Quelles sont les normes applicables aux pesticides et leurs métabolites dans l’eau potable ?

Des limites de qualité différentes s’appliquent selon que le métabolite est considéré pertinent ou non pertinent pour l’eau potable.

• Pour les substances actives pesticides et leurs métabolites pertinents, la limite de qualité dans l’eau potable est fixée à 0.1 µg/L par substance individuelle. Pour le total des substances actives et des métabolites pertinents, la limite de qualité est de 0.5 µg/L.

Ces normes ont été fixées au niveau européen, par des directives européennes relatives à la qualité des eaux à destination de la consommation humaine (EDCH), retranscrites en droit français.

Ces limites de qualité des pesticides et de leurs métabolites ne sont pas fondées sur une approche toxicologique et n’ont donc pas de signification sanitaire, c’est à dire qu’il n’y a pas forcément un risque pour la santé si la norme est dépassée. Elles ont été fixées dans un objectif de protection de la ressource. La limite de 0.1 µg/L a été définie en 1980 lors des discussions pour l’établissement de la première directive européenne concernant l’eau potable (directive 80/778/CEE). Le législateur a considéré que ces molécules ne devraient pas être présentes dans l’eau potable. Le dosage des pesticides dans les eaux n’était alors pas aisé et la limite de détection de ces molécules dans l’eau était de l’ordre de 0,1 µg/L. Ainsi, la limite de qualité à 0,1 µg/L équivalait à une « absence dans l’eau » de ces contaminants

• Concernant les métabolites non pertinents, aucune valeur limite dans l’eau potable n’est proposée par l’Europe. La directive européenne dite eau potable (2020/2184) précise que les « États membres définissent une valeur indicative aux fins de la gestion de la présence de métabolites non pertinents de pesticides dans les EDCH ».

Dans son avis du 30 janvier 2019, l’Anses a ainsi proposé une valeur de “vigilance” de 0,9 µg/L dans l’eau potable comme seuil d’action pour les métabolites classés comme non pertinents.