen ou encore Zemmour s’opposeront ils aux nouveaux #OGM?

Pour le savoir regardez notre vidéo! 

Plus d’informations sur ce sujet ? Regardez la vidéo explicative ci-dessous :

Agriculture biologique

Jadot, Pécresse, Mélenchon, Macron, Le Pen ou encore Zemmour soutiendront-ils un modèle agricole vraiment vertueux telle que l’Agriculture Biologique?

Pour le savoir regardez notre vidéo!

Plus d’informations sur ce sujet ? Regardez la vidéo explicative ci-dessous :

Protection des riverains aux pesticides

Jadot, Pécresse, Mélenchon, Macron, Le Pen ou encore Zemmour prendront-ils des mesures de protection des riverains exposés aux pesticides?

Pour le savoir regardez notre vidéo! 

Plus d’informations sur ce sujet ? Regardez la vidéo explicative ci-dessous :

Néonicotinoïdes

Jadot, Pécresse, Mélenchon, Macron, Le Pen ou encore Zemmour interdiront-ils définitivement ces insecticides tueurs d’abeilles?

Pour le savoir regardez notre vidéo! 

Plus d’informations sur ce sujet ? Regardez la vidéo explicative ci-dessous :

Les échos de la campagne

Vous trouverez ici des articles réguliers sur la campagne présidentielle et les actus en lien avec nos sujets: agriculture, pesticides, OGM etc.

A ce propos retrouvez-nous le 3 mars après-midi au Salon International de l’Agriculture sur le stand de la Plateforme pour une autre PAC!

Du 26 février au 6 mars, retrouvez 36 organisations citoyennes et paysannes réunies au Salon de l’Agriculture sur le stand “Nous produisons, nous mangeons, nous décidons !” (hall 4 – allée E – stand 63) autour d’une programmation alliant conférences, jeux et témoignages autour de la démocratie alimentaire, des droits des paysans, de l’environnement ou encore de la solidarité internationale !

 

Quiz

Découvrez nos deux quiz :

  • l’un qui vous permet de mesurer vos connaissances sur nos sujets de prédilection, Pour y accéder cliquez ici
  • le second pour savoir si vous avez bien pris connaissance des positions des principaux candidats à la présidentielle sur ces sujets! Pour y accéder cliquez ici

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